un peu de lecture pour cette soirée d'hiver
Petit historique assez interressant du TMFB
document du net 1992 auteur ???
Le Train Militaire Français de Berlin constitue une institution originale qui découle des Accords Quadripartites de Potsdam.
Véritable cordon ombilical entre la France et le secteur français de Berlin, il franchit 6 fois par semaine jusqu'en 1990
le couloir réservé à travers la R.D.A. sur une distance de 200 km pour un trajet total de 800km.
Il circule à partir de Strasbourg les dimanches, mercredis et vendredis soirs et au départ de Berlin les mardis, jeudis
et samedis soirs, transportant plus de 75 000 passagers par an à qui il offre des couchettes de 2e classe, 1ère classe
et même des wagons-lits.
En plus, deux fois par mois en été, une fois par mois le restant de I ‘année, des rames de 20 wagons, d’une longueur
maximum de 600m autorisant un tonnage maximum de 1200 tonnes, permettant de ravitailler Berlin en produits français.
La deuxième rame en été sert essentiellement à assurer les déménagements des personnels militaires et civils, de, et vers Berlin.
Chaque rame est escortée de deux voitures reliées par radio à un sous-officier en
Armes et suivies par radio de Helmstett à Berlin.
Enfin, une trentaine de trains spéciaux permette chaque année, lors des manœuvres, de relever systématiquement
les unités de Berlin par des unités en garnison en R.F.A.
Les wagons du train de Berlin appartiennent en partie à la garnison française de la ville mais leur gare de rattachement
est Offenbourg.
Ils ont été achetés grâce aux crédits F.O.D.I. et sont payés et entretenus par le Sénat de Berlin.
Quelques uns ont été acquis auprès de la Compagnie Internationale des wagons-lits.
Le train militaire est réservé - aux membres des Forces Françaises et alliées installées en Allemagne à leurs familles
aux Français invités à Berlin aux associations culturelles franco-allemandes etc..
Chaque train convoie au maximum 580 voyageurs dont I ‘arrivée et le départ se font obligatoirement par la gare de Berlin-Tegel.
Ancien dépôt de marchandises, elle a été aménagée en 1946 et se trouve à 4,5 km du Quartier français.
La traversée du territoire est-allemand obéit à un cérémonial immuable.
A Tegel le train est mis en place et manœuvré par une locomotive Borsig. Une fois fermé il est tracté par une locomotive de la Bundesbahn jusqu'à Potsdam.
De là une locomotive de la Reichsbahn est-allemande le prend en charge jusqu'à Helmstett, seul point de passage autorisé.
A partir deHelmstett il et à nouveau tracté par une locomotive de la Bundesbahn.
Pour les mêmes raisons, le chef de train change trois fois au départ il s'agit d'un employé de la Reichsbahn, puis de la
Bundesbahn et enfin de la S.N.C.F.
Les voyageurs ne sont pas contrôlés ,tous les laissez-passer sont remis au départ au commandant du train,
généralement un aspirant, qui les présente aux autorités soviétiques à Marienborn.
Une restauration est assurée dans le train par I ‘intermédiaire du Foyer Central des Armées. Les convoyeurs responsables
sont généralement d'anciens militaires du contingent, qui ont été embauchés à Berlin et qui sont rémunérés grâce à
une contribution de 50 D.M. que payent tous les voyageurs qui utilisent le train pour des raisons personnelles, et sans
bénéficier d'ordre de mission.
La réunification allemande et le départ des Soviétiques de Marienbom,dès le 3 octobre 1990 ont entraîné un certain nombre de modifications au dispositif.
Les voitures-escortes ont été supprimées le 17 octobre 1990 et les rames mensuelles disparaissent à partir du 1er janvier 1991.
Elles sont remplacées soit par des wagons accrochés au train militaire, soit par des wagons transportés en service commercial.
Les crédits F.O.D.I. qui finançaient le ravitaillement transporté par les rames, ainsi qu'une partie du coût du Train Militaire sont remplacés par d'autres crédits moins élevés votés en fin d'année seulement par le Sénat de Berlin, ce qui nécessite des mesures nouvelles d'économie.
Ainsi, le déménagement des cadres se fera à I ‘avenir par voie routière moins chère.
Le Train Militaire quant à lui est amputé de ses trois wagons-lits et ne transporte plus au maximum qu'un tonnage 600 tonnes.
Par contre, il reste accompagné par un aspirant, deux gendarmes et des convoyeurs.
Les laissez-passer sont bien sûr supprimés.
Mais comme après Helmstett la ligne de chemin de fer n'est pas électrifiée, il faut toujours encore changer de locomotive et passer au diesel. De même les changements de manœuvres entre Tegel et Potsdam subsistent.