Daphné Benoît, de l'AFP, a rencontré le général Laurent Michon, le commandant de l'opération Barkhane. Il a confirmé que la France aura réduit d'ici six mois son contingent au Sahel, le faisant passer de plus de 5 000 hommes actuellement à 3 000 hommes, dans le cadre d'une vaste réorganisation de son dispositif militaire.
Voici un extrait de l'entretien:
Quel bilan dressez-vous de la réarticulation de l'intervention militaire française entamée il y a quelques mois? Quelles nouvelles mutations s'opéreront en 2022?Nous sommes en train de terminer la première phase, à savoir le désengagement de l'extrême nord malien (Tombouctou, Kidal, Tessalit), en coopération à la fois avec les autorités maliennes, la Minusma (mission de l'Onu au Mali) et nos amis européens associés au sein de la force Takuba. Ce désengagement successif s'est passé aussi bien que possible. Sur ces sites, partagés avec la Minusma, le rapport de force militaire reste inchangé car nous avons été relevés par les forces maliennes (FAMa).
La deuxième phase va débuter au prochain semestre: il s'agira de réarticuler à la fois le commandement et les forces, essentiellement au Mali. Et la transformation ne s'arrêtera pas là. Nous étions environ 5000 militaires français au Sahel à l'été 2021, nous serons environ 3 000 à l'été 2022".
Le général précise aussi qu'"il y aura beaucoup moins de forces conventionnelles et plus de forces spéciales dédiées au partenariat de combat, réunies au sein de la force européenne Takuba. Aujourd'hui, elle compte quasiment 900 hommes et les Européens continuent de frapper à la porte. C'est un succès politique pour le Sahel et le Mali de voir ces Européens s'engager à nos côtés. Takuba va voir son commandement déménager de Ménaka à Gao dans les six mois. La coopération sera accrue avec les partenaires locaux avec l'installation d'un PC avancé permanent à Niamey, plus près de nos partenaires".
Pour l'heure, le nouveau dispositif n'a pas encore été détaillé mais la transformation de Barkhane a déjà inclus le transfert des bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou aux forces maliennes.
Combien de GTD existeront encore à l'été prochain? D'autres bases seront-elles évacuées et rétrocédées? Autant de questions dont les réponses sont attendues avec intérêt.
Source : Ouest - France / Lignes de défense