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 Le Génie : D'ou vient-il ?

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pierre du 24
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pierre du 24


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MessageSujet: Le Génie : D'ou vient-il ?   Le Génie : D'ou vient-il ? EmptyLun 17 Oct 2016 - 1:55

Bonjour,
Un "ancien a dit : "Nous sommes ici et pour savoir ou on va, il faut savoir d’où on vient".
Un plongeon dans l'histoire n'a jamais fait mal...
Bonne lecture,
Pierre

HISTORIQUE DU GÉNIE  

Depuis la haute antiquité l’art de la guerre a eu recours à des soldats un peu à part qui construisaient et mettaient en œuvre des machines de jet (catapultes, balistes) et de brèche (tours d’assaut, béliers). Ces hommes construisant et manipulant ces « engins » étaient les « engineors », ou « engénieurs ».

Si elles ont des effets économiques et humains dévastateurs, les guerres ont toujours engendré des inventions technologiques. Elles favorisent l’armée qui y a recourt même si l’adversaire lui est supérieur. Les exemples historiques sont nombreux.
De tous temps ont existé des « ingénieurs » qui sont souvent des architectes et des artistes tels Léonard de VINCI et DURER au XVème siècle.

Pour des opérations militaires et surtout pour les sièges, on avait recours à des officiers d'infanterie ou de cavalerie qui marquant un goût particulier pour ces opérations, étaient chargés d'une mission de guerre. Cette mission remplie, ils rejoignaient leurs unités d'origine. Leurs occupations d'ingénieurs militaires étaient donc très provisoires. Aucune expérience ne pouvait, dans ces conditions, être profitable.
Ces ingénieurs conçoivent des « machines de guerre » telles que : machines de jet, de brèche, de franchissement, des châteaux forts et des forteresses, car la découverte de la poudre puis la maîtrise de sa mise en œuvre révolutionnent la fortification et l'art de la guerre. Il faut alors réduire les superstructures, s'enterrer, supprimer les angles morts ; c'est l'avènement du tracé bastionné italien.

Apparition de la poudre
Au XIVème siècle, l'invention de la poudre révolutionne l'art de la guerre. Les assiégeants sont contraints de renoncer aux travaux et aux machines qui leurs servaient auparavant. Toutes ces machines sont brisées au loin par les nouveaux projectiles. Les rampes ou terrasses par lesquelles ont arrivait de la campagne jusqu'au niveau des remparts, travaux immenses et difficiles, ne font qu'exposer davantage l'assiégeant aux canons de l'assiégé. On imagine alors les tranchées. Au lieu de s'élever, on s'enterre en rejetant les déblais du côté ennemi. On invente le tracé en zigzags pour éviter les effets du feu en enfilade. C'est la nuit qu'on dégrossit le travail et ainsi à l'abri on le perfectionne le jour.

De nouvelles machines sont créées, toujours par les " engineors " : ce sont les bouches à feu. On peu croire, sans erreur, que l'invention de l'artillerie remonte au milieu du XIVème siècle. Mais les anciennes machines sont encore, pour un temps, utilisées.
Du côté de l'assiégé, la révolution n'est pas moindre : la place forte qui n'était qu'une muraille flanquée de tours devient insuffisante. C'est alors que sous l'influence italienne, et en particulier de Léonard de Vinci (1452-1519), apparaît le tracé bastionné.

La " guerre souterraine " se modifie elle aussi profondément. L'assiégé et l'assiégeant continuent à pousser leurs galeries sous la muraille ou sous la position occupée par l'adversaire; mais on ne créé plus ces vastes excavations étayées par des bois qu'on enflamme au moment choisi. Les " fourneaux " sont de dimension modestes. L'explosion réalise au prix d'un moindre travail a un effet supérieur exactement à l'instant choisi.

On tente même de fabriquer des mines flottantes. Cet essai demeure longtemps sans imitateurs mais il éclaire sur les effets de la poudre et redouble l'émulation de ceux qui s'appliquent à la science des mines.

Vers 1400, le boulet de granit est remplacé par le boulet métallique (en fonte). C'est une nouvelle révolution. Le boulet de ne brise plus sur la muraille, il la disloque ; la qualité d'une place ne dépend plus seulement de l'épaisseur de ses murailles, mais bien plutôt de l'art avec lequel celles-ci sont disposées. L'architecte et le militaire font alors un travail d'équipe. Le tracé bastionné d'origine italienne est perfectionné en France.

