Conservateur : éclairer le passé pour savoir où aller

Auprès des élèves officiers de Coëtquidan ou dans un musée d’arme, les conservateurs et historiens de l’armée de Terre occupent une place particulière dans l’institution. En éclairant le passé au profit du plus grand nombre, ils apportent un regard éclairé vers l’avenir.

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« Je me considère comme un instructeur qui apporte le petit supplément d’âme. Je connecte les élèves des écoles à leur passé afin qu’ils trouvent une cohésion autour d’une même histoire pour construire un avenir commun. » Devant le Musée des blindés de Saumur, le lieutenant-colonel Pierre parle avec passion de sa fonction de conservateur. Depuis dix ans, il a en charge l’animation, la conservation et la valorisation des deux musées militaires de la ville1. « Près de 250 véhicules sont exposés sur les 800 que nous possédons. Nous mettons tout en œuvre pour faire rouler le plus d’engins possible. C’est une opportunité pour présenter chaque année nos véhicules au grand public à l’occasion du Carrousel. Pour les commémorations de la Grande Guerre, nous avons eu la chance de récupérer et restaurer les deux premiers modèles de blindés apparus sur le champ de bataille en 1917. C’est une immense fierté pour le musée. »

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« Savoir d’où l’on vient »
À 200 km de Saumur, le capitaine Antoine, chef du département « Histoire et géographie » des Ecoles de Saint Cyr Coëtquidan (ESCC), enseigne depuis sept ans. « Nous sommes chargés de leur donner un socle de connaissances qui doit les accompagner tout au long de la carrière. L’histoire permet au travers des événements du passé d’acquérir une méthodologie de réflexion. » Très loin du cours magistral, les ESCC organisent, à l’instar des grands états-majors, des études historiques sur le terrain (EHT) au profit des jeunes élèves officiers. Immergés sur les lieux d’une grande bataille, les élèves font l’apprentissage des schémas tactiques. « Dans un premier temps, ils analysent le déroulement des combats grâce aux éléments historiques que nous leur fournissons. Ensuite, c’est à eux de proposer des solutions. Les élèves sont directement confrontés aux contraintes du terrain. De notre côté, nous nous appuyons sur des faits pour leur monter que, malgré les évolutions technologiques, l’homme reste l’élément clé de la victoire. »

Aujourd’hui, le colonel Pierre et le capitaine Antoine participent pleinement, par leurs actions, à la formation, à la cohésion et au rayonnement de l’armée de Terre. « Pour savoir où l’on va, on doit connaître d’où l’on vient », conclut l’heureux conservateur du musée des blindés.

1Musée des blindés et musée de la cavalerie.

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