Un Caporal Chef de la BASE 112 de Reims tué dans un accident

Le caporal-chef Axel Lagerbe tué à Djibouti le jeudi 26 mai 2011

Saulces-Champenoises / Charleville-Mézières (Ardennes)

Passionné de moto, il est mort écrasé par un 4 x 4 qui lui avait coupé la route. Dans un mois, il devait revenir dans les Ardennes, retrouver sa famille et ses enfants.

LE destin est souvent cruel et injuste. Il vient d'en administrer une nouvelle preuve, en fauchant la vie du caporal-chef Axel Lagerbe, alors qu'il n'avait que 32 ans, l'un des 2 900 militaires français actuellement positionnés en République de Djibouti, haut lieu stratégique au débouché de la Mer Rouge.

Cruel, d'avoir plongé dans le deuil et l'affliction, à Saulces-Champenoises, Marie-Noël et Gérard, ses parents retraités qui n'avaient que lui et, à Charleville-Mézières, sa compagne Nancy, conductrice à la RDTA et fille du Dr Bernard Lambert, qui fut un ORL respecté dans les Ardennes.

Cruel, surtout, d'avoir privé deux adorables enfants, Léa, 10 ans, et Emmanuel, 8 ans et demi, d'un papa aimant qui, depuis qu'ils sont tout petits, avait entrepris de leur inculquer ses valeurs de droiture et de volonté.

Passionné d'aquariophilie

Et puis injuste, parce qu'Axel Lagerbe, qui vouait tout son engagement au service de l'armée de l'air, à laquelle il appartient depuis une quinzaine d'années, fier de servir les couleurs de la France, n'est pas mort au combat, ni à la poursuite de pirates au large de la corne de l'Afrique ni même en révisant un Mirage 2000, au sein de l'unité de maintenance du groupe de soutien de la base aérienne 188, à laquelle il était affecté depuis trente-six mois… mais qu'il s'est tué, au guidon de sa moto, percuté par un 4 x 4 qui lui a coupé la route, en plein centre de Djibouti-City, non loin du lycée Joseph-Kessel.

Injuste également, car si quelqu'un n'aurait jamais dû finir ainsi, c'était bien Axel Lagerbe, rompu depuis toujours à l'usage, en virtuose, de tous les types de véhicules, en pilote de rallye expérimenté, aussi à l'aise sur une moto, que sur un quad, un kart ou un pocket-bike, au volant d'une voiture, que d'un camion ou d'un autocar, en passionné de mécanique qu'il était et dont il avait fait son métier, à l'ombre du drapeau tricolore.
N'hésitant pas non plus, en véritable baroudeur, qui avait d'ailleurs été commando maître-chien, à pratiquer la plongée sous-marine ou le parachutisme…

Injuste enfin, car, derrière le soldat et homme d'action, au caractère bien trempé, il y avait aussi un doux, un tendre, un délicat, un amoureux de la nature et des animaux, un passionné d'aquariophilie, qui ne voyait pas l'heure de revenir de ses horizons lointains, pour s'y consacrer à nouveau et oublier, dans la reposante contemplation de ses chers petits poissons multicolores, le bruit et la fureur des zones de combats.

Je viens seulement d'en prendre connaissance !!! Toutes nos condoléances à sa famille.

C'est dimanche dernier que sa famille, réunie pour la brocante de Saulces-Champenoises, a appris la terrible nouvelle. Tout le village était en fête, lorsque deux voitures officielles de l'Armée de l'air ont fendu la foule et remonté la rue Moineau, avec, à leur bord, des officiers supérieurs demandant où se trouvait la maison de Gérard Lagerbe.
La suite, on l'imagine, avec toute la tragédie de l'annonce qui lui fut alors faite, s'agissant de ce fils unique, à tous les sens du terme, tellement il était gentil, serviable, écoutant aux autres. Il était parti il y a trois ans à 5 500 kilomètres des Ardennes ; il devait précisément y revenir d'ici un mois, avant une nouvelle affectation sur la base de Solenzara en Corse. Or, ses proches, ses petits, les nombreux amis qu'il comptait dans le Vouzinois comme à Reims sur la base 112, ne l'auront pas revu et ne le reverront plus jamais.
Cet après-midi, au cimetière de Saulces-Champenoises, lors de la bénédiction par l'aumônier des Armées, tandis que lui seront rendus les honneurs militaires, il y aura donc sûrement beaucoup de monde, autour de Gérard et Marie-Noël, pour les soutenir et accompagner le caporal-chef Axel Lagerbe.
Et Nancy qui, jusqu'ici, a voulu être forte, pour être digne de lui et montrer l'exemple à Léa et Emmanuel, pourra enfin se laisser aller à faire éclater son chagrin, en pensant à la belle moto de cross qu'il s'était fait tatouer sur la poitrine, sur laquelle elle aimait poser sa tête.
N'ayant jamais imaginé que ce symbole, gravé dans la peau, de tout ce qu'aimait son Axel, finirait enfoncé, par un maudit 4 x 4, dans une rue poussiéreuse de Djibouti.

toutes mes condoléances a sa famille

Sincères condoléances .


Cordialement .

Sincères condoléances à sa famille