Dans la dernière livraison de Terre Infos Magazine, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Jean-Pierre Bosser, a expliqué que, pour dominer l’adversaire au combat, la supériorité technologique, la puissance de feu et la qualité des équipements ne pouvaient pas toujours être suffisantes. Et qu’il fallait donc un « supplément d’âme », c’est à dire « l’esprit guerrier ».
Or, l’esprit guerrier s’obtient et se cultive par l’aguerrissement, qui consiste à « développer chez chacun l’intelligence de situation, l’audace, la rusticité, la détermination nécessaire pour comprendre plus vite, agir plus fort et durer plus longtemps. »
D’autant plus que, comme le souligne le colonel Gilles Haberey, chef du bureau emploi de l’état-major de l’armée de Terre, « l’ennemi d’aujourd’hui est assurément mieux équipé et entraîné, il impose un rapport de force moins favorable. […] Les attaques de bases avancées au Mali ou de convois en sont des exemples frappants ». Aussi, ajoute-t-il, « nous devons tous nous y préparer, quelle que soit notre spécialité. »
Cet esprit guerrier que le général Bosser veut insuffler, explique l’armée de Terre, vise à « replacer le combattant, mais aussi les structures opérationnelles collectives, du trinôme à l’état-major, autour de quatre qualités emblématiques :
l’audace d’abord, pour son aptitude à sortir des schémas tactiques conventionnels et à la prise de risque.
L’intrépidité pour sa capacité à prendre l’ascendant sur l’adversaire.
La résilience, face aux pertes et à la destruction.
La rusticité, pour évoluer et combattre dans un milieu difficile, hors de sa zone de confort. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]D’où le retour annoncé des centres d’entraînement commando, qui firent les frais des dernières réformes imposées au ministère des Armées (à l’exception du « Centre national d’entraînement commando » – CNEC – réparti entre Mont-Louis et Collioure).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« L’esprit guerrier se forge individuellement et collectivement. Dès l’année prochaine, nous allons
(re)créer deux centres d’initiation commando attachés aux divisions », a en effet indiqué le colonel Haberey.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le premier centre de ce type sera installé au Fort de Penthièvre qui, situé dans le Morbihan, sert actuellement de base d’entraînement au 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Pour cela, il est prévu une « augmentation des effectifs d’encadrement. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Le second centre d’initiation commando sera basé à Épinal. Il « ouvrira en partie dès 2019 pour être pleinement opérationnel en 2021 », précise le bureau emploi de l’EMAT. Enfin, ajoute-t-il, « les brigades, quant à elles, pourront projeter leurs groupes de combat sur des espaces d’entraînement existants mais améliorés, comme le centre d’instruction nautique du 21e RIMa pour la 6e BLB [Brigade légère blindée]. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Pour insuffler cet « esprit guerrier » aux jeunes soldats, les chefs de groupe et de section seront particulièrement sollicités. « Ils sont les premiers acteurs chargés de veiller à l’entraînement physique de leurs subordonnés. C’est à eux de créer l’envie et la motivation, le goût de l’effort et du dépassement, la cohésion du groupe dans l’effort », résume le colonel Haberey.
Source : Opex360