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Lors de la première répétition du défilé militaire à Moscou le 27 avril, l’armée a dévoilé son tout premier drone de combat Korsar (« Corsaire »), capable de transporter des bombes aussi bien que de mener à bien des opérations de reconnaissance.
Le Korsar se décline en deux variantes. La première est un avion de 200 kilos, doté d’ailes de 6 mètres de long et faites de matériaux composites. Il est conçu pour des missions de reconnaissance, d’approvisionnement en marchandises, de bombardement de cibles terrestres grâce à des missiles téléguidés ou non, ainsi que de mise en place de protections dans le cadre d’une guerre électronique.
Comme le montrent les photographies prises lors de la répétition de la parade militaire, il peut également utiliser les missiles guidés anti-char Ataka, dont est doté le nouveau véhicule de combat de soutien d'infanterie russe Terminator 2.
Le second est un drone hélicoptère possédant les mêmes fonctionnalités et armements que le premier.
« Il peut être utilisé dans diverses situations et sera capable d’atterrir n’importe où – même sur des bateaux qui tanguent au beau milieu de la mer. Le drone hélicoptère est donc conçu pour des circonstances militaires plus rudes que l’avion, qui peut être un bon engin de frappe rapide et peu coûteux », rapporte Viktor Mourakhovski, rédacteur en chef du site Arsenal Otetchestva à Russia Beyond.
Selon lui, ce sont les premiers drones du pays en mesure d’embarquer des missiles guidés et non guidés, tous les modèles précédents ayant été créés pour des opérations de reconnaissance.
Le Korsar est conçu pour éliminer les véhicules blindés légers ennemis, des avant-postes ainsi que des unités d’infanterie situés jusqu’à 200 kilomètres du centre de commandement.
« Visuellement, le nouveau modèle ressemble beaucoup au drone de reconnaissance américain RQ-7A Shadow 200. Mais pour le modèle russe, les ingénieurs ont pu en améliorer les caractéristiques tactiques », ajoute l’expert. Le nouvel « oiseau » peut passer jusqu’à 12 heures dans le ciel.
Pourquoi est-il si spécial ?
« Tous les défilés [du Jour de la Victoire] de ces dernières années ont montré les armes récemment acquises par l’armée. En 2015, elle a révélé sa dernière génération de chars T-14 Armata, ainsi que les canons automoteurs Koalitsia. Cette année, ils apportent les nouveaux véhicules de soutien Terminator 2, aux côtés de drones capables de transporter des bombes », nous révèle Dimitri Savonov, analyste militaire.
Pour lui, ces drones sont un important ajout aux forces armées russes, puisque l’aviation sans pilote constitue la grande tendance de l’ingénierie militaire de ces dernières années, et de nombreuses machines de ce genre existent déjà dans des armées aux quatre coins du monde.
« Ils ont été largement utilisés lors des opérations militaires des États-Unis et de l’Otan en Afghanistan. En même temps, ils ont été durement critiqués pour le nombre important de pertes civiles qu’ils génèrent, du fait de la mauvaise information des services secrets, ainsi que des opérateurs frappant des civils car ils n’ont pu les différencier de terroristes depuis leur poste de contrôle. Voyons désormais comment l’armée russe a conçu ses propres drones », mentionne l’expert.
D’après les experts, ces machines pourraient être testées sur des champs de bataille dans la campagne de Syrie dans les mois à venir.
Source : rbth
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