Et... la suite !
Un NH90 Caïman du GTD-A vient de poser, avec à son bord du personnel et quelques cartons de fret. Une chaîne s’organise spontanément pour acheminer les denrées jusqu’aux conteneurs de stockage. Rien de comparable au temps de déchargement d’un convoi logistique terrestre : le dernier en date comptait dans sa cargaison pas moins de 16 conteneurs, rien qu’en eau potable
Les membres du centre des opérations gardent leur équipement à proximité en cas d’alerte sur cette base avancée, cible de plusieurs attaques par le passé. Un bunker équipé en transmissions est spécialement prévu pour délocaliser le poste de commandement et permettre la conduite des opérations en toutes circonstances.
Retardé par le passage d’un orage, le départ en mis- sion de patrouille de la section du 2e REP a finale- ment été autorisé. Les hommes ”démotorisent” dans un quartier de Kidal peuplé de notables et de bergers. Des écritures bienveillantes sur la présence de Barkhane ornent certains murs. Souriants ou intrigués, des enfants interpellent sans cesse les soldats, le pouce en l’air ou la main tendue.
À Kidal, le seul fait de patrouiller présente un risque. Il arrive que des groupes armés terroristes diffusent des messages encourageant aux hostilités envers la force. La visibilité, réduite lors des récents vents de sable, a été favorable aux éventuels poseurs d’IED. Le dispositif de la section respecte les procédures de déplacement à pied et les hommes de tête gardent un contact radio permanent avec l’arrière.
Après la patrouille, direction ”plein sud” pour une séance de tir. En chemin, impossible de distinguer les parties humides du sol car toutes sont recouvertes d’une pellicule de sable sec. Inévitablement, l’un des trois VAB s’enlise, avant qu’un autre équipage vienne lui prêter main forte.
Face à des buttes rocailleuses, la section du 2e REP effectue une séance d’instruction spécifique au tir de combat sur armement individuel et collectif. L’occasion de maintenir les acquis mais aussi d’utiliser des munitions déclassées. Plusieurs armes sont mises en œuvre, comme le fusil HK 416F, le lance-roquettes AT4 CS, la mitrailleuse Minimi ou encore le lance-grenades individuel.
La mission a été écourtée : la section a eu ordre de rentrer au plus vite sur la base avant l’arrivée d’un nouvel orage. Dans la nuit noire, les VAB rentrent à la hâte pour éviter que la section soit immobilisée. Avant de franchir l’entrée principale, passage obligé pour effectuer les mesures de sécurité individuelles et remettre l’armement au ”stade zéro”.
Les artilleurs du 35e RAP chargés de mettre en œuvre le drone de reconnaissance au contact (DRAC) l’assemblent aux abords de la piste de décollage. Il doit reconnaître la zone du réceptacle de tir d’exercice au mortier prévu ce matin. Une fois l’assurance que la zone est claire, l’information sera transmise au commandant en second qui donnera l’autorisation de tir.
Le caporal-chef Jax, membre de l’équipe de préparation des tirs mortier, vérifie une dernière fois la concordance des cordonnées de l’objectif. Un ultime contrôle de sécurité pour s’assurer que les précédents calculs effectués ne comportent aucune erreur. Tout est exact, le premier des quatre tirs peut avoir lieu.
L’objectif situé à 5 300 mètres est atteint par l’obus explosif de 120 millimètres en moins d’une minute. Avec un peu de décalage, la détonation se fait entendre sur la base. Ces tirs, même d’exercice, marquent une présence dissuasive de la force Barkhane, jusque dans ces zones reculées du désert malien.
Source : Facebook armée de Terre