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 Les Centurions d'Alexandre, histoire du SDECE

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TheBoss
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MessageSujet: Les Centurions d'Alexandre, histoire du SDECE   Les Centurions d'Alexandre, histoire du SDECE EmptyMer 10 Avr 2019 - 11:53



Quand le 1er RPIMa travaillait pour le SDECE...
C'est une plongée peu commune dans le monde normalement secret des services : un livre écrit par un
ancien officier du Groupement opérationnel révèle comment le GO fut créé à partir d'éléments du 1er RPIMa (mais aussi de sapeurs, de pilotes d'hélicoptères et même d'avions !) et oeuvra plusieurs années au profit du service de documentation extérieure et de contre espionnage (SDECE), l'ancêtre de la DGSE.

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Patrick Manificat immerge le lecteur dans près de huit années jusque là mal connues, qui expliquent par le menu la genèse, la formation, longue et multi-milieux du GO, avant ses engagements en Afrique. Evidemment, on peut imaginer que certains détails, nichés à tout jamais dans le secret des opérations et de ceux qui les ont menées, ne figurent pas dans ces lignes.
Il est vrai que le droit en cours incite à une certaine réserve dans certaines activités.
C'est l'affaire Claustre, une ethnologue retenue au Tchad, qui contribua à accélérer la maturation du concept GO, dans un environnement par ailleurs particulièrement mouvant, fait de détournements d'avions, de prises d'otages (Loyoada en 1976 à Djibouti), de renversement d'alliances et de soutiens de la France à un côté ou l'autre (gouvernement ou guérillas) des pays ouest-africains. C'est aussi une époque où les SAS britanniques, pères de leurs homologues français, démontrent leur capacité à  opérer indifféremment à l'étranger et sur le territoire national, en clandestin comme en opérations spéciales.
Par ses choix diplomatiques et géostratégiques, Valéry Giscard d'Estaing est le père politique du GO, et son échec à sa réélection en 1981, conduisit à la dissolution du GO, la dispersion de ses opérateurs longuement formés, et le 1er RPIMa lui-même n'échappa que de peu à la disparition pure et simple.
Et pourtant, il suffit de lire l'ouvrage de l'officier, qui détaille parfois à l'extrême, le long processus de formation des opérateurs, pour comprendre à quel point comment le régiment avait, avant l'heure, conceptualisé les forces spéciales modernes, alors qu'il fallut attendre 1992 pour arriver à prendre une décision dans ce domaine.
Avant sa première opération, L'opérateur du GO avait goûté au sable de Djibouti, à la forêt équatoriale, n'avait pas peur du sel, et évidemment, restait un pur adepte de Saint-Michel, capable de s'infiltrer par les airs. Sa connaissance de nombreux armements était aussi assez exaustive, par contre et déjà, en prélude de ce qui devait devenir la règle avec le COS, le "Faire autrement" était une règle de vie, un mode de vie, et sans conteste, un mode de recrutement de profils assez atypiques.
Assez étonnamment, c'est tardivement que le GO fut utilisé, à partir de 1977. Sa présence était connue dès 1977 dans le sud de l'ancien Congo Belge, puis un an plus tard, lorsque le 2e REP vint au secours de Kolwezi (1). Mais évidemment, l'auteur-acteur des évènements de l'époque y ajoute une foultitude d'anecdotes qui installe le lecteur resté dans son fauteuil dans les forêts de la zone, et les faubourgs de la ville minière.
La conduite de l'opération Caban par le GO était aussi connue, mais là encore, nombre de détails inconnus sont livrés, tout comme la participation du GO à la protection d'autorités, par toutes sortes de modes opératoires qui ont, par la suite, rendu le 1er RPIMa légitime pour assurer le service dans nombre de pays, notamment en Côte d'Ivoire et en Centrafrique. Mais aussi, encore aujourd'hui, en protégeant le COMANFOR Barkhane, pour ne citer qu'un exemple.
Last but not least, ses récits, d'un intérêt inégal, sont accompagnés de photos rarissimes, pour la simple et bonne raison qu'à l'époque, les appareils photos étaient interdits, et que ceux qui avaient passé le contrôle étaient tout bonnement confisqués au retour de la mission.
Bref, un ouvrage sans doute incontournable pour comprendre une époque mal éclairée, mais aussi, toute la légitimité du 1er RPIMa, en quelque sorte canal historique, à être, par la suite, un des moteurs des forces spéciales.

(1) évoqué dans ma série de papiers consacré à Bonite, il y a quelques mois, dans RAIDS.

Source : Le Mamouth

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