Bonjour,
René Minéry vous propose de découvrir aujourd’hui « Le képi blanc de la Légion Etrangère », une anecdote sur le thème « Une première », issue de son recueil publié en 1985 « Le Sundgau à travers ses anecdotes ».
Savez-vous que le général Xavier Auguste Richert, natif de Saint-Ulrich (1879-1975), Compagnon de Lyautey et grande figure de la Légion Etrangère au Maroc, est à l’origine du légendaire « Képi blanc » ?
Avant 1914, le couvre-chef de la tenue de travail des légionnaires était un képi bleu ou rouge avec une toile blanche qui couvrait la nuque.
En 1917, cette toile eut la couleur kaki et se portait soit enroulée ou dépliée pour protéger la nuque du soleil d’Afrique.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]voici résumé l'histoire du Kepi Blanc : Le képi blanc
Jusqu'en 1850, la coiffe officielle est le shako. Ensuite apparaît le képi puis le couvre-nuque qui permet d'éviter les insolations et de se préserver de la pluie.
En 1907, la tenue de combat de la Légion est devenue kaki, de même que le couvre képi. Ce dernier tourne au blanc sous le soleil et sous les lavages fréquents.
En 1915, le képi, les épaulettes et la ceinture bleue disparaissent de l'uniforme, principalement pour des soucis d'approvisionnement.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En 1922, le képi réapparaît au Maroc après distribution d'un surplus. Les légionnaires s'empressent de les blanchir pour se conformer à l'image de la Légion d'avant guerre.
Le 18 juin 1926, après plusieurs lettres au ministère de la guerre, le général Rollet obtient gain de cause. La Légion étrangère devient le seul corps de l'armée autorisé à porter le képi ... bleu et rouge, et non blanc (comme voulu par les légionnaires), avec grenade garance pour la Légion. Ils seront munis de couvre-képis et de couvre-nuque écrus. Les couvre-képis restent kaki en opération, ce qui n'est pas du goût des légionnaires.
En 1930, le général Rollet gagne son combat et obtient que le képi, les épaulettes rouge et vert et la ceinture bleue réapparaissent ... à temps pour le centenaire de la Légion en 1931.
En 1931, pour le centenaire, les 2ème et 3ème R.E.I. sont en képi blancs.
La question de la teinte n'est finalement résolue que lorsque la Légion défile triomphalement en képi blanc sur les Champs Elysées le 14 juillet 1939. Ce sera sa consécration.
A Paris, le 2 avril 1945, une compagnie d'honneur du R.M.L.E. défile en képi blanc et est follement acclamée. Derrière elle, une compagnie de la "13" défile en béret de Narvik et n'a pas le même succès populaire. La "13" portera à nouveau le képi blanc pour le défilé de la victoire, le 18 juin 1945.
A cette date, le couvre-képi blanc se généralise dans toutes les unités.
En 1964, l'intendance commence à délivrer des képis blancs réglementaires, ceux portés encore de nos jours.
Les légionnaires du 1er R.E.C. coiffent encore le képi réglementaire (modèle 1964 blanc) avec le couvre-képi blanc.
A noter que, depuis 1914, le couvre-képi blanc est l'apanage des caporaux et légionnaires. Les officiers et sous-officiers portant le képi bleu et rouge.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le 30 avril 1931, à Sidi-Bel-Abbès, à l’occasion de la traditionnelle célébration en souvenir de Camerone (combat glorieux de la Légion à Camerone au Mexique en 1862) et en même temps du centenaire de la création de la Légion et la conquête de l’Algérie, les 1er et 4ème régiments avaient défilé avec képis rouges.
Le 2ème régiment, en garnison à Meknès, commandé par le général Richert, était également invité à cette grande parade. Richert, vaillant officier et dur combattant, était aussi un farceur. « Puisque mes légionnaires se sont spécialement distingués durant les durs combats dans le Haut Atlas et pour mieux se faire voir, j’avais une petite idée pour ce défilé. J’ai demandé à tous mes hommes de mettre une housse blanche sur leur képi. Le 2ème régiment se fit très remarquer et fut le plus applaudit. A la réception qui suivait cette parade, j’ai même eut les félicitations du Maréchal Franchet-Desperey ! »
Ce fut une farce de plus du général sundgauvien, mais néanmoins le « Képi blanc » fut officiellement adopté dans la Légion.
L'auteur, René Minéry
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