Actuellement, la force terrestre du Qatar met en œuvre une soixantaine de chars, dont 30 AMX-30 d’origine française et 32 Leopard 2A7+ sur les 62 commandés auprès de l’Allemagne en 2013. Mais comme pour le domaine de l’aviation de combat, Doha a visiblement l’intention de renforcer significativement ses unités blindés.
En effet, le 12 mars, le vice-président de l’AKP, Ali İhsan Yavuz, a assuré que le Qatar avait signé un accord portant sur la livraison de
100 exemplaire du char Altay, dont la production a été confiée, en novembre 2018, à l’industriel turc BMC, avec Roketsan, Aselsan, Havelsan et MKEK comme sous-traitants.
Dans le cadre du contrat obtenu auprès des autorités turques, BMC doit produire un premier lot [sur 4] de 250 chars Altay et en assurer le soutien logistique. Il est question aussi qu’il mette au point une version autonome.
D’après M. Yavuz, les 40 premiers Altay seraient livrés au Qatar lors de la première phase du programme. Ce qui signifique que les blindés livrés seront chacun dotés d’un moteur diesel de 1.500 CV fourni par l’industriel allemand MTU Friedrichshafen GmbH. Ce qui, au regard de la politique [officiellement] restrictive de Berlin en matière de ventes d’armes, peut poser un problème.
En novembre dernier, citant un expert de la défense basé à Londres, Defense News avait souligné ce problème. Après qu’Ankara a échoué à nouer un partenariat avec Mitsubishi Heavy Industries, « BMC n’aura pas trop d’options et devra peut-être renoncer à s’approvisionner auprès des pays de l’Otan pour se tourner vers la Russie ou l’Ukraine », avait-il expliqué. Ce qui poserait, dans le cas d’un choix en faveur d’une solution russe, un autre souci étant donné que la Turquie fait partie de l’Alliance atlantique. À moins qu’une solution locale soit trouvée, avec TUMOSAN.
A droite, la version combat urbain Mis en œuvre par un équipage de 4 soldats [conducteur, canonnier, chargeur et chef de char] et d’une masse au combat de 65 tonnes, le char Altay est armé par canon MKEK de 120 mm, d’une mitrailleuse coaxiale de 7.62 mm et d’un système télé-opéré Aselsan STAMP/II muni d’une mitrailleuse de 12,7 mm.
Sources : Army recognition et Opex360