Les drones rament encore dans la Marine nationale
ouest-france.fr
Alors que les forces terrestres et aériennes françaises ont déjà intégré les drones, la Marine nationale tarde à s’équiper en engins aériens et sous-marins de ce type. Voici pourquoi.
« Le drone doit répondre à la question : comment peut-on être plus efficace ? Mais la mer est un élément hostile, avec beaucoup de contraintes. C’est la raison pour laquelle les drones ne sont pas encore intégrés dans la Marine nationale ». Pour le capitaine de frégate Pierre Marcellin, chargé de la préparation de l’avenir dans le domaine des drones, de l’environnement, de la navigation et du renseignement, c’est clair : « Nous sommes à l’aube des drones dans la Marine nationale ».
Aujourd’hui, les drones de la Marine sont peu nombreux et ne sont utilisés que par les commandos de marine. Autant dire que les informations sur le recours à ces mini-drones ne sont guère disponibles.
Discrétion et autonomie
Ainsi, il y a quelques jours, on a appris la commande de mini-drones de fabrication américaine destinés aux commandos marine pour près de 6 millions d’euros. Mais la DGA n’a pas souhaité préciser de quel type de drones il s’agissait.
Une chose est sûre : ces robots effectuent principalement des missions de surveillance mais elles pourraient être étendues aux bâtiments de surface. « Les avantages du drone aérien, ce sont sa discrétion et son autonomie, qui atteint presque 36 heures. C’est bien mieux et beaucoup moins cher qu’un hélicoptère ». À quand donc des drones « PatMar » (patrouille maritime) ?
Selon le capitaine de frégate Pierre Marcellin, l’autre domaine dans lesquels vont être utilisés les drones, c’est dans la guerre des mines. « Un programme est en route, dans le cadre du futur système de lutte anti-mine du futur (SLAMF). Il pourrait remplacer les chasseurs de mines à l’horizon 2020 ».
Quid des drones sous-marins ?
Quant aux drones sous-marins qui pourraient récupérer plus facilement les objets importants tombés à la mer, comme les boîtes noires ou les débris d’un satellite, c’est compliqué : « Comment récupérer un tel engin en cas de panne ? »
La question n’est pas anodine. Elle revient à demander comment garder la main sur un robot inactif au fond de l’Atlantique, avec toutes ses données. « On a la technologie et les idées ; les prix, on les connaît. Mais c’est beaucoup plus compliqué à récupérer ».
Drones en stock
La semaine dernière, dans les allées du bâtiment Orion de l’École navale, à Lanvéoc (Finistère), où une dizaine de stands se côtoyaient lors de la journée sciences navales qui se déroule tous les ans depuis 2006, Luc Jaulin, de l’ENSTA Bretagne, est intervenu sur les groupes de robots (les « essaims »).
« Un sous-marin nucléaire russe serait entré dans le golfe de Gascogne en janvier 2016. Un groupe de robots sous-marins, dialoguant entre eux, auraient pu le détecter et alerter la Défense instantanément », explique-t-il.
Autre matériel aperçu à Lanvéoc : des catamarans autonomes, bateaux de surfaces bardés d’antennes, créés par une société de La Trinité-sur-Mer, Texys Marine. Ces bâtiments peuvent évoluer de manière autonome et assurer, par exemple, des missions de surveillance des zones portuaires ou des approches des zones sensibles.