REGNY (Aisne). Un motard de la brigade motorisée de Saint-Quentin a trouvé la mort hier matin alors qu'il effectuait un contrôle. Frédéric Marchand, 34 ans, était marié et père de famille.
UN terrible accident a coûté la vie, hier matin, à un motard de la brigade motorisée (BMO) de Saint-Quentin.
Alors qu'il effectuait un contrôle de vitesse à Marcy, en compagnie d'un collègue, un automobiliste se dirigeant vers Origny-Sainte-Benoîte a été contrôlé à 122 km/h au lieu de 90. Frédéric Marchand, 34 ans, marié et père de trois enfants, s'est alors lancé à sa poursuite au guidon de sa moto, en direction de Guise, sur la départementale 1029.
Peu avant le lieu-dit « La Désolation », le militaire a entrepris de doubler un camion et quelques secondes plus tard, pour une raison que l'enquête tentera de déterminer, il est entré en collision avec une voiture venant d'Origny-Sainte-Benoîte qui était en train de tourner à gauche sur la départementale 13, en direction de Ribemont. Le choc, inévitable, fut extrêmement violent. Il était huit heures et Frédéric Marchand venait de commencer sa journée. Malheureusement, ce terrible face-à-face ne lui a laissé aucune chance.
« C'était plus qu'un collègue »
Les secours ont afflué de Ribemont et Saint-Quentin, renforcés par le Smur. Malgré la rapidité d'intervention, à leur arrivée, il était déjà trop tard pour le gendarme. Dans la voiture, seule à bord, Francine Lesoul, la cinquantaine, domiciliée à Origny-Sainte-Benoîte, a reçu les premiers soins avant d'être transportée au centre hospitalier de Saint-Quentin. De nombreux automobilistes étaient sur place, tous choqués par une telle tragédie.
Les gendarmes des brigades de Ribemont, Guise, Saint-Quentin se sont également rendus sur place. Ils ont été rejoints par le commandant Houdain et par le sous-préfet Jacques Destouches. Durant plusieurs heures, la route fut complètement fermée à la circulation afin de pouvoir évacuer la victime, mais également les nombreux débris jonchant le sol. Il faut dire que la moto a été pulvérisée sous la violence du choc, des morceaux ont été projetés sur plusieurs dizaines de mètres. Très choqué, le collègue de Frédéric Marchand nous a confié être arrivé peu après la collision : « Je fais équipe avec Frédéric depuis longtemps. C'était plus qu'un collègue, c'était un ami. »
Plus tard dans la matinée, le général d'armée Jacques Mignaux, directeur général de la gendarmerie nationale s'est posé en hélicoptère dans la cour de la brigade motorisée, rejoint par le préfet Pierre Bayle accompagné du sous-préfet et des autorités de la gendarmerie du département. Tous ont tenu à rendre hommage à celui qui est décédé en accomplissant son devoir. Avant de partir, le général s'est longuement entretenu avec l'adjudant qui était en binôme avec lui ainsi qu'avec ses collègues.
Il a tenu à les réconforter et à présenter ses condoléances ainsi que son soutien à la famille.
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