Engagé dans la forêt de Serma au début du mois de janvier, le groupement tactique désert (GTD) Picardie a contribué aux côtés des soldats maliens au démantèlement d’une base d’entraînement et de logistique d’un groupe armé terroriste. Il a pu compter pour cela sur les capacités spécifiques des unités du génie pour réaliser une fouille approfondie de la forêt.
Lors de cette opération, un des sous groupements à dominante infanterie est renforcé de cavalerie légère, d’une équipe de contrôleur aérien avancé et de plusieurs éléments du génie : une section de combat du génie, un détachement cynotechnique et des spécialistes EOD (explosive ordnance device). Il se dirige vers le lieu de sa mission du jour : une forêt à l’intérieur de laquelle il doit fouiller une zone précise.
Arrivées sur place, les sections françaises et maliennes se déploient sur toute la longueur du terrain. Les positions des uns et des aux autres ont été déterminées la veille au soir lors de la répétition de la mission. Chaque fouille de zone respecte la même procédure : les unités d’infanterie et de cavalerie reconnaissent et s’emparent des points à fouiller, puis, une fois la sécurisation assurée, les soldats du génie viennent vérifier chaque point d’intérêt. Pour le lieutenant Thomas, chef de la section génie, « la coordination avec les sections est essentielle : dès qu’elles découvrent un élément suspect, elles nous le transmettent et nous intervenons immédiatement ». La zone à couvrir fait ici 300 mètres de long. Pour les aider à détecter de l’armement, les sapeurs sont équipés de détecteurs à haut pouvoir magnétique (DHPM). Cet équipement individuel et facilement maniable sonne dès qu’il détecte un objet métallique.
Pour compléter ces premières capacités, l’équipe cynotechnique se tient toujours prête à intervenir. « Jymo et Mo sont des chiens spécialisés dans la recherche d’explosif mais ils peuvent également détecter de l’armement. Ils travaillent avec leur truffe. Comme nous les connaissons bien, nous savons analyser leurs comportements », explique ainsi l’adjudant Julien, un des membres de l’équipe.
En cas de découverte d’explosif, l’intervention des équipes EOD (explosive ordnance disposal) est immédiate. Après la neutralisation d’un engin, l’adjudant Eddy, le chef de l’équipe explique cette menace : « L’engin explosif fabriqué est composé de deux têtes de roquettes reliées ensemble. Lorsqu’un véhicule passe dessus, le système électrique déclenche la charge, le véhicule est alors transpercé par-dessous ».
Au fur et à mesure de leur avancée, les soldats du GTD Picardie découvrent des indices confirmant que la forêt est bien un camp d’entraînement et une base logistique d’importance pour les groupes armés terroristes. Le travail de fouille réalisé par les sapeurs français aux côtés des autres soldats français et maliens permettra en effet de découvrir de l’armement, des munitions, des engins explosifs improvisés sur plus d’une quarantaine de points différents et même des véhicules !
Source : État -Major des Armées