Le service des fortifications
Sous le règne de Charles VII apparaît pour la première fois, en 1445, l'esquisse d'une organisation relative à l'Inspection des fortifications. Cependant l'étude et la conduite des opérations de siège restent le fait d'officiers d'infanterie ou de cavalerie désignés temporairement pour ces missions.

Les travaux sont exécutés le plus souvent par des entrepreneurs. Les travaux de campagne sont le fait de militaires volontaires, quelques fois même de travailleurs civils embauchés pour un travail déterminé. Ils sont généralement rattachés à l'artillerie.
Sous le règne d'Henri IV se crée une organisation permanente d'ingénieurs issus de l'armée, qui après avoir pris part aux opérations seront chargés des travaux du temps de paix. Le ministre Sully nomme l'un de ses ingénieurs aux fonctions de " commissaire général aux fortifications ".
Sully, déjà surintendant des finances prend le titre de surintendant des fortifications en 1606, après celui de Grand Maître de l'Artillerie en 1604

Avec l'apparition du boulet métallique qui disloque les murailles, la tradition architecturale doit s'effacer devant les impératifs tactiques. Pour être ingénieur, la connaissance de l'architecture ne suffit plus, il faut être également rompu à l'art de l'attaque et de la défense des places fortes, il faut être un homme de guerre comme ERRARD de Bar-le-Duc, le Chevalier de VILLE, le Comte de PAGAN et le plus célèbre de tous, VAUBAN.
Le maréchal fondateur du génie moderne est le Maréchal Sébastien Le Prestre, seigneur de Vauban.
Il naît à saint-Léger-de-Fourcheret (aujourd'hui Saint Léger Vauban) près d'Avallon dans le Morvan, et fut baptisé le 15 mai 1633. En 1653, le cardinal Mazarin remarque le jeune Vauban (qui a alors 20 ans) et le convainc de quitter la Fronde pour se mettre au service du Roi. À l'âge de 22 ans il devient « ingénieur militaire responsable des fortifications ». De 1653 à 1659, il participe à 14 sièges et est blessé plusieurs fois. Il perfectionne la défense des villes et dirige lui-même de nombreux sièges. En 1667, Vauban assiège les villes de Tournai, de Douai et de Lille, prises en seulement 9 jours. Le roi lui confie l'édification de la citadelle de Lille, la "Reine des citadelles". Il dirige aussi les sièges de Maastricht en 1673, de Philippsburg en 1688, de Mons en 1691 et de Namur en 1692. En 1694, il organise avec succès la défense contre un débarquement anglais sur les côtes de Bretagne.
C'est la victoire de Maastricht qui pousse le roi à lui offrir une forte dotation (qui lui permet d'acheter le château de Bazoches (89) en 1675). Il est nommé « commissaire des fortifications » en 1678, lieutenant général en 1688, puis maréchal de France, en 1703. Il devint si fameux que l'on dit même : "Une ville construite par Vauban est une ville sauvée, une ville attaquée par Vauban est une ville
perdue". Il meurt à Paris le 30 mars 1707 d'une inflammation des poumons. Il est enterré à l'église de Bazoches-du-Morvan et son cœur est conservé à l'Hôtel des Invalides de Paris depuis 1808.

LE SIÈCLE DE LOUIS XIV  
La surintendance des fortifications qui avait été créée en 1542 devient alors une véritable administration qui comprend tous les " ingénieurs du Roy ". Bientôt, en 1638, on délivrera un brevet à ces ingénieurs. Ils recevront un traitement d'officier réformé auquel se cumulera celui d'ingénieur.
Il n'existe pas encore d'école : " Chacun si essaie, s'explore, invente et montre ce qu'il sait. "
Cette nouvelle organisation n'est donc qu'administrative et ce n'est qu'à partir de 1645 que chaque administrateur aura près de lui un adjoint technique.

