En ce début d'année, le 3e régiment du Génie de Charleville-Mézières est entré dans « une phase de projections » qui va se traduire d'ici la mi-février par l'envoi de 350 hommes sur trois fronts.
Quarante personnes ont, déjà, mis le cap, il y a une semaine, sur le Kosovo. Deux autres détachements opéreront au Liban et en Afghanistan lors du premier trimestre. 350 militaires seront ainsi à l'extérieur.
« On est au cœur de la préparation à ces déplacements programmés. Celle-ci se fait sur un cycle de 16 mois pour une mission sur le terrain de quatre mois. L'opération en Afghanistan est particulière car 80 soldats y séjourneront exceptionnellement six mois » souligne le colonel Marotte.
Avant ces séjours à l'étranger, les militaires s'astreignent à une intense campagne opérationnelle. Concernant l'Afghanistan, tout a commencé en octobre à Hargnicourt et Mourmelon par une période d'instruction individuelle ayant permis à chacun de revoir et de s'entraîner sur le savoir-faire du sapeur.
Ensuite, les soldats du « 3 » sont allés trois semaines au centre national d'aguerrissement en montagne à Briançon. En décembre, l'entraînement s'est poursuivi à Bitche (Moselle) où avec le 1er régiment d'infanterie de Sarrebourg, ils ont œuvré sur les spécificités liées au métier du Génie. Notamment les chantiers de dépollution.
Pour finir, la compagnie est partie à Mailly-le-Camp au Centac pour une évaluation des capacités. « Un militaire professionnel du 3e RG répond à
un triptyque. Il est à la fois soldat, sapeur et spécialiste. Il doit être capable de se déplacer dans une ambiance d'insécurité, de mener des missions de dépollution ou de reconnaissances pour ouvrir des itinéraires et permettre de déplacer à grande vitesse des engins polyvalents » note le chef de corps du régiment. Avant d'ajouter : « Aujourd'hui, la préparation est focalisée sur le théâtre d'intervention où le détachement va être déployé. Il faut s'adapter au lieu ».
Avant le départ des sapeurs à Kaboul, on ne peut s'empêcher de penser au drame qui a coûté la vie le 22 novembre à un militaire du « 3 » et blessé grièvement un autre.
« Une tragédie qui nous a rappelé que notre métier comprend des risques et que ça peut aller jusqu'au sacrifice. On travaille dans un environnement dangereux. L'art militaire reste un art mais pas une science exacte. Mais on est conscients des risques que l'on prend, ce n'est pas une angoisse perpétuelle. Il faut apprendre à gérer cette dimension. »
Pascal Remy