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Selon une information diffusée par le site Internet FAR-Maroc, les Etats-Unis ont proposé au Maroc de lui acheter un lot supplémentaire de 162 chars M1A1 Abrams qu’ils ont ou sont en train de déclasser de leur propre armée. Ces chars seront remis à niveau au Maroc pour correspondre aux besoins exprimés par l’armée royale.
M1A1 Abrams en camouflage marocain, en cours d'acheminement par train vers la côte est-américaine
Selon cette source, la Defense Security Cooperation Agency avait proposé la cession au gouvernement marocain de 162 chars M1A1 Abrams, cession approuvée en septembre 2017 ; ces chars viendraient alors s’ajouter aux 250 exemplaires livrés en 2016 et 2017 dans le cadre d’un programme ambitieux de modernisation de l’arsenal de la composante terrestre des Forces armées royales (FAR). Ces Abrams sont considérés comme nettement supérieurs aux T-72 fournis par la Russie aux FAR. Tous les Abrams marocains devraient être équipés du système de visée thermique déjà en service sur les M1A2-SEP de l’US Army.
Le Maroc négocierait avec le Pentagone un ambitieux programme portant sur la modernisation de ses 453 chars M60A3 (une autre source cite le nombre de 427). L’acquisition de ces chars remonte aux années soixante et soixante-dix où les États-Unis en ont vendu à une dizaine de pays de la région MENA, notamment le Maroc, l’Arabie Saoudite, Israël et la Jordanie.
Un nouvel arrivage de M1A1 est prévu pour bientôt. Au moins quatorze exemplaires en camouflage marocain ont été aperçus en cours d’acheminement par train vers la côte est des Etats-Unis. Les images ne sont pas datées mais le lieu a été identifié : il s’agit de Covington, dans le Kentucky.
La livraison de tous ces Abrams a commencé sous l’administration Obama et les derniers lots ont été approuvés par l’administration Trump. Le journal Al-Monitor rapporte que des documents émanant du gouvernement américain indiquent que la livraison des Abrams fait partie d’une livraison plus importante de matériel américain déclaré « plus nécessaire » au royaume chérifien dont la valeur dépasse 115 millions de dollars. Y figurent des véhicules blindés et de l’artillerie. Le tout est livré dans le cadre du programme d’articles de défense excédentaires (Excess Defense Articles program).
Au total, avec la prudence qu’impose ce type de statistiques datant de 2017, l’armée marocaine est sensée disposer de 224 M48A5 Walker Bulldog, 453 (ou 427) M60A3 Patton, 148 T-72, 150 MBT 2000 VT A1 « Al-Khalid » d’origine chinoise (Type 90-IIM), auxquels il convient d’ajouter, à terme, 384 M1A Abrams.
Seuls les Abrams pourraient rivaliser sérieusement en cas de conflit avec un voisin. Mais quel voisin ? Les autonomistes du Sahara Espagnol? Ils n’ont pas de chars.
Les terroristes d’AQMI ? Non plus (ceci dit, le soutien apporté par des chars contre un adversaire dit asymétrique se révèle souvent crucial, comme l’ont déjà tant démontré les guerres d’Afghanistan, d’Irak et de Syrie).
L’Espagne par ses minuscules enclaves de Ceuta et Melila ? Allons, allons !
Reste l’Algérie, bien sûr, avec laquelle les rapports ont souvent été tendus. Et l’arsenal algérien en matière de chars n’est pas modeste ! Toujours selon des statistiques de 2017, l’Algérie aligne 367 T-90SA, 325 T-72, 300 vieux T-62 et 270 très vieux T-55AMV. Aux 384 Abrams marocains, seuls les 367 T-90 algériens pourraient se mesurer avec quelque espoir de rivaliser valablement.
Les dernières batailles de chars en Afrique du Nord remontent à la campagne menée en 1940-43 par les Italiens de Badoglio et l’Afrikakorps de Rommel contre la 8e Armée britannique (et l’armée américaine, ensuite) aux côtés de laquelle la France Libre a signé des actions entrées dans l’Histoire.
Espérons que les déserts du Maghreb ne verront plus leur fabuleux silence troublé par les mêmes orages…
Source : Forces Operations Blog
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