Il est minuit sur la base française de Gao, au Mali. Deux soldats du groupement tactique logistique Phoenix commencent leur journée de travail avant tout le monde. Ce sont les boulangers de l' unité mobile de boulangerie de campagne (UMBC), du détachement du soutien de l’homme.
UMBC en container KC 20'Livrés récemment, de nouveaux modules de boulangerie remplacent l’ancien fournil après six ans de bons et loyaux services. Répartis en plusieurs blocs, ils contiennent le matériel nécessaire à la fabrication de pain pour les militaires français et étrangers du camp : machine à levure, four, chambre de pousse, chariots, pétrin, etc...
Le chef de production, le sergent Eddy est très fier de cette nouvelle boulangerie : « Les anciens modules étaient vétustes et ne permettaient pas une capacité optimale de production. Là, nous avons du matériel prêt à l’emploi. Nous sommes encore en phase de tests pour la cuisson, pour trouver la bonne température, comprendre, s’approprier ce nouveau matériel et pouvoir en sortir le meilleur ! ».
Le sergent Eddy et son adjoint, le caporal-chef Charles, viennent de l’école des fourriers de Querqueville, dans la Manche. Ils ont suivi une qualification de « boulanger militaire », ainsi qu’une formation à la mise en œuvre de l’UMBC.
A minuit, alors que la plupart des militaires sont en train de dormir, la journée des deux boulangers débute. Ils commencent à pétrir la pâte, enfourner les premières baguettes pour un cycle de travail qui s’achève à 7h du matin. L’une des difficultés de ce travail est de s’habituer à vivre la nuit, en décalage avec le reste de la base, et uniquement à deux. « C’est une spécialité qui demande beaucoup d’investissement et d’autonomie. Il n’y a pas de jour « off » en opération. Chaque matin le pain doit être livré. Nous vivons donc en décalé mais cela ne nous empêche pas de voir nos camarades le matin et le soir».
L’esprit de cohésion est très important car l’essentiel pour eux est de « participer au confort, et au bien-être du soldat. C’est également quelque chose d’inédit de pouvoir faire du pain dans le désert. Tout le monde ne peut se prévaloir d’un tel défi ! » confie le sergent Eddy. Chaque nuit, les deux boulangers de Gao préparent les pétrins pour un total de 210 kilos et sortent de leur fournil
750 à 1200 baguettes et 1000 viennoiseries pour le dimanche, un rythme de production qui n’a rien à envier à celui d’une boulangerie en métropole.
UMC remorque En cette période de début d’année, les boulangers ont mis les bouchées doubles. « Pour les commandes de Noël et du Jour de l’An, nous avions préparé également un pain spécial pour le foie gras. La boulangerie a alors tourné à plein régime avec
1500 petits pains, 400 baguettes, des brioches et ces petits pains spéciaux ».
La boulangerie de campagne est destinée à l’ensemble du camp de Gao, y compris aux détachements britanniques et estoniens qui savent apprécier cette spécialité bien française…
Source : État-Major des Armées