Pour la famille, l'Afghanistan c'est 18 mois de mission

Pour la famille, l'Afghanistan c'est 18 mois de mission


Yoan a 30 ans. Il est chef d'équipe « Génie » et moniteur secouriste au combat, au sein du 3e Rmat. De retour à Kaboul, après un premier séjour, en 2006, il le reconnaît « l'Afghanistan, c'est quand même différent de toutes les autres OPEX sur par mal de points », enchaînant « Au niveau de la fatigue et au niveau psychologique, c'est vrai qu'il y a une tension supplémentaire. »

De fait « C'est la première fois que je suis réellement en situation de guerre. Ici, on peut être attaqué et régulièrement, les convois sont sujets à IED. Alors, quand je sais que j'ai une mission, je fais en sorte de ne pas y penser avant et je me concentre pendant. C'est en rentrant qu'on se dit qu'il y aurait pu y avoir quelque chose », explique-t-il.

S'interrogeant comme ses camarades sur la notion de « destin ». « En allant à Rocco, une fois, le premier convoi est passé. Le deuxième a été accroché. J'étais dans le premier. Je ne sais pas pourquoi ils l'ont laissé passer… »

En mission, lui s'occupe du matériel de déminage. « Et je ne peux que me sentir responsable : la responsabilité des véhicules commence au mécano et ça permet à mes camarades d'avancer, de sauver leur peau », poursuit-il. Automatiser ses gestes, ne penser que « mission » pour être efficace : un quotidien qu'il a mis en place depuis longtemps, en fait. Car Kaboul, « ça représente une phase préparatoire d'un an avant les 6 mois de mission, une préparation très lourde pour nous et la famille. » La famille… sa femme et sa petite fille. Les serrer dans ses bras, « la première chose, en rentrant », confie-t-il. « Parce que ça voudra dire que ça s'est bien passé. » La petite aura beaucoup grandi. Elle avait un mois quand il est parti…



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"Graisseux" des RMAT, Biffins, Sapeurs, Cavaliers, tous dans le même bain, les IED ne font pas de différences entre les personnels de "l'avant" et de "l'arrière" .....

Vrai, direct, sorit du coeur. Beau et émouvant témoignage.
C'est ça, aussi, l'armée, et pas ce que les médias racontent souvent, ou négligent de raconter.
On se sent proche de Yoan et de tous les militaires engagés dans cette guerre épuisante, physiquement et surtout, psychologiquement.
Et toujours cette pourriture d'IED !!!

jcj