Entre une activité opérationnelle accrue, l’expérience du conflit ukrainien et l’arrivée de véhicules de nouvelle génération, la logistique est une fonction toujours plus cruciale pour les armées. La question est au coeur d’une nouvelle demande d’informations de la Direction générale de l’armement (DGA) axée sur le renouvellement des moyens de transport ferroviaire utilisés par les forces françaises.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Derrière cette DI baptisée « Wagons NG » et diffusée mi-octobre, un double constat. D’une part, « les transports ferroviaires représentent une part croissante et indispensable des acheminements stratégiques des armées sur le théâtre européen ». Le déploiement des véhicules SCORPION, par exemple, se traduit par « une augmentation des mouvements par voies ferrées au profit : des opérations, de partenaires internationaux ainsi que d’exercices de préparation opérationnelle en France et à l’étranger ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Et d’autre part, le parc actuellement en service « est constitué de vecteurs vieillissants qui s’avèrent inadaptés pour certains véhicules et matériels récemment mis en service dans les forces ». Ces wagons « ne permettent par le transport de conteneurs de type ’20 pieds’ », nécessitant de passer par une location auprès du secteur privé.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Bien que non mentionné dans la DI, le conflit russo-ukrainien vient à son tour cristalliser les limites de l’outil ferroviaire français. Les Russes, de par les moyens logistiques « diversifiés et nombreux » dont ils disposent, peuvent réaliser des bascules d’effort et « relancer l’action offensive en fonction des choix tactiques ou des opportunités opérationnelles qui se présentent à eux », relevait l’état-major de l’armée de Terre dans un document publié en juillet dernier. Sans surprise, l’EMAT y place l’appui à la mobilité à côté des feux dans sa liste des « capacités à acquérir en nombre suffisant ».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]L’heure est dès lors au renouvellement et à la complétion des vecteurs existants par des « wagons polyvalents interarmées ». Des wagons doubles surbaissés aptes, a minima, au transport de conteneurs 20 pieds et de véhicules à roues Jaguar, Griffon, Serval, VBCI, CAESAR et PPT et l’ensemble de leurs variantes. Des plateformes qui doivent pouvoir être transportés même s’ils sont en panne ou victimes de dommages de guerre.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Sur le plan technique, ces wagons présenteront une largeur minimale de 3,1 m pour une charge utile minimale
de 66 tonnes. De quoi permettre l’emport de deux véhicules blindés « suivants leurs dimensions » ou de quatre conteneurs 20 pieds. Un panachage véhicule-conteneurs n’est pas exclu. Ils seront par ailleurs dotés à terme d’un attelage automatique, un dispositif qui permet notamment de « numériser » le partage d’informations sur l’état de santé du train et de ses composantes.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]S’il n’est nullement question d’une contractualisation pour l’instant, la DGA estime le besoin à 250 wagons à livrer en trois ans, au plus tard entre 2027 et 2029. Leur soutien sera assuré par la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT). Conçus pour pouvoir circuler partout en Europe, ils resteront en service dans les forces durant 40 ans, estime la DGA.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]L’usage de plateformes surbaissées rappelle l’obligation de compiler avec le gabarit en croissance des véhicules de nouvelle génération. Le Griffon et le Jaguar du programme SCORPION, pour ne citer que ceux perçus par les régiments, dépassent leurs successeurs d’un bon mètre pour culminer à 3,6 m dans le cas du premier. Une donnée qui a déjà entrainé une évolution capacitaire dans le domaine du transport routier avec la fourniture de porte-engins blindés surbaissés (PEBS) aux régiments du train.
Source : OPEX360