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Les mythiques Mi-24 « Hind » et Mi-17 « Hip » de conception soviétique sont dans le collimateur de l’US Marine Corps, qui désirerait en incorporer dans ses exercices terrestres majeurs afin d’étoffer les forces adverses (OPFOR).
Un Mi-24 fournit un support aérien tactique lors d'un exercice WTI en 2016 au Chocolate Mountain Aerial Gunnery Range de l'USMC (Crédit photo: U.S. Marine Corps/Lance Cpl. Zachary M. Ford, MAWTS-1 COMCAM)
Le major Brian Clegg de l’USMC s’apprête à faire décoller un Mi-24 lors d’un exercice WTI organisé en 2016 à Yuma (Crédit photo: U.S. Marine Corps/Lance Cpl. Zachary M. Ford, MAWTS-1 COMCAM)
D’après un appel d’offres publié le 26 avril sur le site FedBizOpps, l’objectif de ce programme baptisé « Foreign Adversary Aircraft Support » est de « permettre une familiarisation aux caractéristiques de vol, capacités et limites des hélicoptères et avions à hélice de la force adverse ». Dès lors, les Hind et Hip, ainsi que le biplan An-2 « Colt » envisagé en option, « agiront en tant qu’agresseur pour interférer avec les forces en exercice conduisant des opérations offensives, défensives et de stabilisation », précise le document.
Il s’agira de simuler une menace réaliste, ou du moins, un « risque opérationnel », aux voilure fixes et tournantes, aux bases avancées, à l’infanterie et aux unités de défense anti-aérienne « amies ». Les hélicoptères fourniront un appui aérien rapproché aux OPFOR déployées au sol, déclencheront des attaques air-sol indépendantes sur les forces « amies » et recueilleront des renseignements. Les trois plateformes devront être capables d’emporter le pod d’entraînement standard AN/ASQ-T50(V)2, conçu pour enregistrer tant les tirs visant les forces amies que ceux provenant de celles-ci.
Le besoin couvre une douzaine d’exercices annuels, de l’entraînement intégré classique (ITX) à la préparation au combat en montagne (MTX). Les Marines sont à la recherche d’une société susceptible de fournir non seulement les plateformes, mais également les équipages, la maintenance et le soutien technique.
Au moins deux sociétés américaines sont en mesure de répondre à la requête de l’USMC : Vertol Systems Company (Oregon) et VTS Aviation (Washington). Cette dernière déploie régulièrement ses Hind lors des exercices aériens WTI de l’USMC, et avait notamment acquis deux Mi-171E neufs en 2013 auprès d’Ulan-Ude Aviation Plant, subsidiaire de Russian Helicopters.
Si les militaires américains ont régulièrement recours à ce genre d’adversaires, ceux-ci deviennent d’autant plus pertinents à l’heure où l’US Marine Corps se réoriente vers la préparation au combat de haute intensité contre les « grandes puissances », telle que la Russie.
Bien entendu, toute voilure tournante peut agir en tant que « menace de substitution », en y ajoutant quelques modifications mineures et un camouflage spécifique, à l’image de certains hélicoptères UH-72A Lakota de l’US Army, ou encore des chasseurs F-5N Tiger II de l’escadron VMFT-401 de l’USMC. Il y a néanmoins un avantage incontestable à utiliser des plateformes aux caractéristiques, performances, et signatures infrarouge, acoustique et électromagnétique uniques. Le Hind, « en raison de sa taille, de son profil de vol, de sa puissance de feu et de ses capacités de manœuvre défensive, constitue une menace unique constituant une force opposée réaliste, dissemblable et crédible », justifie l’appel d’offres.
Tous deux produits à des milliers d’exemplaires depuis les années 60, les Hind et Hip restent deux des hélicoptères les plus répandus de par le monde. S’entraîner à les combattre efficacement devient donc d’autant plus important que les forces armées américaines remodèlent aujourd’hui leurs scénarios d’exercice vers la lutte contre les adversaires conventionnels, après deux décennies centrées sur les conflits de basse intensité.
Alors, à quand des Hind intégrés à la FORAD de Mailly-le-Camp ?
Source : Forces Operations Blog
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