Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6
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TheBoss Chef d'Etat Major des Armées
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Sujet: Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6 Jeu 19 Jan 2023 - 4:02
Le 20 janvier 2023, le Président de la République se rendra sur la BA 118 de Mont de Marsan pour ses vœux aux Armées. Il a prévu de présenter les grandes lignes de la future Loi de Programmation Militaire 2024-2030, dont certains chiffres sont déjà mis en ligne par le ministères des armées
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Sujet: Re: Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6 Ven 20 Jan 2023 - 6:17
Emmanuel Macron présentait ses vœux aux Armées, ce vendredi 20 janvier 2023, depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan. Le budget des Armées va être augmenté d’un tiers et porté à 400 milliards d’euros, dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire (LPM) sur la période 2024-2030. Les effectifs de la réserve opérationnelle vont être doublés et des efforts porteront notamment sur la cybersécurité, le renseignement et le spatial.
« Une guerre d’avance ». Ce vendredi 20 janvier 2023, au lendemain d’un déplacement en Espagne, Emmanuel Macron était sur la base aérienne 118 « Colonel Rozanoff » de Mont-de-Marsan (Landes) pour présenter ses vœux aux Armées. Face à « une accumulation de menaces », le chef de l’État a demandé aux troupes d’« avoir une guerre d’avance ».
Deux fois plus de réservistes. Le président de la République a donné les orientations, lors de ce discours, de la nouvelle loi de programmation militaire pour la période 2024-2030. Un texte particulièrement attendu, alors que la guerre en Ukraine a pu mettre en lumière d’éventuelles faiblesses dans le dispositif militaire français. La dissuasion sera renforcée, les effectifs de la réserve opérationnelle doublés et des efforts porteront sur la cybersécurité et le renseignement ainsi que le spatial, a indiqué Emmanuel Macron.
400 milliards pour la Défense. Cette loi, qui sera présentée au Parlement en mars, promet de poursuivre l’effort financier en matière de défense, après une LPM 2019-2025 de 295 milliards d’euros, qui avait mis fin à des années de coupes budgétaires dans les armées. Objectif : passer d’une logique de « réparation » à une logique de « transformation » des armes, pour être « plus efficaces et performants », selon l’Élysée. Le budget de la prochaine LPM 2024-2030 va être augmenté d’un tiers et porté à 400 milliards d’euros, a annoncé Emmanuel Macron.
A lire de bas en haut.
- 13h15 La prise de parole du Président est terminée
- 13h14 Un hommage aux Armées pour conclure Aux Armées, le Président rend hommage au choix "profond, existentiel" fait par ceux qui se sont engagés pour servir la France.
"C'est ma plus grande fierté. Je vous suis infiniment reconnaissant. N'y cédez jamais rien, jamais. Je suis fier de vous, et reconnaissant pour ce que vous faites." Dans les rangs, la Marseillaise retentit.
- 13h13 Emmanuel défend sa loi de programmation Le projet de loi est selon lui "solide". Il estime en outre qu'il est "cohérent, robuste" et qu'il "tire les leçons du passé et nous positionne pour l'avenir". Emmanuel Macron évoque un projet de "souveraineté nationale" qui "n'oublie pas l'alliance européenne".
"Notre souveraineté est aussi écologique, technologique, industrielle", indique-t-il encore. "Elle demandera une série de lois et d'actions concrètes. "La mobilisation civile est inséparable de la séparation militaire", avance-t-il par ailleurs. "Je compte à présent sur la sagesse de la représentation nationale pour légiférer (...) dans les meilleurs délais", conclut le Président.
- 13h08 Une exigence de "fidélisation" Emmanuel Macron aborde le statut des membres des forces armées. Outre les salaires, le Président évoque la nécessaire "fidélisation" des soldats, marins et aviateurs. Pour cela, il indique compter "beaucoup sur le second temps du plan famille, tout comme sur le "plan blessés."
