La France s'est engagée militairement dans les Balkans dès le mois d'avril 1992. Sous mandat des Nations Unies, des unités et des états-majors français ont successivement été engagés en Croatie et en Bosnie à partir de 1992, puis en Albanie (1997) et en Macédoine (1998), enfin au Kosovo (depuis 1999). Suivant les résolutions du conseil de sécurité des Nations Unies et l'implication des organisations internationales, les militaires français continuent d'y assurer leurs missions dans le cadre de l'ONU, de l'OTAN ou de l'UE.
ONU
L'engagement militaire français en Bosnie se concrétise à Sarajevo dès l'été 1992, dans le cadre de la FORPRONU, par le déploiement d'un bataillon d'infanterie et d'une compagnie d'aérodrome. L'armée de l'air, qui gère les aéroports de Sarajevo (dès 1992 et jusqu'au printemps 2003) et de Mostar (depuis décembre 1995), assure le flux aérien logistique. Elle achemine ainsi l'aide humanitaire vers Sarajevo (2 300 tonnes par le biais d'un pont aérien à partir de juillet 1992) et les poches ethniques enclavées (260 missions d'aérolargage entre mars 1993 et août 1994) et soutient, en permanence, les contingents français déployés sur le théâtre.
Rapidement, ces derniers se renforcent avec la mise en place de trois autres bataillons d'infanterie (dont un dans la poche de Bihac de 1992 à 1994), d'un bataillon du génie à Kakanj, d'un détachement de l'ALAT à Ploce en Croatie, et enfin d'un bataillon de soutien logistique à Zagreb.
Parallèlement, à partir d'avril 1993, l'OTAN met en place deux dispositifs auxquels participent les forces françaises engagées dans l'opération Balbuzard :
- Deny Flight (Crécerelle), opération d'interdiction et de surveillance aérienne qui génèrera plus de 13 000 sorties de surveillance, d'interdiction ou d'appui aérien rapproché pour les avions de combat français, déployés en Italie ou embarqués sur les porte-avions, et soutenus par des ravitailleurs, AWACS et aéronefs de guerre électronique opérant depuis la France ;
- Sharp Guard dans les mers Ionienne et Adriatique, dispositif naval commun avec l'UE mis en oeuvre pour appliquer la résolution 713 du conseil de sécurité des Nations Unies, qui mobilisera une frégate et des aéronefs de patrouille maritime français pendant plus d'un an.
La dégradation de la situation conduit la France à participer à la campagne aérienne et au déploiement supplémentaire sur le terrain de 2.000 hommes appartenant à la Force de Réaction Rapide indépendante de la FORPRONU.
OTAN
Suite aux accords de Dayton, ces forces se transforment et donnent naissance en décembre 1995 à l'Implementation Force (IFOR) de l'OTAN. La France y contribue à hauteur de 3 000 hommes, comme nation-cadre de la Division Multinationale Sud-Est centrée sur Mostar, rôle qu'elle conserve après la transformation de l'IFOR en SFOR (Stabilization Force) le 20 décembre 1996. Par ailleurs, jusqu'à 100 gendarmes ont participé à la MINUBH depuis 1995 (43 dans le cadre de l'EUPM depuis le 1er janvier 2003).
Les effectifs français, qui ont représenté plus de 6 900 hommes en 1995, sont ramenés à 1 500 à la fin de l'année 2002 avec la restructuration de la DMNSE en BMNSE, brigade multinationale.
En juin 2004, pour tenir compte de l'évolution positive de la situation sécuritaire, la SFOR poursuit son désengagement et réduit ses effectifs à 8 000 hommes. Les brigades sont remplacées par des Task Forces disposant d'une capacité limitée de dissuasion et d'un dispositif de vigilance opérationnelle. Le dispositif français est alors réduit à 450 hommes, essentiellement au sein des unités de vigilance opérationnelle de la Task Force Sud-Est, centrée à Mostar.
Union Européenne
Le 2 décembre 2004 marque la création de l'opération de l'Union Européenne, Althéa. C'est la fin de l'existence de la "Stabilization Force " en Bosnie Herzégovine (SFOR), déployée en vertu de l'annexe 11 des accords de Dayton-Paris (1995). La participation française de cette opération prend le nom d'Astrée et représente un effectif de 450 militaires.
Lien Interne : Les forces françaises en Bosnie
Sources : EMA
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