Dans le cadre de sa participation à l’opération conjointe majeure conduite dans le Gourma du 25 mars au 11 avril, la base aérienne projetée de Niamey (BAP) a bénéficié du renfort de trois Mirage 2000 et d’un Boeing C-135 grâce à une bascule d’effort des moyens aériens de Barkhane entre N’Djamena et Niamey ordonnés par le JFAC/AFCO (Joint Force Air Command/Afrique centrale et de l’Ouest).
Cette concentration des moyens matériels et humains a été essentielle à la réussite de l’opération. Elle a été rendue possible par une planification amont robuste de la part des experts des opérations aériennes du JFAC/AFCO, en lien avec le poste de commandement interarmées de l’opération Barkhane, ainsi que par le positionnement stratégique de la base aérienne projetée de Niamey qui permet un accès rapide à la zone des trois frontières et une arrivée dans la région du Gourma en moins d’une heure.
Ainsi lors de la première phase de l’opération conduite du 29 au 30 mars dans la forêt de Fulsare, des premières frappes aériennes ont été réalisées par une patrouille composée de deux Mirage 2000D et d’un Mirage 2000C. Cette patrouille était appuyée par un drone Reaper préalablement envoyé sur zone en observation et qui a ainsi permis la désignation des objectifs. Ces derniers ont été frappés avant la levée du jour afin de permettre l’engagement héliporté d’unités commando. Véritable « chef d’orchestre » de la manœuvre aérienne, l‘équipage du Reaper a coordonné l’ensemble de la déconfliction des différents moyens engagés dans les airs durant les frappes et la mise à terre des commandos par les NH90.
Les aéronefs ont ensuite poursuivi leur mission en assurant la sécurité des opérations de reconnaissance et de fouille de la forêt. Le Reaper, disposant d’une vue de l’ensemble du dispositif, a donné le tempo et assuré la répartition de l’engagement des différents moyens aériens sur la zone, anticipant les déplacements des forces au sol et les informant en temps réel du moindre mouvement suspect.
Durant cette phase plusieurs patrouilles de Mirage 2000 se sont relevées afin de garantir une permanence en l’air et permettre aux commandos de progresser en toute sécurité jusqu’à leur désengagement. Pour assurer cette permanence les pilotes de chasse ont également été ravitaillés à plusieurs reprises par les deux C135.
Lors de la seconde phase de l’opération menée le 7 avril en forêt de Serma, les équipages de Mirage 2000 ont dès l’aube procédé à de nouvelles frappes aériennes sur un camp d’entraînement de la katiba Serma au sud de la ville de Boni. A cette occasion, deux drones Reaper de la BAP de Niamey ont été engagés simultanément dans une manœuvre aéroterrestre de grande ampleur.
Guidé par le désignateur laser d’un des Reaper, un hélicoptère de combat Tigre a ainsi procédé à un tir de Hellfire en appui direct de l’action des commandos au sol. Ces derniers, faisant face à un ennemi accrocheur, ont encore pu bénéficier de l’appui permanent des chasseurs qui se sont régulièrement relevés sur zone.
La combinaison de ces actions aériennes et terrestres a in fine conduit à la mise hors de combat d’une trentaine de combattants terroristes et au démantèlement d’importantes bases terroristes. Elles ont montré combien la complémentarité des différents moyens terrestres et aériens, engagés sans discontinuer sur une opération de longue durée, était décisive pour atteindre les effets militaires recherchés de façon réactive et proportionnée.
Source : État-Major des Armées