Les voitures de police condamnées

Les voitures de police condamnées à rouler pendant vingt-huit ans


Devant les députés, le 22 juin, le directeur de la police nationale, Frédéric Péchenard, a pointé les difficultés que pose la RGPP en termes d'équipements. Et a émis des réserves sur les réductions des effectifs.


Les véhicules acquis aujourd'hui par la police nationale devront rouler jusqu'en 2039, après vingt-huit années de bons et loyaux services. C'est à cette estimation qu'est parvenu Frédéric Péchenard, le directeur de la police nationale, auditionné hier par la commission des finances de l'Assemblée nationale, au vu du rythme actuel de renouvellement des véhicules, à raison de 1 000 acquisitions par an sur un parc de 28 000 unités.

Ce millier de véhicules neufs, ainsi que le prévoit le budget pour 2011 sera équipé d’un système de géolocalisation par les réseaux radio-sécurisés tandis que 5 000 dispositifs vidéo individuels et 1 000 dispositifs embarqués dans les véhicules doivent être également déployés. Sans oublier la mise en service de dispositifs de lecture automatique des plaques d’immatriculation. Malgré cette opération, les dépenses d'investissement connaissent un recul conséquent dans le budget 2011 : les crédits de paiement chutent de 28,3 % et les autorisations d'engagement de 77,5 %.

“On peut s'en inquiéter”, affirmait ainsi Aymeric de Montesquiou, rapporteur UMP du budget sécurité pour 2011, qui soulignait combien les marges de manœuvre étaient limitées alors que la Loppsi impose des crédits en matière de nouvelles technologies. Si les contraintes de la RGPP pesant sur les investissements sont lourdes, côté effectifs, l'effet des suppressions de postes – 712 postes en moins cette année – est heureusement amorti par des recrutements importants d'adjoints de sécurité. Mais Frédéric Péchenard a averti les députés : “Si une nouvelle RGPP avec baisse d'effectifs devait intervenir, il ne reste que le réseau de formation et une éventuelle réduction des forces mobiles à pouvoir être concernés”.

Investissements en berne

Même s'il ne “s'agit pas de faire du misérabilisme”, a assuré le général d'armée et patron de la gendarmerie Jacques Mignaux, qui était aussi entendu par les députés sur l'utilisation en 2010 des crédits de la mission sécurité, les deux hommes n'ont pas caché les difficultés que la RGPP pose dans la vie quotidienne des policiers et gendarmes. Les deux “DG” ont également souligné que le système des partenariats public-privé (PPP), notamment en matière immobilière, coûte plus cher. “Il faut y faire attention”, a noté Frédéric Péchenard.

“Le surcoût est d'environ 30 %”, a renchéri le général Mignaux, ajoutant que les loyers étaient revalorisés du montant de l'inflation lors du renouvellement des baux. Le coût des loyers évolue plus vite que le budget d'équipement. La solution ? “C'est d'augmenter mon budget de fonctionnement”, a lancé le général. Avec la contraction des crédits, le budget investissements-équipements “permet tout juste de satisfaire aux besoins immédiats des unités”, a déploré Jacques Mignaux, déclarant n'être “pas en capacité de lancer de grands programmes”.



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Ah la la, ces fonctionnaires, toujours en train de se plaindre !!!!!!!!!!!!