- 13h04 Emmanuel Macron résume cette nouvelle loi de programmation Selon lui, elle permettra à la France d'être un "pays plus souverain, entreprenant, agile et apte à prendre l'initiative". Une haute ambition qui s'accompagne d'une "exigence qui ne l'est pas moins". "Il a fallu choisir le meilleur compromis" sans oublier "le principe essentiel de sobriété" : "Je crois que nous y sommes parvenus", continue Emmanuel Macron.
- 13h02 L'Hexagone doit pouvoir diriger des opérations d'ampleur Emmanuel Macron veut que, dans le futur, la France soit capable "d'assurer les capacités de commandement pour mener une opération d'ampleur".
- 13h00 Faire de la France une "puissance spatiale" "Nous poursuivrons la montée en puissance de nos capacités spatiales en nous appuyant davantage sur le NewSpace, pour faire de la France une puissance spatiale". Autre objectif : "Dans le digital, attirer les talents civils comme militaires." Le président présentera par ailleurs bientôt "le déploiement de la stratégie ultra-marine"
- 12h55 Drones, cybersécurité, Rafale ... "Nous passerons au tout Rafale", indique Emmanuel Macron, au sujet de l'armée de l'air. Il évoque également "une numérisation accélérée du champ de bataille".
"Nous augmenterons la puissance et la protection de nos frégates et nous développerons le porte-avions nouvelle génération", indique-t-il aussi. "Les investissements dans les drones" seront par ailleurs doublés. Emmanuel Macron évoque également le quantique et la cybersécurité.
Quant à la défense sol-air, il indique que "nous augmenterons nos capacités dans tous les domaines antiaériens d'au moins 50 %".
- 12h52 Un doublement de la réserve opérationnelle "Je souhaite doubler à terme la réserve opérationnelle", qui renforce nos réserves actives, indique Emmanuel Macron. Le Service national universel devrait permettre d'offrir une "nouvelle génération" dans les rangs.
Le président de la République évoque également une meilleure gestion des stocks d'équipement, notamment pour équiper nos forces spéciales sur le terrain.
- 12h51 Renforcer la dissuasion, améliorer le renseignement "Le Sénat m'a proposé une évolution de notre modèle d'armée, privilégiant l'endurance à la masse", indique Emmanuel Macron. "Cela signifie consolider notre modèle de souveraineté", continue-t-il, dans un contexte particulièrement marqué par la guerre en Ukraine. C'est donc "d'abord renforcer notre dissuasion", à un moment où cette dernière n'a jamais parue si "nécessaire".
Le Président évoque par ailleurs des moyens accrus pour le renseignement, dont le budget sera augmenté de 60%.
- 12h49 À quoi serviront ces milliards ? Outre une modernisation de l'armée et de ses équipements, ce budget devrait rendre possible "l'adaptation aux exigences contemporaines d'une dissuasion nucléaire robuste" et permettront par ailleurs de "penser autrement nos partenariats, nos alliances", de "mieux capitaliser sur des relations exceptionnelles" ou de "continuer à approfondir des partenariats structurants, comme ceux que nous avons avec l'Allemagne" ainsi qu'avec le Royaume-Uni, ou avec l'Italie ou l'Espagne. "La LPM traduit les efforts du pays en faveur de ses armées" et "ces efforts seront à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables", a déclaré Emmanuel Macron lors de ses voeux aux armées sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (sud-ouest), en ajoutant qu'"après avoir réparé les armées, nous allons les transformer".
- 12h45 Plus de 400 milliards d'euros pour 2024-2030, une manne en hausse de 30% La précédente loi de programmation militaire (LPM) a permis de "sortir de la pénurie et de retrouver des moyens d'action". La nouvelle LPM entend "poursuivre et continuer ce travail. Après avoir réparé les armées, il faut désormais les transformer, être prêts à des guerres plus nombreuses, plus brutales". Pour y répondre, il faut de grands moyens. "Je solliciterai de la représentation nationale que nous puissions consacrer sur 2024-2030 un effort budgétaire de 400 milliards d'euros". "Ces deux lois auront permis au total un doublement des moyens alloués à l'armée", indique le Président. C'est le prix de la sécurité de nos enfants, d'un long récit de gloire et de liberté dont nous devons écrire les prochains chapitres."
