Article copie de WIKIPEDIA, dont l'auteur peut/doit faire participer les acteurs passionnée.
Position : Personnel des arsenaux d'état, travaillant à l'atelier de production des AUF1 à l'EFAB de Bourges, en première ligne lors de la qualification technique et tactique Lieutenant de batterie d'AUF1 lors de la mise en service au 40è RA de Suippes en 1978-79 puis pour les contrats export dès 1980. Les AU sont mes "Bébés", je les connais comme si je les avais fait, au bout de plus de 30 ans de soutien, ils me livraient toujours leurs secrets, leurs pannes, leurs mystères. Mais ils resteront toujours ma passion, celle de ma vie professionnelle. J'ai vécu avec mes "bébés" des moments de doute, de satisfaction, de pur bonheur.
Au milieu des années 1960, face à la menace d'un déferlement de grandes masses mécanisées du pacte de Varsovie, l'OTAN prévoit de remplacer le calibre 105 mm des batteries d'artillerie de campagne par celui de 155 mm dont le pouvoir explosif est nettement supérieur.
En France l'expression du besoin est fixée en 1970, le premier prototype sort en 1972 UF1, et les premiers prototypes opérationnels ont commencé à tirer en 1973/74, transformant les artilleurs pour la première fois en "presse bouton" grâce à une automatisation poussée gérée par "l'électronique" de bord. À l'époque, le système de chargement semi-automatique permet une cadence de tir « normale » (dite « efficacité ») de six coups en deux minutes, « maximale » de trois coups en quinze secondes.
Au même moment, les développements de la douille auto-combustible et du système de chargement automatique se poursuivent. Ces adaptations confèrent à l'AUF1 une capacité à tirer en atmosphère NBC pratiquement unique au monde.
Après la réalisation de six prototypes, une pré-série de six engins (Série E) sort pour expérimentation en régiment (le 40è RA de Suippes) en 1979. Dès lors, la France possède un système d'artillerie sans équivalent dans le monde et qui sera largement « copié » mais jamais égalé par la suite. Mais le programme coûte cher et reste au point mort jusqu'au début des années 1980, lorsque l'argent du pétrole saoudien et la fourniture du système à l'Irak permettent de lancer l'industrialisation et d'en doter progressivement l'artillerie française. L' AuF1 (Châssis AMX30 cavalerie détaré au niveau de la BV, avec adjonction d'un GAP ( Groupe Auxiliaire de Puissance Citroën AZ - 4KW) en châssis Le système a été adopté par les artilleurs du Koweit, à la suite de la guerre du Golfe, les premiers matériels ayant été livrés le lendemain du cessez le feu. Un régiment à 17 pièces (contrat JAHRA 1) a été équipé d'AuF1T pré équipés CTI et a été en alerte lors de la seconde alarme SADDAM en février 1993. L'AuF1 a suivi plusieurs évolutions, d'AuF1 en AuF1T (en 1992) par modification du système de commande de chargement (PCH) qui passe de la technologie à relais à la technologie microP, du Groupe Auxiliaire de Puissance qui passe d'un moteur thermique (AZ Citroën) 4KW à une turbine Gévaudan Microturbo 12KW. Le gain en disponibilité opérationnelle est considérable (+ 30 %) ce qui amène ce matériel à forcer la décision lors de l'engagement en ex-Yougoslavie sur le Mont Igman. Ce matériel a longtemps été critiqué parce que "trop précis" . (Lobbying MLRS) Des versions intermédiaires ont vu le jour, l'AuF1 TM (T-Modex (Module Expérimental)) au 40èRA de Suippes qui a permis de valider l'implantation ATLAS en AuF1 qui avait un châssis équipé AuF1T avec turbine et une tourelle équipée ATLAS (avis de l'auteur : meilleure solution de loin entre toutes). Le choix (?-politique- ) a été fait de monter la tourelle 155AuF1TA sur un châssis AMX30b2 remotorisé avec moteur Mack E9 (lobbying du fournisseur de moteurs) en remplacement du moteur Hispano HS112. Ce système d'arme rénové nommé AUF1 TA , doté de ses moyens de communication (PR4G) et de conduite des feux ATLAS est de loin le meilleur rapport prix/ puissance de feu. La seule contrainte est le coût de possession d'un tel système. Il peut délivrer une puissance de feu inégalée (voir l'action de l'artillerie sur le mont Igman) et forcer la décision. D'un point de vue tactique, ce système allie mobilité et puissance de feu. Techniquement, il est dans les meilleurs au niveau du système de chargement, grâce au système SAPI (mise de feu par induction). Ce système permet, grâce à sa douille combustible, de supprimer le temps d'extraction de l'étui vide et le stockage de celui-ci en tourelle. La puissance de feu, six coups en 45", permet d'avoir le temps de dégager la position de batterie avant que le premier coup ne soit tombé. Tous les coups sont « sur trajectoire », la durée de vol est d'environ 120". La précision pour les "profanes" est de l'ordre suivant : à 25 km, toute la rafale de six coups tombe dans un demi terrain de foot. La cadence de tir peut assurer un tir de "saturation de zone" sans risque pour les équipes de pièces. La fonction MRSI a également été étudiée et validée sur ce matériel (positivement). Des tirs « de cadence » ont été réalisés avec succès lors d'expérimentations en pays étranger. La cadence a été de 72 coups délivrés en 58' avec un pourcentage d'atteinte du but (ECP) supérieur à 98 % (OECC F1 - CH7). Le 155 AUF2, resté au stade prototype, augurait d'un vaste futur, mis à bas par le lobbying du CAESAR. L'option idéale aurait été de proposer dans les années 1980 la fourniture d'une tourelle seule adaptable (ce qui a été démontré) sur des porteurs de type Léopard ou T-72. Mais l'influence et la pression syndicale appuyée par l'état n'ont pas opté pour cette voie qui aurait, sans aucun doute au regard des performances vis à vis des concurrents (M109) forcé la différence et la concrétisation de contrats.