Les hussards. Du 17ème siècle au 3ème millénaire, par Pierre Dufour, éd ETAI, 2011« Un hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean F… », affirmait péremptoirement le général Lasalle un des plus célèbres sabreurs de la Grande Armée.
C’est à la découverte de ces cavaliers de légende venus des confins d’Europe centrale que nous entraîne Pierre Dufour.
L’armée royale les découvre à l’orée du XVIIIe siècle et le maréchal de Luxembourg voit rapidement le profit qu’il peut tirer de cette cavalerie légère audacieuse. Sous le commandement de nobles hongrois : Rattsky, Bercheny, Esterhatzy… les « houzards » hongrois et allemands, vêtus de façon « barbare », auxquels se mêlent peu à peu des Français au gré des créations de régiments multiplient les exploits durant les guerres de Louis XV.
Avec la révolution française débute la période la plus prestigieuse de l’histoire des hussards. De 1792 à 1815, vêtus d’uniformes rutilants, chamarrés d’or et d’argent, ils parcourent l’Europe entière avec les armées de la Révolution, puis la Grande Armée. Ils se couvrent de gloire par des exploits insensés comme la prise de la flotte hollandaise au Texel, à Jemmapes, à Valmy, à Hohenlinden, puis en Italie sous les ordres de Bonaparte.
Avec l’Empereur, ils sont vainqueurs à Austerlitz, à Iéna et Auerstaedt, renversent la situation à Eylau par une charge épique. Prenant une part importante à Friedland et Wagram, ils souffrent en Espagne, se sacrifient en Russie et à Leipzig, et écrivent de vaines pages de gloire pendant la campagne de France en 1814 et à Waterloo. Les hussards survivent à l’Empire et, de 1823 et l’expédition d’Espagne à la charge de la division Marguerite à Sedan en 1870, ils sont encore au rendez-vous de l’histoire en Afrique du Nord, en Italie, et durant la guerre franco-allemande.
Mais la révolution industrielle marque le déclin de la cavalerie traditionnelle et de ses cavaliers splendides qui rejoignent les musées de l’histoire aux Invalides ou à l’Empéri de Salon-de-Provence. Ayant compté jusqu’à quatorze formations, par une évolution dont l’histoire a le secret, les voici revenus à quatre régiments et bientôt trois après la dissolution du 4e GEH : ceux qui, sous l’ancien régime, furent à l’origine de l’épopée : Bercheny, Chamborant, Conflans, Esterhazy.
Mais si les hussards de l’époque actuelle ont sacrifié leur splendeur napoléonienne et leurs chevaux au progrès technologique et à l’anonymat des tenues camouflées, plus que jamais, ils sont en pointe de la cavalerie légère blindée. Présents sur tous les théâtres d’opérations en Afrique noire, au Proche et au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Afghanistan, le 1er régiment de hussards parachutistes, les 2e et 3e régiments de hussards et le 4e groupe d’escadrons de hussards perpétuent les traditions d’excellence des « houzards ».
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