En 1658, après le siège de Dunkerque, le chevalier de Clerville fut nommé Commissaire général des fortifications. Il est assez difficile de définir exactement les attributions de ces fonctionnaires; il parait cependant que les Intendants des fortifications avaient tout spécialement la charge des dépenses et que les ingénieurs étaient placés sous leurs ordres.
Après Mazarin en 1661, l'administration des fortifications fut partagée entre Colbert et Le Tellier. Le premier avait dans ses attributions les côtes et l'ancien domaine Royal (Picardie, Champagne, les Trois Évêchés, Bourgogne, Dauphiné, Provence, Languedoc, Pyrénées et côtes de l'océan) ; le second avait la Flandre, l'Artois, le Hainaut, l'Alsace, la rive droite du Rhin, l'Italie et le Roussillon.

Sapeurs et Mineurs
Pendant de longues années encore, le Corps des ingénieurs militaires ne disposera d'aucune troupe. Les sapeurs et les mineurs existaient cependant, mais ils étaient rattachés à l'artillerie.
La première unité de sapeurs date de 1671. C'est une compagnie du Régiment des Fusiliers du Roy, unité chargée de la garde du drapeau. Vauban forma une autre compagnie au Régiment de la Sarre en 1685, mais cette unité ne fut pas maintenue.
Les sapeurs étaient alors nommés " Gispeliers ", car ils étaient armés d'un fusil court, le " gispe ", qui, porté en bandoulière pendant le travail, ne les gênait pas, tout en pouvant être rapidement utilisé.
La première compagnie de mineurs fut levée en 1673 par Mesrigny, à l'occasion de la construction d'un système de mines à la citadelle de Tournai. En 1679, le Goulon en lève une seconde, mais huguenot, il passe à l'étranger en 1685. En 1695, Esprit, ingénieur, en forme une autre . En 1706, Voilain en crée une quatrième. Chacune d'elles était forte de 80 à 120 hommes.
Les compagnies de mineurs levées à leur origine par des ingénieurs, avaient conservé pendant un certain temps leur autonomie ; elles ne furent rattachées à l'artillerie que sur les instances du Duc de Maine, Grand maître de cette arme.
En 1690 est créé à l'initiative de Vauban, le Corps des ingénieurs militaires.
En 1691, les ingénieurs des places de la Guerre et de la Marine et les ingénieurs des tranchées se réuniront en " Département des fortifications des places de terre et de mer " sous l'autorité de Michel Le Peletier. On peut considérer cette date comme l'origine de l'arme du génie.
Les " ingénieurs du Roy " se spécialiseront progressivement en défenseurs et preneurs de villes ou en architectes et bâtisseurs et feront preuve dans chacune de ces spécialités d'une haute technicité, d'une parfaite compétence et d'une conscience irréprochable.
Le roi Louis XIV considérant le volume inquiétant des pertes au combat en ingénieurs demanda à Vauban de mettre au point à l'intention de ces " martyr de l'infanterie " une protection particulière dans les circonstances du combat où les ingénieurs étaient spécialement exposés. Vauban leur imposera le port de la lourde cuirasse de sapeur et le " pot en tête* " (voir insigne de béret)
. Cet ensemble ne fut abandonné que pendant la seconde moitié du XIXème siècle.
*(Du français « pot » (dans le sens de « casque ») et « tête ».  Casque léger, porté entre autres par les sergents d'armes à partir du XIIIème siècle, et plus tard par les sapeurs et mineurs entre les XVIème et XIXème siècles).
C'est à juste titre que le maréchal de Vauban est considéré comme le fondateur du génie français car il est à la base de l'organisation d'une arme homogène et autonome qui s'est prolongée jusqu'à nos jours.
A la mort de Vauban en 1707, la charge de commissaire des fortifications de France fut définitivement supprimée, Le Peletier de Souzy assurant les fonctions de directeur général des fortifications depuis 1691.

De Vauban à Carnot, ou les premières esquisses du génie moderne (1676-1801)
Avec VAUBAN, les ingénieurs militaires découvrent dans la défense trois systèmes de fortifications qu'il leur faut appliquer avec pragmatisme ; dans l'attaque, ils apprennent à être « ménagers de la vie des hommes » en adoptant le pot en tête et l'armure de tranchée «cartel ou paire d'armes », le tracé en crémaillère des tranchées panant des parallèles, le travail de nuit et en remplaçant chaque fois que possible le mineur par le canon pour la destruction des remparts
Dès 1676, il imagine un projet de corps du génie, comportant des officiers, des troupes spécialisées (sapeurs et mineurs) et des ingénieurs, chargés de l’établissement de fortifications et de l’attaque des places fortes. Il faudra attendre plus d’un siècle avant sa complète réalisation...
Les deux premières étapes sont la constitution en 1691 d’un corps d’ingénieurs militaires et la création en 1748 de formation de Mézières. Ancêtre de l’école Polytechnique, son rayonnement a largement dépassé le cadre de nos frontières. Ainsi, nombre de ses élèves ont combattu pour l’indépendance américaine de 1775 à 1781. Certains sont même restés après l’indépendance pour organiser l’infrastructure du pays et créer le génie américain (dont la devise "essayons" perpétue bien la filiation). Le major l’Enfant en tirera même la célébrité en concevant les plans de la capitale fédérale, Washington.

