pmo Général de Corps d'Armée
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| Sujet: Le DGGN parle à presse spécialisée. Dim 9 Juil 2017 - 12:29 | |
| La Voix du Nord - 04/07/2017 ."Un gendarme, confronté à un événement susceptible d’être terroriste, peut m’appeler directement sur mon portable ", le général Lizurey, DGGN"
Compétents sur les zones rurales et surtout périurbaines, 100 000 gendarmes et leur directeur général, le général Richard Lizurey, sont avec la police nationale en première ligne pour détecter « les signaux faibles » de la menace terroriste. Le DGGN a partagé l'évolution de son institution face à " cette menace majeure qui écrase tout ".
- Quel est l’état de la menace terroriste pour la gendarmerie nationale ?
« Nous sommes tous confrontés à cette menace majeure qui écrase le reste depuis Charlie-Hebdo. Si nous avons été un peu pris à froid en 2015, la mobilisation est générale face à une menace diffuse, permanente et qui n’est pas appelée à diminuer dans les prochains temps. Nous devons nous montrer coordonnés et vigilants dans nos 3 100 brigades (74 % en zones périurbaines, 26 % rurales). Notre ADN, c’est la proximité. Nous expérimentons des brigades de contact pour retrouver du lien avec la population, plutôt en zone rurale. Pour les secteurs périurbains, nous travaillons à la création d’une brigade numérique, joignable 24h/24, pour interagir. C’est ce qu’on appelle les nouvelles proximités. »
- Comment s’organise la gendarmerie face à l’islamisme radical ?
« Il y a d’abord la sphère renseignement sur le terrain avec 100 000 « capteurs », dont 29 600 réservistes, qui recueillent les signaux faibles pour les transformer en renseignement, puis les transférer aux services spécialisés. C’est notre travail quotidien, en collaboration avec la police nationale au sein des services départementaux du renseignement territorial et au service central (SCRT). Ce renseignement d’ambiance, dans la durée, c’est ce qu’il faut continuer à travailler en adaptant nos méthodes. Le suivi des gens radicalisés nécessite aussi une capacité de réaction. Depuis novembre 2016, un gendarme départemental, confronté à un événement susceptible d’être terroriste, peut m’appeler directement sur mon portable. »
- Vous n’êtes pas submergé ?
« Non, j’ai reçu une dizaine d’appels depuis le 1er novembre. Sinon, le gendarme appelle son centre opérationnel mais dans le quart d’heure, le chef de patrouille doit me rendre compte. Ça permet d’évaluer la situation en un temps réduit. C'est important. » (Le directeur général de la Gendarmerie nationale est, depuis le 1er novembre 2016, prévenu directement, « dans le quart d’heure », par ses troupes de terrain en cas de suspicion d’attentat terroriste. Concrètement, le chef de patrouille est tenu d’informer le directeur général, sur son portable, via les commandants ou les centres opérationnels de groupement. « Cela me permet d’informer le ministre de l’Intérieur ou de tordre le cou à des canards », précise Richard Lizurey. « Je n’ai pas vocation, derrière, à gérer les choses, car la hiérarchie fait son travail, poursuit-il. Mais cette information est indispensable, notamment eu égard à la vitesse des chaînes d’information. » En savoir plus sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... Su8GKOu.99 )
- Où en est le plan de durcissement des pelotons de surveillance et d’intervention ?
« D’abord, le schéma national d’intervention fonctionne. La proximité l’emporte sur la zone de compétences entre le RAID, le GIGN, leurs antennes et la BRI. Nous sommes en train de transformer un tiers des pelotons de surveillance et d’intervention en 150 PSIG Sabre avec des équipements balistiques, une protection durcie et un armement renforcé. Dans ce schéma, nous devons être présents en moins de vingt minutes sur un événement terroriste. Ajoutons l’augmentation des munitions avec un plan individuel d’entraînement qui a triplé en deux ans, passant de 30 à 90 cartouches par an. »
- Quelles dispositions de l’état d’urgence vont-elles être transférées dans le droit commun ?
« En l’état du projet de loi, des dispositions sont utiles comme l’établissement de zones de protection et de sécurité, la fermeture de lieux de culte prônant la violence ou les « visites », dès la suspicion de terrorisme, qui remplacent la perquisition administrative après avis du préfet et du juge des libertés et détention. »
- Comment jugez-vous l’évolution des candidats au terrorisme ?
« Il n’y pas, pour l’instant, un flot important de returnees (retours de Syrie et d’Irak). La menace principale, ce sont des gens qui s’autoradicalisent, souvent sur Internet mais pas toujours. Cette menace est diffuse. On ne peut l’appréhender de manière rationnelle. Ces gens réagissent souvent au contexte, sont fragiles psychologiquement. On s’interroge parfois sur le niveau réel de leur radicalisation. L’identification de la menace est un vrai sujet. Personne ne peut être mis dans une case. Il y a les opérations organisées type Bataclan, et les actes individuels, revendiqués mais dont on n’est pas sûrs qu’ils soient téléguidés. La difficulté est là. _________________________________________________ "La guerre c'est comme la chasse. Mais, à la guerre, le lapin tire." (Charles De Gaulle) "A la Mémoire de D. ALLEX, DGSE, lâchement assassiné en Somalie le 12.01.2013."
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