- 12h41
"N'oublions jamais que notre nation est un archipel. Nos Outre-Mer ne doivent jamais quitter notre regard et notre présence. La marche du monde met aux premières loges ces territoires dans les conflits de demain."
- 12h39 Verdun en Ukraine
Le Président cite la bataille de Verdun ou celle de la Somme pour évoquer la situation actuelle en Ukraine et certaines batailles qui ont lieu dans le pays. Il revient aussi sur les "nouvelles menaces", qui alternent entre "sophistication" et "brutalité sauvage".
- 12h38 Une "accumulation des menaces" "Face aux métamorphoses, la France dispose et disposera d'armées prêtes au péril du siècle". Emmanuel Macron énonce les différentes tensions et conflits en cours, les "faits brutaux de la violence de l'époque", où "l'ordre international cède à des états de nature entre les nations tels que nous n'en avions pas vu depuis des décennies", évoquant l'Asie ou encore l'espace Méditerranée.
Le président de la République évoque également internet, les réseaux sociaux. Enfin, persévèrent les menaces terroristes. "Ce qui caractérise notre décennie, c'est l'accumulation des menaces", résume-t-il.
- 12h35 "Nous devons avoir une guerre d'avance"
La nouvelle loi de programmation militaire fera suite à "la parfaite exécution de la loi précédente", se félicite le président. Cette loi comporte dans son architecture "l'exigence de la mobilisation de tous". Elle est nourris par une idée "simple" : "Ne jamais être en retard d'une guerre. Nous devons donc avoir une guerre d'avance."
- 12h33 "C'est d'avenir que je suis venu vous parler" Le président de la République revient sur ses annonces de novembre et sur sa vision du futur de nos armées. "Je souhaite évoquer devant vous la manière dont cette vision doit prendre corps", indique-t-il.
- 12h32 Un hommage aux soldats
"C'est l'occasion de dresser un bilan de l'année écoulée, de rendre hommage aux efforts et sacrifices de nos militaires", démarre Emmanuel Macron. "La Nation vous fait confiance", enchaîne-t-il, à destination des militaires.
- 12h31 Emmanuel Macron prend la parole
Source : Ouest France
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Sujet: Re: Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6 Ven 20 Jan 2023 - 7:10
Emmanuel Macron annonce une enveloppe de 413 milliards d’euros de financement des armées pour les sept années à venir
Le chef de l’État a dévoilé vendredi les grandes orientations de la future loi de programmation militaire 2024-2030, placée sous le signe de la « transformation des armées » sur fond de retour de la guerre en Europe.
Le président Emmanuel Macron effectue une revue des troupes avant ses vœux aux armées sur la base aérienne de Mont-de-Marsan, le 20 janvier 2023.
L’effort budgétaire consenti est d’ampleur, même s’il risque d’être amputé par l’inflation et l’explosion des coûts de l’énergie. Emmanuel Macron a dévoilé, vendredi 20 janvier, les grandes orientations de la future loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, alors que la guerre en Ukraine a mis en lumière des faiblesses dans le dispositif militaire français.
Depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan située dans les Landes, le président de la République a notamment annoncé « un effort budgétaire de 400 milliards d’euros, qui permettra de couvrir un total de 413 milliards d’euros de besoins militaires » dans les sept années à venir, soit un tiers de plus que l’enveloppe de la précédente LPM.
Le chef de l’État a indiqué que ces 413 milliards amorcent « un changement profond qui sera ensuite irréversible ». « Nous ne devons pas faire pour autant pareil avec plus, nous devons faire mieux et différemment », a-t-il insisté.
La prochaine loi de programmation militaire, qui sera présentée au Parlement en mars et soumise au vote d’ici l’été, promet donc de poursuivre l’effort financier en matière de défense après une LPM 2019-2025 de 295 milliards d’euros, qui avait mis fin à des années de coupes budgétaires dans les armées.
Hausse du budget du renseignement militaire
« Au total ces deux lois de programmation militaire auront donc conduit à un doublement des budgets de nos armées », a souligné le président de la République, relevant que « ce sont des moyens considérables qui amplifient un effort de défense dont la dynamique est sans précédent depuis cinq décennies », mais aussi que « ces ressources exceptionnelles dictent évidemment une grande exigence ».