APRÈS VAUBAN  
De la mort de Vauban jusqu'au milieu de XIXème siècle, les choses évoluent peu. L'artillerie voit sa mobilité progresser plus que ses qualités balistiques. C'est une conséquence de la stagnation de la fortification. L'artillerie et la fortification n'ont en effet jamais évolué l'une sans l'autre. A la fin du XVIIème siècle, Gribeauval donne à l'artillerie française les qualités qui font d'elle la première du monde.
En 1718, le marquis d'Asfeld exerce les fonctions de directeur général des fortifications jusqu'à sa mort en 1734. Sa charge fut alors supprimée : les fortifications de terre passeront au ministre de la guerre, celles des côtes à celui de la marine.
Pendant ce temps, l'ordonnance du 5 février 1720 prescrivit l'incorporation des mineurs à l'artillerie et les amalgama avec les sapeurs.
En 1729, cette organisation fut modifiée et on eut 5 compagnies de mineurs de 50 hommes chacune, 54 de sapeurs fortes de 70 hommes, rattachées aux 5 bataillons d'artillerie.
Ces unités disparaissent en 1743 après un demi-siècle d'existence environ.
Il faudra attendre l'ordonnance du roi du 13 août 1765, inspirée par Gribeauval pour que ces unités soient reconstituées. L'artillerie et le génie se disputèrent les unités de sapeurs et de mineurs jusqu'à la Révolution.
En 1776 naît le Corps Royal du Génie, composé essentiellement d’ingénieurs militaires ; mais on est encore loin du projet de Vauban. Il faudra attendre 1791 pour que Carnot, au lendemain de la Révolution Française, crée une véritable direction des fortifications. Les ingénieurs devenus officiers, sont dorénavant épaulés par des troupes spécialisées dans les travaux de siège : les compagnies de sapeurs et de mineurs.

Le Corps Royal du Génie
1776 est une date primordiale dans l'histoire du génie.
L'ordonnance du roi du 31 décembre 1776 précise en effet :
" Le corps des ingénieurs militaires portera à l'avenir le titre de corps royal du génie : tous les officiers de ce corps seront désignés par leurs grades respectifs et par la dénomination commune d'officier audit corps royal ".
Ce changement d'appellation est absolument fondamental car l'ingénieur, était jusque là sur le terrain, un conseiller et ne pouvait commander sans une commission particulière. Le titre d'officier lui permettait désormais d'exercer un commandement en toutes circonstances.
L'ordonnance de 1776 a apporté d'une part une modification profonde dans l'organisation du génie en répartissant les fonctions attribuées aux ingénieurs d'après leur grade et non plus, comme cela était le cas antérieurement, d'après leur ancienneté dans le corps ; elle a fait de ce dernier un véritable corps militaire.
De plus, le corps royal du génie devenait un corps combattant, à l'effectif de 329 officiers.
Le corps royal du génie qui vient d'être constitué joue un rôle important pour le rayonnement de la France à l'extérieur. La guerre d'indépendance américaine va lui offrir la première occasion d'affirmer ses qualités.

