Lorsque la France entre dans la Grande Guerre en août 1914, son armée est dépourvue de matériels modernes d’artillerie lourde. Confrontée à une forme nouvelle et monstrueuse de la guerre et totalement surclassée par l’artillerie lourde allemande, l’arme savante doit alors organiser de toutes pièces une riposte en improvisant des matériels simples et très puissants. La formule de l’Artillerie Lourde sur Voie Ferrée s’impose rapidement comme le seul moyen de mettre en action sur le champ de bataille terrestre des pièces à grande puissance provenant de l’artillerie de marine ou de côte, existantes en nombre important mais impossibles à mettre en œuvre sur leurs affûts d’origine, très lourds et statiques. Les études alors entreprises sous le signe de l’urgence peuvent s’appuyer sur des réalisations anciennes, certes modestes mais très novatrices en leur temps comme les affûts-trucks sur voie de 0,60 m mis en service dans les années 1890 dans les forteresses et la construction par la Société Schneider d’une batterie d’obusiers modernes commandés par le Pérou peu avant la guerre. L’ouvrage retrace l’histoire détaillée de toutes ces créations improvisées et de la genèse des concepts nouveaux d’emploi qui vont placer l’artillerie française au tout premier rang des réalisations en matière d’ALVF. Entre les deux guerres, l’évolution des matériels et l’expérimentation de canons à très longue portée font l’objet d’un exposé complet et inédit, illustré de très rares documents. Pour toutes les phases des deux guerres mondiales, l’organisation des unités, les conditions de l’emploi de l’ALVF et les résultats les plus spectaculaires obtenus sur les divers fronts sont très détaillés, sans oublier le réemploi de nos matériels par les armées de l’Axe de 1940 à 1945.