Ces « efforts seront à proportion des dangers, c’est-à-dire considérables. [...] Nous devons avoir une guerre d’avance », a affirmé Emmanuel Macron, actant la fin des « dividendes de la paix » face à l’émergence de « nouveaux conflits » qui menacent partout dans le monde.
Le budget alloué au renseignement militaire augmentera ainsi de près de 60 % sur la période 2024-2030, a également annoncé le chef de l’Etat, citant doublement du budget de la Direction du renseignement militaire (DRM) et de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD).
« On passe d’une logique de réparation à une logique de transformation des armées. On doit pouvoir être plus efficace et performant », soulignait l’Elysée avant ces annonces, alors que la guerre en Ukraine a poussé les Européens les plus rétifs à consacrer plus d’argent à leur défense. L’Allemagne a débloqué l’an dernier 100 milliards d’euros pour moderniser ses armées.
Source : Le Monde
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Sujet: Re: Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6 Ven 20 Jan 2023 - 12:12
Dès son retour au pouvoir, en 1958, le général de Gaulle mena un politique de défense reposant sur l’indépendance nationale, la dissuasion et la conscription. Ainsi, il s’agissait de privilégier la souveraineté et l’autonomie stratégique dans un monde alors marqué par la rivalité entre les États-Unis et l’Union soviétique, ce qui supposait d’accélérer le processus de décolonisation [et donc de mettre au pas l’armée « coloniale »].
Par la suite, le Mur de Berlin tombé et l’Union soviétique disloquée, le modèle d’armée français s’inscrivit dans une logique « expéditionnaire », avec notamment la professionnalisation, sur fond de baisse des dépenses militaires. Les capacités qui étaient autrefois indispensables furent réduites à l’état échantillonnaire, avec l’argument que ce ne serait pas avec tel ou tel matériel que l’on gagnerait les guerres de demain, l’époque étant aux « opérations extérieures », menées dans des environnements permissifs.
Sauf que, et malgré des signaux pourtant difficiles à ignorer, la compétition entre puissances ne s’était jamais vraiment estompée. La guerre en Ukraine le montre actuellement… Comme les tensions dans la région Indo-Pacifique. Qui plus est, les menaces se multiplient et s’additionnent désormais…
D’où le constat du général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors d’une audition parlementaire, en juillet. « Notre capacité capacité à être une force expéditionnaire ne nous rend pas instantanément aptes à conduire une guerre de haute intensité », avait-il lâché devant les députés.
D’où les « grandes transformations » et les « choix difficiles » annoncés par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, à l’occasion de son ordre du jour, le 4 janvier dernier. Et lors de ces vœux aux Armées, ce 20 janvier, depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, le président Macron en a livré les grandes lignes.
Ainsi, celui-ci a annoncé que le modèle d’armée issu de la prochaine LPM devra privilégier « la cohérence sur la masse » ainsi que la « réactivité sans sacrifier l’endurance ». En clair, a-t-il ajouté, cela signifie qu’il s’agira de « consolider notre cœur de souveraineté, là où le modèle de la précédente Loi de programmation militaire mettait plutôt l’accent sur la capacité expéditionnaire et la lutte contre le terrorisme ».
« La transformation, […] c’est être capable de passer d’un modèle fait pour assurer des opérations dans des milieux où notre liberté d’action était forte à une capacité d’évolution dans des environnements contestés, face à des adversaires aguerris, parfois technologiquement redoutables sur tout le spectre de la conflictualité », a insisté M. Macron.
Aussi, au regard de l’ampleur des menaces [qui concernent aussi les départements et collectivités d’outre-Mer, qu’il a cités à plusieurs reprises dans son discours], le président a annoncé que l’effort budgétaire de la LPM 2024-30 serait de 400 milliards d’euros. Soit 30% de plus que celle en cours [295 milliards, ndlr]. Cette somme « permettra de couvrir 413 milliards de besoins militaires » et d’amorcer « un changement profond qui sera irréversible ».
