Le lieutenant-colonel René Gatissou, compagnon de la Libération, s’est éteint le 13 février à Chambourcy (Yvelines), à l’âge de 96 ans.
Né le 13 mais 1915 à Libourne, René Gatissou s’engage dans l’aviation dès la fin de ses études secondaires. Après avoir obtenu son brevet supérieur de mécanicien d’aéronautique et ses galons de sergent, il est affecté, en 1938, à Djibouti.
En juillet 1940, et alors qu’il est toujours en Afrique de l’Est, il refuse l’armistice signé par le maréchal Pétain et entre en résistance et intégrant un petit groupe qui travaille en liaison avec la Royal Air Force.
Le jeune sous-officier donne des renseignements aux Britanniques au Yémen et au Somaliland et organise les évasions d’aviateurs alliés. Il met même au point un plan d’attaque de Djibouti qui ne sera jamais mis en oeuvre par Londres.
Le 27 avril 1941, alors qu’il est sur le point d’être arrêté, il prend la fuite à bord d’une vedette du gouverneur de Djibouti et rejoint la RAF en Somalie britannique. Il est alors condamné à mort par contumace par le gouvernement de Vichy.
Après avoir rallié Aden, René Gatisson est ensuite affecté au groupe réservé de bombardement n°1 (GRB1) Forces aériennes françaises libres (FAFL), placé sous les ordres du capitaine Astier de Villatte. Il effectue plusieurs missions de combat en tant que mitrailleur au-dessus de sur l’Abyssinie et de l’Erythrée.
En septembre 1941, le GRB1 devient le groupe de bombardement « Lorraine » alors qu’il a rejoint la Syrie. Nommé chef mécanicien de la 1ere escadrille, René Gatissou participe avec cette unité à la campagne de Libye.
Après un retour en Syrie, où il participe à la création d’une unité de Coastal Command opérant depuis Saint-Jean-d’Acre, René Gatissou rejoint l’Angleterre avec le groupe Lorraine. Là, il est admis au cours des élèves ingénieurs de la RAF, ce qui lui permet d’être promu sous-lieutenant et de devenir le responsable des mécaniciens de son unité tout en continuant d’assurer régulièrement des missions de combat en tant que mitrailleur. C’est ainsi qu’il prendra part à un audacieux raid sur Boulogne-sur-Mer ainsi qu’à une attaque de nuit sur une colonne blindée ennemie.
Au début de l’année 1945, et alors que le groupe Lorraine s’est établi aux Pays-Bas, le lieutenant Gatissou est affecté à la réorganisation des écoles de l’armée de l’Air, à la demainde du colonel Fourquet. L’officier compte alors 420 heures de vol pour 17 missions de combat.
En octobre de la même année, le lieutenant Gatissou rejoint Calcutta, en Inde, puis participe à la campagne d’Indochine. Promu capitaine, il revient en France en 1949, après avoir obtenu 2 citations sur ce théâtre d’opérations.
En mars 1960, René Gatissou quitte l’armée de l’Air avec le grade de commandant pour entamer une nouvelle carrière au sein du groupe Technip. Il est alors nommé lieutenant-colonel de réserve.
Compagnon de la Libération, le lieutenant-colonel René Gatissou était aussi commandeur de la Légion d’honneur et, entre autres, titulaire de la Croix de guerre 39/45 (3 citations) et des TOE (2 citations), de la médaille de l’Aéronautique, de la Médaille coloniale avec agrafes « Somalie », « Ertyhrée », « Libye » et « E-O ».
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