Après plusieurs campagnes d'expérimentation déjà menées dans la bande sahélo-saharienne (BSS) les années passées, une nouvelle série d'essais au profit de l'A400M a été conduite entre le 24 septembre et le 07 octobre 2018 par du personnel de l'Equipe de marque Avion de transport tactique 01.338 (EM ATT 01.338) du Centre d'expertise aérienne militaire (CEAM) et de la Direction générale de l'armement (DGA).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Un A400M de l'ET 1/61 « Touraine » lors d'un poser sur terrain sommaire au Sahel.
Au cours ces deux semaines d'expérimentation, l'A400M est allé se poser et décoller depuis des terrains sommaires au Mali (Gao, Tessalit et Ménaka) et au Niger (Aguélal et Madama), dans des zones où la force Barkhane est installée pour opérer contre les groupes jihadistes actifs dans la région. Notons que certains de ces terrains, dont Gao et Madama, ont déjà été pratiqués par l'A400M. L'objectif de ce nouveau déploiement consistait à recueillir de nouvelles données en vue de la qualification de l'appareil à la capacité URW, pour Unpaved Runway.
Lors de cette campagne, l'A400M a été testé sur ces différents terrains car ils disposent chacun de leurs propres caractéristiques avec, entre autres, de la poussière, du sable, une compacité et une composition des sols spécifiques, des cailloux et des pierres de tailles variées en surface, etc… Ces pistes représentent ici un large échantillon des milieux sur lesquels l'A400M est appelé à opérer.
Outre la prise en compte des éléments naturels extérieurs, le posé sur terrain sommaire est une manoeuvre qui nécessite des efforts importants sur la structure de l'aéronef et ses composants. Ces derniers vont devoir combattre la poussière et le sable, ainsi que les cailloux qui, projetés à une grande vitesse, peuvent endommager le fuselage, les hélices, les trains d'atterrissage ou les antennes.
C'est dans ce cadre là que le personnel engagé dans ces expérimentations a posé à divers endroits de l'A400M des protections sur certains éléments afin d'éviter des dégâts et se soustraire à des actions de maintenance supplémentaires qui pourraient accroître l'indisponibilité de l'avion. D'après nos informations, ces protections et revêtements de protection ont été appliqués « sur des antennes basses », une partie « du fuselage inférieur » et contre « des faces internes des trappes du train principal ».
Il nous est expliqué « qu'en raison de leur positionnement par rapport aux trains d'atterrissage, ces éléments se trouvent dans des zones de projection des corps envoyés par les roues lors du roulage à grande vitesse ou lors des phases de décollage et d’atterrissage ». Il est à noter que les hélices des quatre turbopropulseurs ne sont pas concernées par ces mesures. En effet, lors des essais, aucun impact n'a été observé sur cette zone.
Pour tester ce dispositif, dix-huit posés sommaires ont été réalisés sur les différents terrains cités précédemment. Toujours d'après nos informations de sources concordantes, ces tests ont « confirmé les très bonnes performances de l’avion sur terrain non revêtu », tandis que les « protections ont parfaitement joué leur rôle en protégeant efficacement les éléments » de l'A400M « sans dégrader ses performances ».
A terme, les résultats obtenus lors de cette campagne africaine doivent permettre à la DGA « de généraliser l'autorisation à l’ensemble de la flotte » la pleine capacité URW sur les A400M « Atlas » de l'Escadron de Transport 1/61 « Touraine » de l'armée de l'Air.
Pour rappel, les A400M français ont déjà effectué plusieurs campagnes d'expérimentation sur terrain sommaire au Sahel, dont l'une en août 2016 à Madama (Niger) et une seconde en décembre de la même année à Gao (Mali). Un an plus tard, en septembre 2017, un A400M se posait pour la toute première fois à Madama dans le cadre d'une mission opérationnelle.
Vidéo :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Source : DefensAero