Généralement, un tireur d’élite opère en binôme, c’est à dire qu’il est associé à un « spotter » [observateur] dont la mission est de l’aider à localiser des cibles et de lui fournir les informations utiles pour assurer la précision de ses tirs. Pour cela, ce dernier est doté d’optiques, d’un télémètre laser, d’un calculateur balistique et d’un anémomètre [pour mesurer la vitesse du vent, ndlr].
En Chine, la panoplie des tireurs d’élite des unités de reconnaissance et de forces spéciales de l’Armée populaire de libération [APL] s’est récemment enrichie d’un mini-drone de type quadricoptère.
Ces appareils sont censés les aider à localiser et neutraliser leurs cibles avec une plus grande précision, en particulier en milieu urbain. Et cela, avance le quotidien Global Times, qui dépend du Parti communiste chinois [PCC] donne aux tireurs d’élite un « avantage tactique important, notamment en leur permettant de tirer sur des ennemis dissimulés derrière des murs » avec un fusil anti-matériel, comme l’AMR-2, de calibre 12.7×108 mm.
Le mini-drone, facilement transportable, est mis en œuvre par l’observateur du binôme. En fonction des images reçues, il sera en mesure de désigner au tireur l’endroit précis d’un mur sur lequel il devra tirer pour éliminer un ennemi… à la condition que l’appareil ne soit pas repéré par ce dernier. Pour cela, relève le Global Times, il ne devra « pas voler trop près » des cibles potentielles.
« Cette tactique est très avantageuse sur le champ de bataille, en particulier dans les opérations de guerre urbaine et de contre-terrorisme », a commenté un expert militaire dans les colonnes du quotidien chinois, soulignant que l’utilisation de drones entrapinait une « asymétrie d’informations ».
Ce mode opératoire a priori été testé lors du récent exercice « Semaine des démons », organisé fin décembre au profit des forces spéciales de l’APL. Sur une photographie publiée par le site China Military Online, on peut voir ce que l’on suppose être un tireur d’élite et son observateur utiliser un mini-drone.
Mais d’après la chaîne publique chinoise [CCTV], des appareils similaires ont été livrés aux éclaireurs du 80e groupe d’armée.
En Russie, il est question d’équiper les unités d’infanterie [au niveau du peloton] de mini-drones de type quadricoptère… pouvant emporter des explosifs. Ces engins seront principalement utilisés pour des reconnaissances à courte portée en milieu urbain, grâce à leur capacité à faire du vol stationnaire, à pénétrer dans des locaux et à manœuvrer dans des rues étroites.
L’US Army travaille sur un projet assez proche, appelé « Lethal Miniature Aerial Missile System » [LMAMS]. Il s’agit de doter les fantassins d’une munition « rôdeuse » afin de détruire les cibles n’étant pas en visibilité directe, comme… les tireurs d’élite.
Source : Opex 360