Des personnels de santé mieux protégés au combat, des véhicules de secours moins identifiables, le nouveau « KIT SAN », installé récemment sur un VBCI et un VAB Ultima sur la base de Gao au Mali, permet d’assurer au mieux la prise en charge des blessés en opération.
C’est à une petite révolution qu’ont assisté médecins, infirmiers et auxiliaires sanitaires du pôle médicale d’urgence (ROLE 1) de la base de Gao, le 31 octobre dernier. En effet, leur traditionnel véhicule de l’avant blindé sanitaire, qui les a accompagnés sur d’innombrables missions, s’apprête à laisser sa place à un véhicule de blindé de combat d’infanterie.
« Pour faire face à un déficit capacitaire en matière de véhicule sanitaire de combat, l’armée de Terre a proposé au service de santé des armées (SSA), d’équiper un Véhicule Blindé de combat de l’infanterie (VBCI) en version sanitaire, explique l’infirmier en soins généraux de 2e grade (ISG2) Benoit spécialiste des vecteurs au bureau emploi de la division opérations à la direction centrale du service de santé des armées. Nous nous sommes donc mis en relation avec la section technique de l’armée de Terre, la STAT, avec qui nous avons travaillé en étroite collaboration pour sortir le premier KIT SAN pour un VBCI. Dans le même esprit et en suivant la même méthodologie nous avons également conçu un KIT adaptable sur le VAB de la série Ultima, les plus durcis en termes de résistance contre les engins explosifs improvisés. »
Transformer un véhicule de combat de l’infanterie en véhicule sanitaire nécessite une procédure bien établie.
« Pour arriver à élaborer ces kits nous avons créé une équipe projet, une équipe de marque en terminologie militaire, composée de médecins et d’infirmiers, confie l’ISG2 Benoit. Nous avons visité des véhicules nus puis nous avons listé ce que nous souhaitions voir figurer dans ces engins. Les ingénieurs de la STAT ont ensuite pris le relai et ont planché sur le sujet qui a débouché sur une première maquette il y a quelques mois. Les kits que nous avons installés ici à Gao sont la finalité de ce processus qui doit maintenant être validé à l’épreuve du terrain », explique l’adjudant Elodie sous-officier expérimentateur en ergonomie à la section technique de l’armée de terre.
Après un voyage de près de 6000 km en avion de transport, les « kits san » sont arrivés fin octobre à Gao. Avec eux deux sous-officiers de la STAT venus de Versailles pour faciliter les opérations de montage et de prise en main.
Cette nouvelle version d’engin blindé à vocation sanitaire permet un gain de place, et autorise une accessibilité rapide au matériel de soin, ainsi que de meilleurs espaces de rangement. Tout est fait pour qu’en intervention, le médecin ou l’auxiliaire sanitaire aient tout à leur disposition sans avoir à se contorsionner ou à chercher dans des sacs. « Dans ce type de projet, l’ergonome que je suis a pour mission, en fonction du profil des futurs utilisateurs du matériel, de faire en sorte qu’aucune contrainte liée au matériel ne vienne entraver l’action sur le terrain », précise l’adjudant Elodie. « Pour y parvenir je me base sur beaucoup de norme en termes de contrainte au choc, au bruit, de qualité d’assise, etc.… que l’on essaie d’appliquer pour le bénéfice des utilisateurs dans la durée. »
Après une première prise en main par les équipes de santé, les premiers retours sont positifs. « Il va falloir s’habituer, le brancardage s’avère assez technique, décrit un médecin du ROLE 1. Avec de l’entrainement cela ne devrait pas poser de problème. En revanche, nous avons gagné en place ». Médecins et infirmiers sont majoritairement satisfaits d’autant que ces nouveaux véhicules vont assurer une meilleure protection au combat, « nous verrons maintenant à l’usage si l’enthousiasme se confirme » conclut en souriant l’ISG2 Benoit.
Après une phase d’essai en condition réelle sur le terrain, plusieurs kits seront installés dans les semaines à venir afin d’équiper une demi-douzaine de véhicules sur la base de Gao.
Source : État-Major des Armées