Sans surprise, la dissuasion sera confortée et « renforcée » car elle « fait de la France un pays différent en Europe ». Les postures permanentes feront également l’objet d’une attention particulière. « Cela suppose des capacités accrues de renseignement qui doivent nous permettre d’anticiper les crises et les menaces », a justifié M. Macron, tout en insistant sur « l’autonomie de décision et d’action ». La fonction « connaissance et anticipation » bénéficiera d’un nouvel effort substantiel de +60% au total, avec des ressources de la Direction du renseignement militaire [DRM] et de la Direction du renseignement et de la sécurité de Défense [DRSD] qui seront doublées.
Les capacités de surveillance seront aussi renforcées significativement, avec des « drones et des moyens d’intervention », en particulier dans les outre-Mer, « où des capacités apportant une première réaction locale devra pouvoir être complétée par la projection de renforts conséquents », a détaillé M. Macron, sans donner plus de détails.
En outre, au titre de la « résilience », le locataire de l’Élysée a également dit vouloir « doubler la capacité de traitement des attaques cyber majeures » ainsi que le format de la réserve opérationnelle, ce qui « permettra de renforcer notre armée d’active » ainsi que la création « d’unités territoriales et de flottilles côtières ». Évidemment, cela supposera de revoir la carte militaire… ainsi que l’organisation des soutiens, comme celle du Service de santé des Armées [SSA].
Cela étant, abandonner la logique expéditionnaire suppose de gérer les crises « autrement », en maîtrisant « l’empreinte et la durée de nos opérations lointaines », celles-ci devant revenir en particulier aux forces spéciales, qui seront également renforcées, a expliqué M. Macron.
Mais cette « transformation », ou ce « pivot vers la haute intensité » comme a dit le chef de l’État, passera par un renforcement de l’Échelon national d’urgence [ENU], afin de « disposer des moyens nécessaires pour une intervention sur court préavis, même loin de la Métropole » [dans les outre-Mer?]. Il s’agira également « d’augmenter la capacité à durer et à résister à des efforts et des effets d’usure », grâce à une préparation opérationnelle plus intense, une disponibilité des matériels accrue et des stocks de munitions en conséquence.
Lors de son allocution, Emmanuel Macron a livré peu de détails sur les capacités qui seront inscrites dans la future LPM. « Face à des adversaires plus forts, nous devrons agir plus fort aussi pour obtenir rapidement des effets militaires décisifs. Cela implique de durcir notre outil », a-t-il dit.
Ainsi, parmi les décisions qu’il a annoncées par le président, les Mirage 2000 s’effaceront plus tôt que prévu [alors que la modernisation des Mirage 2000D est en cours, ndlr], le passage au « tout Rafale » étant acté. « Nous maintiendrons cet avion d’exception au meilleur niveau mondial », a-t-il assuré. La modernisation de l’armée de Terre, via le programme Scorpion, sera évidemment poursuivie. Quant à la Marine nationale, ses frégates verront leur puissance et leur protection augmentées. Et le porte-avions de nouvelle génération [PA NG] sera confirmé.
« Nous devons également innover en développant des munitions guidées à distance [des munitions téléopérées?], en élargissant l’usage des drones par un doublement, à cet égard, de nos investissements », a dit M. Macron. Les efforts en matière de technologies quantiques et d’intelligence artificielle seront poursuivis [ce qui profitera au cyber et au renseignement].
Le chef des armées a annoncé un renforcement des capacités dans les domaines à forte valeur ajouté opérationnelle. Et de citer la défense sol-air, dont les moyens seront augmentés de 50%. Et ceci parce que, a-t-il expliqué, « même avec la dissuasion, notre territoire n’est pas à l’abri de frappes isolées, du fait, par exemple, de perturbateurs, en particulier non étatique ». Les feux dans la profondeurs, la suppression des défenses aériennes adverses [SEAD] et la lutte anti-sous-marines figureront parmi les priorités.
Un autre volet de ce « pivot » concerne les « espaces communs » que sont le cyber, l’espace et la mer. C’est dans ceux-ci que se déploient généralement les modes d’actions relevant de la « guerre hybride ». La LPM donnera les moyens nécessaires pour détecter les signaux faibles… Ce qui devra se faire en adoptant une « approche décloisonnée, pro-active et d’influence », qui ne relèvera pas uniquement des seules armées.
