Réhabilitation des fusillés de la Grande Guerre

Une commission pour réhabiliter, au cas par cas, les fusillés de la Grande Guerre

Une commission va être mise en place pour examiner « au cas par cas », en vue de leur réhabilitation, les 620 soldats français condamnés à mort et fusillés, certains « pour l'exemple », pendant la Première Guerre mondiale.

C'est « un vrai problème, qu'il appartient à la République de régler », estime le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants, Marc Laffineur, qui a confirmé qu'une « une commission, composée notamment d'historiens et de membres d'associations, va être mise en place afin d'examiner les situations au cas par cas, car on ne peut pas faire une loi réhabilitant tous les fusillés ».

« Environ 600 soldats ont été fusillés durant la Première Guerre mondiale, certains pour mutinerie, d'autres pour désertion, voies de fait, pillage, viol, d'autres, enfin, pour l'exemple », a rappelé Marc Laffineur devant l'Assemblée, mardi soir. « Pour ce qui est des soldats tirés au sort alors qu'ils n'avaient rien à se reprocher, la République devra tirer les conséquences de l'injustice du traitement qui leur a été réservé, en réhabilitant ces soldats et leurs familles. En tout état de cause, chaque situation doit être examinée au cas par cas ».

La création d'une "commission de réflexion sur la question des fusillés" avait été proposée dans un rapport sur la commémoration de l'anniversaire de la Grande Guerre, remis en septembre au président de la République. « Le centenaire pourrait offrir un cadre idoine à la résolution de ce dernier "kyste mémoriel" lié à la Grande Guerre », écrivait notamment son auteur, Joseph Zimet, directeur adjoint de la mémoire, du patrimoine et des archives au ministère de la Défense
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Sujet douloureux, épineux, qui met mal à l'aise, mais on ne peut éviter d'en parler. Il le faut d'ailleurs.

Assumer son passé, tout son passé, c'est un signe de grandeur. C'est parfois dur, on en sort meurtrit, mais c'est nécessaire. L'homme ne peut se regarder dans une glace, s'il a des choses à se reprocher et qu'il les enfouit au fond de sa conscience.

Il en est de même pour une nation. Enfin, c'est ce que je pense.

jcj

sujet douloureux et même difficile on ouvre une porte que va t on trouver ?

Bonjour à tous,

je pense qu'il faut distinguer plusieurs catégories de fusillés :

- les fusillés pour l'exemple
- les fusillés pour abandon de poste, mutinerie, désertion
- les fusillés pour des délits, des crimes.

Pour moi, on doit réhabiliter les fusillés pour l'exemple, parce que justement, ils n'ont servi qu'à faire des exemples au sein des troupes, pour faire réfléchir et faire peur au reste des hommes. 100 ans plus tard, servent-ils encore d'exemple, certainement pas. La plupart d'entre eux ont été fusillés à tort. Donc, pour moi, on doit les réhabiliter.

Les fusillés pour mutinerie, abandon de poste, désertion.... : je pense qu'il faut bien y réfléchir, étudier les cas. Mais pareil pour moi, il faut les réhabiliter. En effet, nous n'avons pas vécu ce qu'ils ont vécu, 100 ans après, nous ne serions pas prêts à le faire, même les soldats actuels ne feraient pas ce "métier" si les conditions d'exercice étaient les mêmes qu'il y a un siècle. Peut-être qu'il y a 100 ans, ils étaient condamnables aux yeux de leurs contemporains qui eux, étaient restés au front, avaient souffert, avaient vu leurs camarades mourir dans des conditions atroces. Mais ceux-ci ne sont plus présents parmi nous. Ils ne faut certes pas oublier leur sacrifice, mais on ne peut plus juger les fusillés comme eux l'ont certainement fait. Donc oui, réhabilitons les.

Les fusillés pour crimes, .... : non, s'ils ont été jugés coupables, selon les juridictions de l'époque, il ne faut pas forcément les réhabiliter. Sinon, nous devrions réhabiliter tous les condamnés à mort depuis des siècles.

Voilà donc mon point de vue, favorable bien entendu à une réhabilitation collective de tous les fusillés pour l'exemple ainsi que de ceux qui ont exprimé leur "ras-le bol".

Daneck

fusillés pour l'exemple je suis d'accord avec toi après désertion mutinerie abandon de poste c'est pour moi plus délicat l'armée est là pour tenir même si je les comprends

Merci Daneck pour ton intervention qui permet de clarifier ce sujet épineux

xave a écrit:

Merci Daneck pour ton intervention qui permet de clarifier ce sujet épineux

Bonsoir Xave et merci de penser à moi pour ce type d'intervention, mais ceci n'est que mon avis, un avis de passionné d'histoire, bien avant tout. Il ne faut le prendre que pour un avis, pas pour une généralité. Je n'ai pas l'esprit "militaire" comme la plupart d'entre vous et entendre votre point de vue m'est tout aussi important pour me faire mon idée.

Daneck

OK Daneck, je respecte ton point de vue, et suis d'accord pour les mutinés pour l'exemple.
Honteux et dégradant pour ceux qui ont ordonné ces crimes inacceptables. Je pense que m^me 100 ans après, il n'y a pas prescription pour les responsables de ces crimes, qu'ils faut nommer et dégrader post-mortem.
Par contre, pour les abandons de poste ou désertions, je pense à ceux qui se sont fait tuer plutôt que de laisser l'ennemi allemand (à l'époque, bien entendu) envahir le sol de France.
Je pense notamment à mes deux grands-pères qui pour l'un a donné sa vie pour la France, et l'autre n'a jamais regretté de s'être battu pour son pays dans des conditions effroyables. C'est lui qui m'as transmis la flamme patriotique d'ailleurs !
Pour la 3eme catégorie, la sévérité s'impose, surtout en tant de guerre, quand l'ennemi est à nos portes...

jcj