► Sacré(s) saut(s)
07 avril 2015 : c'était le 70ème anniversaire de l'opération « Amherst », un saut historique (de nuit) de 676 parachutistes SAS français sur la Hollande. Comme on a oublié le débarquement de Flessingue (1) chez les commandos de Kieffer, on oublie souvent « Amherst », qui a vu ces Français des 2ème RCP et 3ème RCP largués au coeur de la Drenthe. Comme le relève Peïo, des parachutistes du 1er RPIMa ont, en quelque sorte et sur un mode quasi identique, commémoré « Amherst », en allant sauver... un otage néerlandais ce lundi, en arrivant par les airs. C'était aussi de nuit. Un saut qui a fait des émules : bref, 70 ans après, les modes opératoires de la seconde guerre mondiale n'ont pas pris une ride.
► Deux Montcelliens ont fait partie de l’opération « Amherst », en Hollande, en 1945. Elle a fait des dizaines de victimes et de disparus. Un hommage a eu lieu au monument aux morts.
Amherst… Voilà un nom qui n’évoque pas grand-chose pour nombre de Montcelliens. Pourtant, ce fut sans doute là l’une des opérations les plus importantes de la Deuxième Guerre mondiale. Dans la nuit du 7 au 8 avril 1945, les paras français des 3ème et 4ème S.A.S étaient largués sur le Nord de la Hollande, avec pour mission de désorganiser au maximum les arrières des unités allemandes.
Sur les 676 hommes engagés dans ces combats, 29 furent tués, 35 blessés et 96 furent portés disparus. Et parmi ces hommes, Philippe Akar et Pierre Cohen, réunis mardi soir au monument aux morts, lors d’une cérémonie présidée par la maire, Marie-Claude Jarrot. Deux véritables héros qui ont sûrement donné plus que quiconque non seulement pour leur pays, mais aussi et tout simplement pour la liberté, à qui l’on se devait de rendre hommage. Churchill en son temps, évoquant le parti que comptait tirer le général de Gaulle de cette action d’éclat avait dit : « Comptez sur lui pour que l’héroïsme de ces deux régiments pèse sur le plateau dix fois plus qu’il mérite ». Ce à quoi le maréchal Montgomery avait répondu : « S’il pèse seulement le poids qu’il mérite, il est à considérer ».
(1) Publié dans le n° 1355 de « Cols Bleus », du 30 novembre 1974
Chaque année, pour nous, les survivants du Commando Kieffer, la Toussaint évoque autre chose que l’odeur fade des chrysanthèmes et la grande paix des cimetières. La Toussaint pour nous a l’odeur de la poudre et les morts auxquels nous pensons étaient nos camarades français et anglais tombés à l’ennemi au cours du débarquement de Flessingue le 1er novembre 1944. Combien de Français savent où se trouve Flessingue ? En tout cas, personne ou presque dans notre pays ne sait que des Français sont morts au combat dans ce petit port hollandais de l’île de Walcheren, pour que vive la Hollande et que le monde soit libéré de la contrainte nazie. La presse n’a jamais parlé du débarquement de Flessingue, c’est une lacune qu’il faut combler, et c’est la raison de mon article, je le dois à mes camarades français et britanniques du N°4 Commando, morts ou vivants.