« Nous renforcerons notre capacité à surveiller et à réagir mais aussi à prendre l’initiative, à passer de clairs messages stratégiques dans l’espace exo-atmosphérique, dans l’espace numérique et dans les espaces maritimes », a aussi promis M. Macron. Les capacités « cyber » seront évidemment mises à contribution et l’effort sur le volet spatial ne sera pas relâché. Au-delà de la maitrise des fonds marins, la Marine devrait bénéficier de moyens renforcés, « à la hauteur des atouts maritimes de notre pays », a-t-il dit, en citant, à nouveau, l’importance des outre-Mer.
Enfin, le quatrième volet de cette transformation porte sur les « partenariats internationaux ». Là, il s’agira de capitaliser sur ceux qui ont été récemment noués [Grèce, Inde, Émirats arabes unis, etc], de revoir les modalités de certains et, surtout, de permettre à la France de prendre tout sa place au sein de l’Otan et de l’Union européenne.
D’ailleurs, l’objectif de la future LPM pourrait se résumer par cette phrase de M. Macron : « Si, demain, tel grand partenaire [les États-Unis?] doit regarder ailleurs, nous devrons être en mesure d’agir avec les Européens, à l’intérieur de l’Otan ou en dehors, et, si nécessaire, d’assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d’ampleur. Pour nous, cela impliquera de pouvoir déployer une capacité interarmées représentant jusqu’à 20 000 hommes. Cela vous donne la mesure de défis et de l’ambition qui est la nôtre ».
Source : OPEX360
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Sujet: Re: Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6 Lun 23 Jan 2023 - 6:17
Dissuasion, partenariats, haute intensité… Lors de ses vœux aux armées, le président de la République a présenté ce vendredi 20 janvier les orientations de la future loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030. Avec un budget de 413 milliards d’euros, celle-ci a pour ambition, grâce à quatre pivots, de « transformer » les armées.
Cette année, les vœux aux armées du président de la République ont pris une dimension particulière, placée sous le signe de la « transformation ». Lors de son discours, prononcé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan1, Emmanuel Macron a en effet présenté, ce vendredi 20 janvier 2023, les grandes lignes de la nouvelle LPM 2024-2030. Cette dernière prendra le relais de la LPM 2019-2025 qui avait déjà été marquée par un effort significatif de « réparation ».
« La loi de programmation militaire traduit les efforts du pays en faveur de ses armées » et « ces efforts seront à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables », a déclaré le chef de l’État. Les armées disposeront donc au total de 413 milliards d'euros entre 2024 et 2030, soit un tiers de plus que la précédente LPM (295 milliards d’euros). Selon lui, cet effort financier massif doit nous permettre « d’avoir une guerre d’avance » pour « être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et plus ambiguës à la fois ». « Après avoir réparé les armées, nous allons les transformer » car « nous devons faire mieux et différemment », a-t-il martelé, en insistant sur le terme « transformation ». Quatre pivots
Pour le président Emmanuel Macron, cette transformation doit s’organiser autour de quatre pivots.
Pivot 1 : le renforcement de notre dissuasion
Afin d’assurer notre souveraineté, le chef de l’Etat compte sur le renforcement de notre dissuasion. « La dissuasion est un élément qui fait de la France un pays différent en Europe. Nous mesurons à nouveau, en analysant la guerre en Ukraine, son importance vitale. Elle mérite les efforts considérables que nous lui consacrons », affirme-t-il.
Cette souveraineté passe notamment par le renforcement des postures permanentes. « Cela suppose des capacités accrues de renseignements qui nous permettent d'anticiper les crises ou les menaces », indique le chef de l’Etat qui annonce l’augmentation massive « des crédits de renseignement de près de 60 % au total, avec, entre autres, le doublement du budget de la DRM2 et de la DRSD3 ».
