Partis du Pôle national des opérations aéroportées (PNOAP) de Toulouse-Francazal, armé par le 1er Régiment du Train Parachutiste, 80 parachutistes du 8e Régiment Parachutiste d'Infanterie de Marine de Castres ont été largués directement près de Yamoussoukro, la capitale de Côte d'Ivoire, dans le cadre d'un exercice militaire commun avec les forces ivoiriennes. C'est la première fois qu'un tel largage longue distance est effectué avec l'A400M.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« Frapper vite, fort et loin » : c'est la première mission de la 11e brigade parachutiste, rappelle son chef d'état-major, le colonel Pierre Prod'homme. Et avec le départ à la retraite des derniers Transall d'ici 2023, l'A400 M est désormais en charge d'assurer le « plus vite, plus fort, plus loin » pour « la brigade de l'urgence », depuis le Pôle national des opérations aéroportées de Francazal qui a accueilli, mercredi une première : l'exercice aéroporté Michel pour un largage longue distance de 80 paras du 8e RPIMa depuis un A400M, sans escale.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« Pour nous, il s'agit de démontrer les capacités de projection de force de l'armée française », précise le colonel Prod'homme. Depuis Kolwezi, en 1978, personne n'ignore le poids diplomatique d'un tel outil militaire. Aujourd'hui, en Europe, la France est en effet le seul pays à avoir conservé une capacité décisive d'engagement par l'air, faisant de la 11e BP « un véritable atout pour le chef politique », rappelait l'un de ses anciens patrons, le général Patrick Collet, en 2018, alors que montait en puissance le PNOAP.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« Avec l'alerte Guépard, nous pouvons agir sur très court préavis, projeter et déployer un demi-bataillon en 12 heures, n'importe où dans le monde », rappelle le colonel Prod'homme et « avec l'A400M, cette capacité de projection est aujourd'hui démultipliée », ajoute-t-il. Ce qu'est donc venu démontrer l'exercice aéroporté Michel, premier test grandeur nature d'un largage direct des forces conventionnelles depuis un A400M parti de la métropole... et par ses deux portes latérales, point autrefois problématique ( Cf DDM du 5 mai 2017 ) mais résolu depuis octobre 2019, comme l'a confirmé aussi le récent exercice Falcon Amarante.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Après un décollage de Francazal, 80 parachutistes du 8e RPIMa ont franchi d'une seule traite en six heures les plus de 4000 km séparant Toulouse de Yamoussoukro, la capitale, puis ont été largués ce mercredi vers 13 heures dans le cadre d'un exercice conjoint de deux jours, avec le 2e REP et les parachutistes des Forces armées de la Côte d'Ivoire, partis d'Abidjan.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Après la reprise de Tombouctou en 2013, lors de l'opération Serval, les hommes du « 8 » ont en l'occurrence participé à un scénario d'engagement bien connu de leur régiment : la reprise d'un aéroport local, sur demande du pays hôte. « Notre force, c'est bien sûr l'effet de surprise qui permet de reprendre l'initiative, mais cette capacité de réaction rapide possède aussi une dimension dissuasive : elle donne matière à réfléchir à l'adversaire », pointe le colonel Prod'homme. Cet exercice intervient de fait dans un contexte tendu, en Afrique de l'Ouest, tant sur la zone Barkhane, où l'armée française se redéploie sous un nouveau format, qu'en Côte d'Ivoire, où la menace jihadiste grandit également.
Sources : La dépêche - Castres et Facebook 1er RTP