Élodie Attias s’est donné la mort hier après-midi à son domicile montargois. Le choc est grand parmi les personnes qui la côtoyaient. Personne ne comprend.Élodie Attias, le commissaire de Montargis, s’est donné la mort hier après-midi à son domicile montargois, dans une résidence à proximité du centre-ville où elle vivait seule. Il y a tout juste un mois, après avoir pris ses marques durant l’été, elle prenait ses fonctions. Selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs, elle aurait utilisé son arme de service et n’aurait pas laissé de mot expliquant son geste.
« Je l’ai eue ce matin au téléphone »
En début d’après-midi, ne la voyant pas revenir après la pause déjeuner, des fonctionnaires du commissariat ont tenté de la joindre. Comme elle ne répondait pas à leurs appels, ils se sont rendus à son appartement où ils ont fait la macabre découverte.
« Je l’ai eue ce matin au téléphone », explique Jean-Pierre Door, le maire de Montargis, qui s’est rendu rapidement sur les lieux après avoir été prévenu par des policiers. « Elle était gaie, elle rentrait de congés. Nous avons parlé travail mais aussi de choses et d’autres. Je ne l’ai pas sentie dépressive. Elle faisait tout pour s’intégrer dans la ville, au commissariat. C’est incompréhensible. Dramatique. »
Une cellule psychologique
L’élu évoque également son envie de travailler et sa disponibilité : « Elle était fière et heureuse d’avoir quitté les bureaux pour aller sur le terrain. » Il souligne que le personnel du commissariat, qui compte une centaine d’hommes et de femmes, est « très touché, très marqué. »
Yann Drouet, le directeur de cabinet du préfet qui s’est rendu à Montargis, a demandé l’activation d’une Cellule d’urgence médico-psychologique (CUMP) pour prendre en charge les fonctionnaires du commissariat montargois. « Nous sommes sous le coup de l’émotion. C’est un drame personnel. On pense à sa famille et aux fonctionnaires », précise Yann Drouet qui était à ses côtés lors de sa prise de fonctions. « C’est quelqu’un qui avait envie, qui avait des idées, qui était pétillante. »
La jeune femme de 31 ans avait été officiellement installée à la tête du commissariat le 6 septembre. C’était la première femme commissaire à Montargis. Originaire de la région parisienne, elle avait travaillé de 2005 à 2009 en Seine-et-Marne. Attachée d’administration du ministère de l’Intérieur, elle avait été pendant deux ans chef du bureau de la communication interministérielle. Elle était ensuite devenue adjointe au chef de bureau du cabinet du préfet. Pendant deux ans, elle avait été en charge des thématiques liées à la sécurité en Seine-et-Marne. C’est en 2010 que la diplômée de l’Institut d’études politiques de Bordeaux avait intégré l’école nationale supérieure de la police à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône). À l’issue de sa prise de fonctions à Montargis, elle avait déclaré : « Un poste de chef de circonscription permet de prendre la mesure des responsabilités. Et le commissariat de Montargis reste à taille humaine. »
Alexis Marie
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