La France va investir 700 millions d'euros supplémentaires dans le spatial militaire d'ici à 2025, pour renforcer ses moyens de surveillance et se doter de capacités d'auto-défense dans l'espace. Une somme qui s’ajoute aux 3,6 milliards d’euros déjà prévus pour le spatial de défense dans la Loi de programmation militaire française 2019-2025.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]« Aujourd’hui, nos alliés et nos adversaires militarisent l’espace. Et alors que le temps de la résilience se fait de plus en plus court, nous devons agir. Nous devons être prêts. »
Jeudi 25 juillet, Florence Parly, ministre des Armées, s’est rendue au Commandement de défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), situé sur la Base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun afin de présenter les grandes orientations militaires françaises dans le domaine spatial.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Véritable enjeu, l’espace est devenu un lieu de confrontation de plus en plus militarisé. Indispensables au bon déroulement des opérations militaires, nos satellites et leur sauvegarde constituent un impératif stratégique.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]C’est pourquoi Florence Parly a annoncé que la France allait investir 700 millions d'euros supplémentaires dans le spatial militaire d'ici à 2025, pour renforcer ses moyens de surveillance et se doter de capacités d'auto-défense dans l'espace. Une somme qui s’ajoute aux 3,6 milliards d’euros déjà prévus pour le spatial de défense dans la Loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025.
La stratégie spatiale dévoilée par la ministre des Armées se décline selon trois axes : organisationnel, juridique et capacitaire.
Montée en puissance progressive du commandement de l’espaceAinsi, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron le 13 juillet, un grand commandement de l’espace verra le jour le 1er septembre à Toulouse. Il sera placé sous l’autorité de l’armée de l’Air qui deviendra l’armée de l’Air et de l’espace. Son rôle : fédérer et coordonner tous les moyens consacrés au domaine spatial de défense. « A terme, il doit conduire l’ensemble de nos opérations spatiales, sous les ordres du chef d’état-major des armées et en lien avec le CPCO à l’instar de l’ensemble de nos opérations », a précisé Florence Parly. Doté d’une équipe de 220 personnes, ce commandement de l’espace montera progressivement en puissance sur la durée de la loi de programmation militaire, d’ici à 2025.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Pour mettre en place sa stratégie spatiale, la ministre souhaite une évolution des textes régissant l’utilisation de l’espace pour intégrer la spécificité des opérations spatiales militaires. « J’ai décidé que le ministère des Armées assumerait la fonction d’opérateur spatial » explique-t-elle. « Si nous souhaitons être en mesure de mener de véritables opérations spatiales militaires, il nous faut développer une autonomie d’action. »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Enfin, Florence Parly a annoncé vouloir perfectionner les capacités de défense spatiale, par le biais d’un nouveau programme d’armement nommé « Maîtrise de l’Espace ». Celui-ci intègrera deux volets : la surveillance et la défense active. Actuellement, la France est une des rares nations à disposer de ses propres capacités de surveillance de l’espace, grâce aux radars Graves et Satam ainsi qu’aux télescopes du CNRS et d’Ariane Group. « Demain, nous ferons appel à des moyens et des services plus sophistiqués encore », a souligné la ministre. « Le successeur de Graves devra être conçu pour déceler des satellites de la taille d’une boîte de chaussures à une distance de 1 500 kilomètres. » Afin de mieux protéger nos satellites, des actions seront menées, comme l’intégration de caméras de surveillance aux satellites de communication Syracuse pour leur autoprotection ou encore l’acquisition de nano-satellites patrouilleurs à partir de 2023.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Grâce à ces futures capacités de surveillance, une défense active pourra être mise en place. La ministre prévient qu’il ne s’agit que d’autodéfense et non d’une stratégie offensive : « Si nos satellites sont menacés, nous envisagerons d’éblouir ceux de nos adversaires. Nous nous réservons le moment et les moyens de la riposte : cela pourra impliquer l’emploi de lasers de puissance déployés depuis nos satellites ou depuis nos nano-satellites patrouilleurs », a-t-elle précisé.
Vidéo allocution :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Source : Ministère des Armées