[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]la france va retirer avant fin octobre ses 200 premiers soldats d'Afghanistan, conformément au calendrier fixé mi-juillet par le président Nicolas Sarkozy, qui avait annoncé le départ avant fin 2012 d'un quart des quelque 4.000 militaires français déployés dans le pays.
L'annonce de ce premier retrait survient à sept mois de l'élection présidentielle, alors que l'opposition, notamment le Parti socialiste, réclame une accélération du désengagement des forces françaises, qui ont subi de lourdes pertes depuis le début de l'année.
"La France retirera avant fin octobre le volume d'une compagnie, soit environ 200 militaires", a indiqué jeudi le porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Thierry Burkhard, lors du point de presse du ministère de la Défense.
Il s'agira "d'une compagnie de combat et de ses appuis", actuellement basés dans l'est de l'Afghanistan.
Selon le porte-parole, le désengagement d'"un autre détachement est également prévu d'ici la fin de l'année". Le volume de ce deuxième retrait devra être fixé après l'annonce, attendue courant octobre, de la décision du président afghan Hamid Karzaï de transférer ou non aux forces afghanes la sécurité du district de Surobi (est), actuellement sous responsabilité française.
Le 12 juillet, sur la base française de Tora, le président Sarkozy avait annoncé le retrait d'un millier de soldats français d'ici fin 2012, soit un volume et un calendrier comparables au retrait des forces américaines annoncé quelques semaines plus tôt par le président Barack Obama.
L'état-major des armées justifie aujourd'hui un premier retrait de 200 hommes par la montée en puissance de l'armée (ANA) et de la police (APA) afghanes, censées prendre le relais après le départ des forces de l'Otan.
"C'est ce qui nous permet de retirer aujourd'hui une unité de combat", note le colonel Burkhard, en soulignant que les forces afghanes comptent désormais environ 5.000 hommes en Kapisa et en Surobi (est du pays), où sont déployés les Français.
Dix ans après le début du déploiement des premiers soldats français en Afghanistan, la première compagnie de 200 hommes devrait être retirée des effectifs de quelque 2.000 militaires déployés en Kapisa et Surobi.
Si la situation en Surobi est globalement pacifiée - ce qui devrait permettre le transfert de la sécurité du district aux forces afghanes -, en Kapisa, les Français sont confrontés quotidiennement à une insurrection tenace, organisée, qui les harcèle, notamment durant la saison d'été. Les soldats français morts au combat depuis le début de l'année sont tous tombés en Kapisa.
La transition en Surobi devrait permettre à la France de concentrer ses forces en Kapisa. "Les choses se font de manière progressive, cela ne veut pas dire que du jour au lendemain il n'y aura plus un soldat français en Surobi", souligne le colonel Lionel Jeand'heur, qui commande le détachement français à Tora.
La capacité de l'armée afghane à agir de manière autonome est en revanche contestée. Fin avril, le Pentagone estimait dans un rapport qu'aucune unité de l'ANA n'était alors apte à opérer sans l'encadrement des troupes de l'Otan.
Le retrait définitif des forces de l'Otan est programmé pour fin 2014.
Au total 75 soldats français sont morts en Afghanistan depuis fin 2001, dont 23 depuis début 2011.