Compagnon de la Libération, Robert Bineau s’est éteint, le 18 novembre, à Menton (Alpes-Maritimes) à l’âge de 97 ans. Né le 11 janvier 1914 à Vasles, dans les Deux-Sèvres, et issu d’une famille de cultivateurs, Robert Bineau est incorporé en avril 1936 au 105ème régiment d’artillerie lourde hippomobile, alors implanté à Bourges, afin d’y effectuer son service militaire, qu’il termine avec le grade de maréchal des logis.
Commis au Trésor dans le civil, il est mobilisé en septembre 1939 avec le 105ème RALH et rejoint la frontière belge. « Je logeais chez l’habitant, on était tranquille. Jusqu’au jour où Hitler a décidé de passer par la Belgique, un pays neutre. Personne ne s’y attendait. Nous, on avait encore du matériel de 14-18 quand les Allemands avaient des machines de guerre modernes » confiera-t-il en novembre 2010, au quotidien Nice Matin.
Blessé par un éclat d’obus à l’oeil droit, il est évacué, le 1er juin, vers l’Angleterre. Seulement, le bateau de la Royal Navy à bord duquel il s’était embarqué est coupé en deux par une bombe lancée par un avion allemand. N’ayant plus aucun souvenir de la suite des évènements, il finit par se retrouver hospitalisé à Londres, où, il prend connaissance de l’appel du général de Gaulle en lisant les journaux.
Un mois plus tard, il s’engage dans les Forces françaises libres, puis il est affecté à Brazaville. De janvier à avril 1941, il sert à la batterie côtière de Pointe Noire puis il rejoint ensuite le Tchad, où il participe aux travaux de défense de Fort Lamy, sous le commandement du futur maréchal Leclerc, qui n’était qu’encore que colonel à cette époque.
Après un court séjour au Moyen Orient, Robert Bineau est affecté au 1er régiment d’artillerie de la 1ère division française libre, avec lequel il participe aux combats de Bir Hakeim, dans le désert libyen, puis à ceux d’El-Alamein, où il reçoit sa première citation. Il est ensuite admis au peloton des élèves aspirants de Gambut.
Avec le 1er régiment d’artillerie coloniale, il se distingue particulièrement lors de la campagne d’Italie, notamment au cours de l’attaque lancée sur le Rio Forma Quesa au cours de laquelle il inflige de lourdes pertes à l’ennemi aec un obusier de 105 automoteur.
A nouveau blessé par un éclat d’obus en juin 1944, il se remet suffisamment tôt pour participer à la libération de la France. Il prend part aux combats près de Belfort , ainsi qu’à la défense du sud de Strasbourg, en janvier 1945. Trois mois plus tard, il se bat dans les Alpes, où il prend la place de son commandant d’unité blessé.
Il termine la guerre avec les galons de lieutenant et reprend son emploi civil. Après avoir été percepteur, il devient trésorier principal en 1965 et prend sa retraite en 1977. Jusqu’en 2005, il fait la tournée des écoles de la ville où il s’était retiré pour raconter aux élèves les évènements auxquels il avait assisté.
Commandeur de la Légion d’honneur et compagnon de la Libération, Robert Bineau était également titulaire de la Croix de guerre, de la médaille de la Résistance avec rosette, de la Croix du combattant volontaire 39/45, de la Médaille colonial avec agrafes Libye et Tunisie et de la Silver Star
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