Depuis janvier, la force française Barkhane établit une nouvelle base opérationnelle avancée tactique [BOAT] à Gossi, dans la région du Gourma, à une centaine de kilomètres au sud de Gao. L’objectif est de pouvoir surveiller non seulement cette zone mais aussi celle, voisine, du Liptako, tout en se donnant la possibilité, le cas échéant, d’intervenir plus rapidement au Burkina Faso.
La réhabilitation de cette base, utilisée autrefois par les Casques bleus de la MINUSMA, est désormais quasiment achevée. D’ailleurs, elle a déjà servi de point de départ à des opérations de la force Barkhane.
Étant donné que des camps de la MINUSMA et des Forces armées maliennes [FAMa] sont régulièrement visés par les groupes jihadistes, comme cela encore été le cas le 21 avril dernier avec l’attaque de la base malienne de Guiré [revendiquée par le GSIM, en représailles au massacre de Peuls à Oussagou, ndlr], la surveillance des abords de la BOAT de Gossi est primordiale.
Pour cela, indique l’État-major des armées [EMA], le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] met en œuvre un ballon captif « Mortagne » afin de surveiller les environs.
D’un diamètre de 4 mètres, ce ballon captif doit être gonflé toutes les semaines avec 37 mètres cubes d’hélium, ce qui lui permet d’atteindre une altitude de 100 mètres. Il est doté d’une boule optronique et d’un boîtier « Viper » pour « l’alimentation et des traitements vidéos, de la géolocalisation et de la rotation de la tourelle », explique l’EMA. Les données sont transmises à un ordinateur.
La caméra haute définition porte à « plusieurs kilomètres de distance, à 360 degrés ». Elle est en outre munie d’un système infrarouge, ce qui permet d’assurer une surveillance de jour comme de nuit. Enfin, elle est équipée d’un « pointeur laser et d’un télémètre qui multiplie son emploi et les effets pouvant être obtenus. »
« Sur le site de Gossi, l’emploi du ballon captif est un atout majeur car il s’affranchit totalement du relief et des mouvements de terrain qui entourent la base. On dispose en permanence d’une surveillance optimale », résume un sous-officier du 11e RAMa.
Source : État-Major des Armées