Chef de la section reconnaissance mobile embarquée (RME) au 2e régiment de dragons (2e RD), le lieutenant Paul est déployé en Norvège, au sein de l’élément de défense nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) de la brigade de tête de la Nato Response Force pour l’exercice Cold Response. Chargé d’exécuter une manœuvre vers une zone potentiellement contaminée, il mesure le caractère exceptionnel de prendre part à un exercice interalliés de cette ampleur.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Il est 13 h, sur le camp d’Elverum, où la force d’appui nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC) est installée, lorsqu’une alerte retentit. Le lieutenant Paul, chef de section reconnaissance mobile embarquée (RME) au 2e régiment de dragons (2e RD), reçoit par son commandant d’unité l’ordre de manœuvrer vers une zone potentiellement contaminée, ce 20 mars. C’est dans ce type de scénario que lui et ses hommes, déployés au sein de l’élément de défense NRBC de la brigade de tête de la NRF en Norvège, s’intègrent. Pour ce chef de section, et au vu du caractère unique de sa spécialité, ce déploiement représente une expérience exceptionnelle. Le jeune diplômé du master “Risques, science environnement et santé” de l’Institut de Sciences Politiques de Toulouse, engagé depuis septembre 2019, détaille le rôle endossé dans la préparation de son peloton à l’exercice Cold Response 2022.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« Il s’est opéré de deux manières, commence-t-il. La première : une phase d’acculturation au milieu grand froid, réalisée notamment au groupement d’aguerrissement montagne (GAM) où la section RME a appris, au cours de deux semaines d’initiation, comment combattre et durer dans un milieu particulièrement difficile. Puis, bien entendu, une phase continue de travail, d’entretien et de développement du savoir-faire des différents personnels, chacun sur leur poste et leur système d’armes », explique le spécialiste.
Le peloton compte quatre types de postes : celui de pilote de véhicule de l’avant blindé (VAB), de chef de bord, d’opérateur de prélèvements de premier niveau et d’opérateur de prélèvements de deuxième niveau.
Le lieutenant Paul veille également à des points d’attention particuliers. Le premier est le bon fonctionnement des systèmes d’armes dans des conditions “grand froid”, le deuxième, le déplacement. « Pour eux, éclaircit le chef de section, c’est tout d’abord un vrai défi logistique de pouvoir faire rouler les véhicules sur un terrain aussi défavorable que la neige ou la glace. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Mais cela n’arrête pas la RME. Tout au plus, ces conditions obligent son personnel à porter une vigilance plus accrue à ses manœuvres. Il y a notamment un véritable enjeu de formation. Les pilotes se sont entraînés en amont des exercices, afin d’appréhender finement la conduite sur neige et verglas.
Dernier point d’attention de l’officier : la partie humaine. Ses soldats sont certes des spécialistes, mais avant tout des combattants. Il doit donc s’assurer qu’ils sont tous capables de durer plusieurs semaines sur le terrain, dans un milieu aussi exigeant que celui du Grand Nord.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Après plusieurs mois d’entraînement ciblé, la section du lieutenant Paul est prête à intervenir sur tout scénario de type “suspicion d’attaque chimique ou radiologique sur la force ou sur un compartiment de terrain”, en milieu grand froid. Cet après-midi, c’est d’ailleurs ce qui a mené la reconnaissance mobile embarquée à déplacer ses deux patrouilles (soit 2+3 VAB NRBC) sur une zone identifiée comme dangereuse. Une fois l’alerte lancée, le rôle de la RME est très clair : reconnaître la zone pour lever le doute sur l’utilisation d’une arme chimique ou radiologique, ou avérer son utilisation. « La fonction principale de la “reco”, continue le lieutenant Paul, est de garantir la mobilité de la force. » Étant dotée de capacités blindées (les VAB), elle est la seule à pouvoir appuyer les armes de mêlée, c’est-à-dire en première ligne, face à ce type de suspicions et donc permettre leur liberté de manœuvre, une fois la menace NRBC levée.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Dans le cadre de cet exercice interalliés, la section NRBC est pleinement intégrée aux forces partenaires multinationales. En plus de pouvoir être détachée au profit d’une unité française, elle peut aussi l’être au profit d’unités des pays alliés, comme dans le cadre de cet exercice organisé par la Norvège. C’est une responsabilité importante que le chef de section reconnaît avoir car, affirme-t-il, « la RME est une capacité unique ». Cette manœuvre recèle un véritable enjeu d’intégration, pour que la spécialité soit utilisée de la façon la plus judicieuse.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« Évoluer dans ce cadre multinational, pouvoir échanger avec les soldats des différentes nations membres et partenaires de l’Alliance et s’intégrer dans une réflexion interalliée est très enrichissant, conclut le lieutenant Paul. Grâce à la maîtrise de la langue anglaise, nous pouvons échanger sur nos connaissances, nos procédés, nos savoir-faire. C’est, pour nous, une incroyable manière de monter en compétences ! »
Sources : Armée de Terre et Facebook 2°RD