LE GÉNIE DANS LA GUERRE D'INDÉPENDANCE AMÉRICAINE
En décembre 1776, Benjamin Franklin venait en France pour négocier une alliance avec les jeunes Etats-Unis d'Amérique.
Le roi Louis XVI accepta, en janvier 1777, d'envoyer secrètement en Amérique quelques officiers du Corps royal du génie. Il autorisa donc son ministre de la guerre, le comte de Saint Germain, à désigner un officier du génie capable de conduire les opérations. Le ministre, sans hésiter, choisit le capitaine le Bègue du Portail, qui s'était déjà signalé par sa compétence au ministère de la guerre. Du Portail demanda à emmener avec lui deux capitaines du génie, ce qui lui fut accordé.
Du Portail fut nommé lieutenant-colonel. Ses compagnons reçurent le grade de commandant.
Les négociations étant secrètes, le roi accorda à du Portail une mise en disponibilité de deux ans pour convenances personnelles. Il en fut de même pour ses compagnons : les commandants la Radière et Laumoy et le capitaine Gouvion.
Embarqués à Nantes, ces officiers débarquèrent à New River (Caroline du Nord) le 03 juin 1777. Ils gagnèrent immédiatement Philadelphie.
Ils rejoignirent le général Washington à son quartier général sur les rives du Delaware à Corryells Ferry le 29 juillet 1777. C'était trois semaines après que le Congrès eût nommé du Portail colonel du génie et juste une semaine après qu'il ait reçu l'ordre de prendre le " commandement de tous les sapeurs américains ".  
En novembre 1777, le Congrès nomma du Portail brigadier général. Laumoy et la Radière furent nommés colonels et Gouvion, lieutenant-colonel.
Au cours de ce même mois, du Portail participa aux travaux du conseil de guerre à Valley Forge et le commandant en chef écrivant au Congrès déclarait :  " J'ai une très haute idée du mérite et des capacités du général du Portail. Je ne l'estime pas seulement pour ses réelles connaissances de sapeur mais aussi parce qu'il est un homme de jugement et qu'il possède une connaissance approfondie de l'art militaire en général ".

C'est à Valley Forge que fut édifiée la première école du génie américain, le 9 juin 1778. C'est là également que du Portail mis sur pied le corps du génie et en particulier les compagnies de sapeurs mineurs. C'est là aussi que du Portail fit admettre par Washington le rattachement au génie des unités de sapeurs :
" Les compagnies de sapeurs doivent toutes dépendre de la direction du génie car si les généraux peuvent  les employer comme ils le veulent, chacun dans son désir de fortifier son camp à sa guise, demandera des sapeurs et la direction du génie n'en aura plus. Les commandants de compagnie doivent donc dépendre directement de la direction du génie ".

Le général Washington fit reconnaître, le 27 mai 1778 un " département du génie ".
Après avoir supervisé les travaux de fortification de West Point effectués par le colonel la Radière, du Portail rédigeait un projet général de fortification des hautes Terres, projet que Washington recommandait au Congrès comme " étant digne d'une attention très sérieuse ".
Le 1er janvier 1779, le Congrès décida que les sapeurs français, " avec l'autorisation de sa gracieuse Majesté " seraient maintenus à leur place au delà des deux ans initialement prévus.
Le 11 mars 1779, un premier décret créa officiellement l'arme du génie américain. Le décret prévoyait aussi que le commandant en chef du génie serait appointé par le Congrès qui lui donnerait directement ses ordres, comme au commandant en chef. Le commandant en chef du génie rendait compte de ses activités au ministre de la Guerre et au commandant en chef.
Le 11 mai 1779, le général du portail était nommé à ce poste par le Congrès.
D'autres officiers du génie se sont signalés de façon tout aussi particulière aux Etats-Unis à cette époque :
Le major Pierre l'Enfant dressa, avec une largeur de vue en avance de plus d'un siècle sur les réalisation du temps, les plans de la capitale fédérale Washington. Pierre l'Enfant est d'ailleurs enterré au cimetière national d'Arlington.
Le lieutenant-colonel Bechet de Rochefontaine exerça le commandement du corps des ingénieurs, des sapeurs et des mineurs des Etats-Unis du 26 février 1795 au 7 mai 1798. Il fit construire l'école de West Point qui avait été conçue par du Portail et dont les programmes furent inspirés de ceux de l'école Polytechnique, calqués eux-mêmes sur ceux de l'école de Mézières.
Citons enfin le général Simon Bernard qui, en 1816, fortifia la côte est des Etats-Unis et construisit en particulier Fort Monroë. Il réalisa le premier réseau routier sur cette côte Est et conçut de grands canaux dans la même région.
La devise de l’US Army Corps of Engineers (USACE) est « Essayons », (en français dans le texte). Cela provient du fait que son histoire commence lorsque, pendant la guerre révolutionnaire américaine, George Washington s’entoure d’ingénieurs français.

