Bonjour à tous,
Rien à voir avec le matériel militaire, mais je voulais vous partager cet acte de courage.
Berck : un ambulancier sauvé par le malade qu’il transportait (AUDIO)L’histoire commence à Berck, jeudi dernier. Christian Nayet, 60 ans, part en ambulance passer un scanner à Lille. Il est atteint d’un cancer très avancé. Sur la rocade minière, il se rend compte que son chauffeur fait une crise cardiaque. Il s’installe au volant et le conduit à toute vitesse à l’hôpital Schaffner de Lens où l’ambulancier est opéré en urgence et sauvé. Il s’en est fallu de cinq minutes.
Ce matin-là, lorsqu’il monte en ambulance pour aller passer un scanner à l’hôpital Huriez de Lille, Christian Nayet ne sait pas qu’il s’apprête à vivre une aventure peu ordinaire. Ce Berckois réside habituellement en Angleterre. Mais, atteint d’un cancer de l’estomac, il loge en ce moment chez ses vieux parents, rue Michel-Malingre, à Berck.
« C’était le scanner de la dernière chance. On m’a enlevé l’estomac mais le mal s’est propagé au foie. J’ai eu de la chimio, deux opérations et on ne me laisse plus vraiment d’espoir. Mes jours sont comptés mais le moral est intact », raconte-t-il.
« Fais-moi confiance ! »Le voilà donc parti avec un ambulancier du secteur, Jean-François Pina. « Au bout d’une heure, arrivé sur la rocade minière, je me suis rendu compte qu’il était agité et n’allait pas bien. Il disait qu’il avait des fourmis dans les doigts et je lui ai demandé si ça lui montait dans le bras. J’ai pensé à une crise cardiaque. Je lui ai dit de s’arrêter. Je lui ai fait prendre deux médicaments que j’avais, une sorte d’harpégic pour fluidifier le sang et un autre pour stabiliser le rythme cardiaque. »
Au bout d’une minute, la décision de Christian Nayet est prise. Appeler le SAMU, cela risque d’être trop tard. « Je lui ai dit : Donne-moi, tes clés, fais-moi confiance. Ma vie n’est pas en danger, mais la tienne, oui ! On va rouler vite. Mon scanner peut attendre. Dans dix minutes, t’es sorti d’affaire. » Je n’arrivais pas à trouver la sirène, j’ai mis les phares et je lui ai dit de passer son bras par la fenêtre pour que les voitures nous laissent passer. On est arrivé à l’entrée de l’hôpital. J’ai vu des blouses blanches. « Ils l’ont déchoqué et opéré dans les dix minutes. Ils lui ont collé des stents, des petits ressorts pour déboucher les artères. »
Le médecin est stupéfait. Tout s’est joué à cinq minutes : « Comment avez-vous fait pour conduire dans votre état ? Je pense que vous lui avez sauvé la vie ! » Dans la salle d’attente, Christian Nayet demande qu’on lui donne de la morphine. Il en prend plusieurs fois par jour pour calmer la souffrance. Finalement, on lui trouve une autre ambulance et il passe son scanner trois heures après.
Le lendemain, l’ambulancier et son malade se parlent au téléphone. « Il ne savait pas sur qui il tombait, sourit Christian Nayet. On ne s’était jamais vu, peut-être une fois. Il m’a dit : J’ai une femme, un enfant, vous m’avez sauvé. Il souhaitait me revoir. Je lui ai dit : L’important, c’est que tu sois sauvé. Moi, ça m’a permis, cette nuit-là, de dormir comme un enfant : je pensais que j’avais fait quelque chose de bien… »
Christian Nayet était hier chez son fils, à Lille. Le résultat du scanner a confirmé la gravité de son état : « Moi, mon avenir est plutôt incertain mais je fais des trucs, de la peinture… » Ce que confirme Roland Humeau, son ami merlimontois de toujours, qui a justement téléphoné à notre journal pour que son geste fou de la rocade minière soit connu de tous : « Il veut faire une exposition en août en Angleterre. Il a fait mille métiers, sur les marchés, dans l’immobilier, à la RATP… Il est passionnant, il lit deux livres par semaine et a entrepris d’en écrire un sur tous les bons moments de la vie ! »
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Toutes mes félicitations à ce Monsieur !!!
Très belle histoire digne d'une fiction, autant de bons réflexes, c'est rarissime, vraiment bravo Monsieur ...