Hommage aux soldats disparusSuite aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis et d'autres pays dont la France, envoient leurs soldats en Afghanistan. Si les pertes ont été moindre dans un premier temps, elles s'alourdissent depuis 2008.
La situation fait réagir, notamment à Violaines.
«J e m'incline, au nom de la nation tout entière, avec la reconnaissance et le respect dus à ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour leur pays. » Ces premiers mots du discours du président de la République, ont retenti le 19 juillet 2011 dans la cour des Invalides. Ils étaient destinés à sept soldats décédés au combat en Afghanistan. Sept Français ayant donné leur vie au nom de la liberté. Cet hommage national a trouvé écho dans toute la France. À Violaines, le maire et l'association des anciens combattants ont réagi. Depuis le 1er juillet 2011, ils tiennent un hommage au monument aux morts, pour chaque
inhumation de soldat décédé sur le sol afghan.
Pourtant, aucun Violainois n'est tombé là-bas. Leurs hommages ne sont que le résultat d'une « simple réflexion », comme le dit le maire de la commune, Jean-Bernard Firmin. « Je ne reviens pas sur la question de la présence de nos troupes en Afghanistan. Il s'agit d'une simple question humaine », ajoute-t-il.
De 11 soldats décédés entre 2004 et 2007, le bilan est passé à 49 depuis 2008. Aujourd'hui, la France a perdu 74 hommes sur le terrain. Les médias n'hésitent pas à signaler chaque disparition, plus le nombre augmente et plus la population prend conscience de l'ampleur des dégâts.
Jean-Bernard Firmin, lui, a sollicité les anciens combattants de sa commune. Cette section de 57 membres a répondu présente. Ainsi, l'association, les élus municipaux mais aussi des invités et curieux, se réunissent pour chaque disparition.
Le 1er juillet 2011, un hommage était rendu au Caporal chef Cyrille Hugodot. Le 19 juillet c'était aux sept soldats tombés à Kapisa que l'on disait au revoir. Les 12 et 19 août se sont déroulés d'autres cérémonies. « Nous n'avons pas à avoir honte de nos morts », souligne Louis Fauquenoy, vice-président des anciens combattants de Violaines, chargé des cérémonials. « Pourquoi rend-on hommage à des gens disparus à toute époque et ne ferait-on rien pour ces jeunes qui combattent actuellement pour ramener le calme ?, questionne le maire. Ils représentaient la France, même si nous ne les avons pas connus, même s'ils ne sont pas de Violaines, nous leur devons notre reconnaissance. » Ces deux hommes ne sont pas les seuls à partager cette opinion. La présence d'anciens commandos et légionnaires et de civils est la preuve que cette émotion palpable à chaque disparition de soldat français, touche la plupart d'entre nous. Pour Louis Fauquennoy, c'est un honneur de pouvoir organiser chaque cérémonie. Chacune d'entre elles est personnalisée. L'homme, le soldat, sa situation familiale, son régiment et sa carrière, les chants des paras ou des légionnaires, la Marseillaise et la minute de silence, rien n'est laissé au hasard. L'organisateur tient à ce que l'hommage rendu soit digne de ce nom. Il commente : « Les paroles du général Elrick Irastorza m'ont fait réagir lorsque nous avons commencé à faire ce genre de manifestation. Celui-ci a affirmé avoir eu honte d'apprendre qu'un soldat a été rapatrié en pleine nuit, de façon anonyme et sans hommage sur le sol français. Au Canada, il y a une garde d'honneur à chaque pont qui se trouve sur le chemin du cercueil, depuis le débarquement, jusqu'au lieu d'inhumation. » Et le Canada a perdu 157 soldats sur le sol Afghan, depuis 2001.
« Parce qu'il ne faut pas les laisser rentrer dans une boîte comme des anonymes », les anciens combattants Violainois poursuivront leur devoir et organiseront d'autres hommages, tant que nos soldats tomberont en Asie centrale.
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