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Composé de quatre spécialistes et d’un chef d’équipe, doté d’un matériel d’analyse de haute technologie, le laboratoire CIEL (Counter-IED Exploitation Laboratory, ou laboratoire d’exploitation contre les engins explosifs improvisés) fait partie intégrante des moyens de protection de la force en participant à la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED).
La mission du laboratoire CIEL est d’accumuler des renseignements, partagés avec les forces de sécurité maliennes et de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), afin de progresser dans la prévention du risque dû aux mines artisanales.
La chaîne de traitement combine un échelon de terrain et un échelon scientifique. Lorsqu’une unité engagée en opération découvre une mine artisanales, les « explosive ordnance disposal » (EOD) interviennent et la neutralisent. Une équipe « weapons intelligence team » (WIT) est alors déployée sur la zone pour prélever les éléments constitutifs de l’engin explosif trouvé, réaliser des photographies et recueillir les éléments environnants utiles à l’enquête. Ces ressources sont mises sous scellés et transmises au laboratoire CIEL. Ce travail est essentiel afin de cerner le fonctionnement de l’ennemi, et ainsi adapter les modes d’actions de la force.
En effet, c’est au sein du laboratoire CIEL de Gao que toutes les ressources récupérées par la force Barkhane, la MINUSMa ou encore les forces armées maliennes (FAMa) sont analysées. Une équipe de spécialistes œuvre dans l’ombre afin de pouvoir apporter des réponses concrètes aux enquêtes en cours. Les quatre militaires de l’équipe ont, chacun, un domaine de compétence très spécifique.
Le premier intervenant est le spécialiste EOD, en charge de la sécurisation de toutes les pièces entrant dans le laboratoire. Il en fait l’inventaire et les remet sous scellés une fois que tous les autres acteurs de la chaîne d’analyse ont procédé à leurs expertises. Ensuite, le gendarme, spécialiste en identification criminelle, analyse et compare les informations recueillies en effectuant des prélèvements biologiques. Le chimiste, militaire en blouse blanche, prend alors le relais en procédant à l’extraction des molécules sur les ressources ou sur les éléments relatifs à l’environnement de l’engin explosif (par exemple de la terre). Il effectue ensuite des tests réactifs pour déterminer la nature des explosifs. Enfin, l’électronicien décortique les fréquences et les portées afin de reconstituer les circuits électriques et les procédés de mise à feu des engins explosifs improvisés.
Cette chaîne d’exploitation contre-IED permet de comprendre la constitution et l’utilisation des mines artisanales ainsi que les techniques utilisées par l’ennemi, afin de mieux pouvoir les contrer. Ces engins explosifs improvisés constituent une menace constante qui vise indistinctement les forces armées maliennes (FAMa), la MINUSMa, la force Barkhane et la population civile malienne.
Source : État-major des Armées
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