Afin d’assurer notre capacité de résilience et plus particulièrement dans le domaine du cyber, Emmanuel Macron entend « doubler notre capacité de traitement des attaques cyber majeures ». Pour atteindre une résilience plus générale du pays, il souhaite également doubler à terme « la réserve opérationnelle (ndlr : soit 100 000 personnes environ), qui permettra de renforcer notre armée d'active et la montée en puissance d'unités nouvelles de réservistes ». Pivot 2 : la préparation à la haute intensité
Pour Emmanuel Macron, le pivot vers la haute intensité s’illustre par notre capacité à « passer d'un modèle fait pour assurer des opérations dans des milieux où notre liberté d'action était forte, à une capacité d'évolution dans des environnements contestés (…) Nous devons être capables d'agir plus vite, d'être plus réactifs, en renforçant l'échelon national d'urgence et disposer ainsi de moyens nécessaires pour une intervention sous court préavis, même loin de la métropole. » Pour combler nos lacunes, il convient, selon le chef de l’Etat, de « réhausser résolument la préparation opérationnelle, renforcer la disponibilité des matériels » ou encore nous adapter à l'intensité de la menace afin de « penser et construire en conséquence nos stocks de munitions, notre logistique, notre soutien » Autre axe : « Combiner les effets militaires, grâce à la numérisation du champ de bataille », ce qui passe notamment par le combat collaboratif, à l’instar du système terrestre Scorpion ou du Système de combat aérien du futur (Scaf). Pivot 3 : la protection de nos intérêts dans les espaces communs
Ici, le chef de l’État entend renforcer « notre capacité à surveiller à réagir, mais aussi à prendre l'initiative, à passer de clairs messages stratégiques » dans plusieurs espaces : l'espace exo-atmosphérique, l'espace numérique et les espaces maritimes. Pour ces derniers, Emmanuel Macron tient à rappeler que la France possède la deuxième zone économique exclusive du monde grâce à ses Outre-mer et que cela « représente un immense atout », mais aussi « une immense responsabilité, y compris à l'échelle des enjeux environnementaux, climatiques, de la protection de certaines infrastructures et de nos territoires. » Le chef de l’État souhaite ainsi que « nous puissions acquérir une capacité de maîtrise des fonds marins jusqu'à une profondeur de 6 000 m, pour des raisons militaires mais aussi au titre de la protection de nos infrastructures sous-marines critiques ». Pivot 4 : le renforcement des partenariats internationaux
Toujours dans cette volonté de transformer les armées, le chef de l’État assure que nos partenariats internationaux « ne peuvent s'envisager d'abord que dans le cadre de notre Europe » car notre sécurité dépend de celle de nos voisins. Il compte ainsi mettre l’accent sur « l'interopérabilité et bien sûr la culture stratégique commune », priorité de la Boussole stratégique adoptée en mars 2022. Emmanuel Macron est notamment revenu sur certains partenariats mis en place ces dernières années, « de la constitution d’un fonds européen de Défense, aux coopérations structurées, à l’Initiative européenne d’intervention, jusqu’à des opérations inédites comme Takuba, y compris aussi à travers des partenariats bilatéraux, comme CaMo avec la Belgique ».
Plus largement, la France doit, selon Emmanuel Macron, être en mesure « d’assurer toutes ses responsabilités en Europe et au-delà », en restant un « allié fiable » de l’Otan. « Nous devrons être en mesure d’agir avec les Européens, à l’intérieur de l’Otan, ou en dehors de l’Alliance, et si nécessaire d’assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d’ampleur ». Pour le chef de l’État, cela implique de pouvoir déployer, dans un cadre européen, avec ou sans l’Otan, une capacité interarmées représentant jusqu’à 20 000 hommes.
Le discours est à retrouver en intégralité sur ce lien :
1 Ce fleuron de l’aviation française est notamment composée de deux escadrons de Rafale dont les militaires sont sollicités depuis l’année dernière pour la préservation de l’espace aérien européen dans le cadre du conflit en Ukraine.
2 Direction du renseignement militaire
3 Direction du renseignement et de la sécurité de la défense
Source : Ministère des Armées
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Sujet: Re: Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6
Vœux aux Armées du Président de la République et LPM - # 6