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
La Révolution amena dans toute l'armée un ensemble de modifications dues aux nécessités de la situation nouvelle, également à la tendance d'esprit des assemblées qui acceptaient volontiers les propositions les plus singulières pour peu qu'elles paraissent rompre avec l'ancien ordre des choses. C'est ainsi qu'on vit éclore à nouveau une proposition de fusion entre les deux corps de l'artillerie et du génie qui, heureusement ne fut pas mise à exécution.

A la veille de la Révolution, en 1790, les effectifs du corps du génie étaient de 310 officiers. En 1791, le
ministre de la Guerre, Bègue du Portail, créa le corps des gardes et éclusiers des fortifications, à l'effectif de 300. Le recrutement du corps du génie se faisait toujours par l'école royale du génie de Mézières.
" Si le club des Jacobins demandait le renvoi des officiers aristocrates, cette mesure ne devait pas s'appliquer à l'artillerie et au génie car ces deux genres de service exigent de longues études et des talents rares ; d'ailleurs, comme il est vrai que plus on est instruit plus on s'éloigne de tous les préjugés, on remarque avec satisfaction que le civisme règne plus généralement dans ces deux corps que dans les autres ». ", disait Anthoine, le 2 juin 1791,
Cependant, les effectifs du génie étaient très insuffisants par rapport aux besoins du moment. En 1793, une loi autorise le ministre de la guerre à compléter le corps du génie à l'aide d'ingénieurs géographes, d'ingénieurs des Ponts et Chaussée et d'officiers pris dans divers corps et auxquels fut donné le titre d' " adjoints du génie ".
En 1794, le corps du génie s'était intégralement reconstitué. Il comprenait 310 officiers et 155 adjoints. Le génie, de même que l'artillerie, avait fourni aux états-majors de très nombreux officiers, ce qui suffit à expliquer en grande partie les succès remportés par les armées de la République.
Il convient également de citer parmi les mesures prises en cette année 1794, à l'instigation de Carnot, la création de l'école Centrale des Travaux Publics devenue l'année suivante l'école Polytechnique dont la mission était de former les ingénieurs de l'Etat et en particulier les futurs officiers de l'artillerie et du génie.
En 1800 est créé le poste de Premier inspecteur général du génie. Le premier inspecteur général présidait le comité des fortifications. Il était en rapport avec le ministre de la guerre. Les généraux inspecteurs lui rendaient compte de leurs travaux.
Le 10 octobre 1801, le génie est créé[/b], avec son état-major, ses quatre bataillons de sapeurs et des six compagnies de mineurs, ses cadres ingénieurs et son école d’application. Mais c’est sous l’Empire et la Restauration que l’organisation actuelle du génie est esquissée, avec sa double vocation d’arme et de service. Ainsi, les bataillons du génie de l’armée impériale sont regroupés en trois régiments (1814-1816), tandis que des directions de travaux sont créées pour la construction et l’entretien des fortifications et immeubles militaires.
Combattant et bâtisseur, le génie ne cessera alors de se distinguer.
Déjà, les campagnes napoléoniennes mettent en évidence le rôle fondamental du génie au combat. Arme des communications, il contribue à la mobilité des troupes, en facilitant les franchissements d’obstacles (cours d’eau notamment).

Ainsi, le franchissement audacieux du Danube a autorisé la victoire de Wagram (1809), tandis que celui de la Bérézina (1812) permis de sauver la Grande Armée. Plus tard, le génie perpétuera cette tradition lors de brillantes opérations. La plus célèbre reste sans doute le franchissement du Rhin par les troupes alliées en 1945.
Dans les campagnes de la Révolution, le génie témoigne de ses savoir-faire traditionnels (siège et fortifications), mais se voit également confier des innovations appelées à un brillant avenir : l’aérostation (qui deviendra l’aviation), et la télégraphie, à l’origine de l’arme des transmissions.
Peu à peu, le génie affirme sa double vocation d’arme et de service (1801-1945)
Le génie se distingue également pendant d’autres phases du combat : son savoir-faire en matière de minage et de déminage lui assure un rôle primordial dans les guerres de position, ou les guerres des mines, comme ce fut le cas pendant la première guerre mondiale.

VAUBAN  et insigne du génie
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A suivre...

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