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 Chacun de nos départements pourrait perdre un régiment.

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Chef d'Etat Major des Armées
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MessageSujet: Chacun de nos départements pourrait perdre un régiment.   Chacun de nos départements pourrait perdre un régiment. EmptyMer 16 Avr 2008 - 1:34

Chacun de nos départements pourrait perdre un régiment. Avec des conséquences importantes en retombées économiques et sociales. Témoignages et inquiétudes dans la région Champagne Ardennes Picardie !


RIEN ne semble encore définitivement tranché. D’ultimes arbitrages permettront peut-être de sauver ici ou là un régiment. Ou d’obtenir des compensations. Mais la nouvelle refonte de l’armée de terre est en marche. Du 1er Rama de Laon au 3e génie de Charleville-Mézières, en passant par le 402e RA à Châlons et le centre commando de Givet, des déplacements, regroupements, ou des dissolutions pures et simples ont été annoncés dans la région (1).
Au-delà de l’ancrage social, ou d’attachements plus affectifs, l’armée pèse déjà d’un poids économique qui inquiète les décideurs et populations de secteurs aujourd’hui menacés. « Pour un régiment d’un millier d’hommes, les retombées économiques sont en moyenne de 30millions d’euros par an » confirme le commandant Patrick Simo, chargé de la communication de la région militaire Est. Parfois davantage dans des villes comme Châlons-en-Champagne (1.400 militaires), où l’Etat-major de la 1re brigade mécanisée concentre des officiers supérieurs. « C’est une population bien installée, qui accède à la propriété ».
L’armée ne vit pas en vase clos. C’est un partenaire économique pour les collectivités locales, les commerçants, des entreprises, etc. Depuis la fin de la conscription, de nouvelles tâches ont été dévolues à des sociétés privées, qui profitent de contrats de maintenance ou d’entretien. Sans les appelés, les effectifs de l’armée ont fondu. Mais les militaires de carrière ont un pouvoir d’achat souvent renforcé par des primes, qui en fait un réel levier de consommation des ménages.
Dans la région, les fermetures annoncées risquent de fragiliser un peu plus des territoires ébranlés par les restructurations industrielles. Pourtant, avec le recul, des villes comme Soissons ou Epernay semblent avoir su tirer profit d’opportunités nouvelles (lire par ailleurs). Les bassins d’emploi aujourd’hui concernés n’en diront pas tous autant. Mais le ministre de la Défense l’a répété : « L’armée n’a pas pour vocation première de faire de l’aménagement du territoire. »



Une masse salariale de 17 millions au 3e génie de Charleville

« Il faudrait des compensations à la hauteur » prévenait déjà mardi dernier le premier adjoint au maire de Charleville-Mézières, plutôt pessimiste sur le maintien du 3e génie. Sur une estimation de près de 2.300 personnes — en comptant les civils, les militaires et les familles — Philippe Pailla redoute que le chef-lieu ardennais « passe sous la barre symbolique des 50 000 habitants ».
Ce « nouveau coup dur » aurait des conséquences à la fois économiques, sociales et scolaires. Le 1er adjoint rapporte le chiffre total de 730 enfants scolarisés. « Soit l’équivalent d’une trentaine de classes. »

Entreprises privées

Sur la seule tranche d’âge de 3 à 17 ans, le 3e génie n’annonce « que » 399 enfants scolarisés, sur un total de 614 enfants. Le régiment qui compte 1.080 personnes, représente, selon ses chiffres, 410 familles (personnes vivant en couple ou seules avec enfant).
Dans le détail, l’effectif du régiment se compose en 940 militaires, 110 réservistes et 30 civils. Selon les périodes, la caserne Dumerbion se vide et se remplit au gré de « projections » qui s’étalent sur quatre mois. En 2007, 430 militaires en moyenne étaient sur des théâtres d’opérations extérieurs.
« S’ils dépensent peu durant leurs missions à l’extérieur, ils consommeront d’autant plus à leur retour » fait remarquer le capitaine Theriez, officier supérieur adjoint chargé de la communication. Un officier de réserve témoigne : « Après six mois de primes au Liban à ne rien dépenser, c’est tout bénéfice pour s’acheter une belle voiture au retour. » Surtout chez les plus jeunes qui n’ont pas charge d’âme ou un crédit immobilier sur le dos.
A Charleville-Mézières, tous les militaires du « 3 » se logent hors de la caserne. Ce qui correspond à des dépenses de loyers, de crédits, d’impôts locaux, etc. Sur une masse salariale totale de 17 millions d’euros par an, 14, 450 millions sont directement rapportés au département a calculé le régiment. Ce qui correspond aux 85 % de l’effectif global habitant dans les Ardennes. Dont 75 % sur le canton de Charleville-Mézières.
Les retombées économiques se mesurent également à l’aune de dépenses allouées à des entreprises du privé. Le 3e génie sous-traite à plusieurs sociétés ardennaises des travaux d’entretien et de nettoyage (ménage, espaces verts, etc.), la fourniture de denrées alimentaires (hors centrale d’achat). Et des chantiers plus importants concernant les infrastructures. Le régiment ne communique pas de chiffre global, mais des tranches de dépenses contractuelles qui vont de moins de 5.000 euros (trente-cinq entreprises) jusqu’à 20.000 à 50.000 euros (une seule).


***



Exemples de reconversions réussies


« Un sinistre économique » pour le député-maire de l’époque, Bernard Lefranc. En avril 1992, l’annonce de la disparition du 67e régiment d’infanterie de Soissons sonne comme une mise à mort.
« Le commerce soissonnais va perdre plus de 1.700 consommateurs et les entreprises un bon client » rapporte alors l’Union. Les estimations sur le manque à gagner font état de 102milliards de francs… « Soit une entreprise de 300 salariés. »
Seize ans plus tard, la cicatrice a mis d’autant plus de temps à se refermer que d’autres sinistres sont venus s’abattre sur le Soissonnais (Volber, etc.). « C’est une réparation, pas une cicatrisation » nuance Gonzague Sandevoir, alors directeur de l’urbanisme à la ville de Soissons. Il rappelle que le 67e RI comptait une bonne partie d’appelés (1.200 hommes sur 1.400) ne touchant que leur modeste solde. Sans nier l’impact économique subi à cette époque, l’actuel directeur général de la communauté d’agglomération du Soissonnais y voit, avec le recul, « une chance économique. C’était pouvoir disposer de 13 hectares en centre-ville. »
Gonzague Sandevoir explique : « Le Soissonnais n’avait pas bougé après 1975, tournant le dos aux mutations industrielles. L’ancien quartier Gouraud est devenu une vraie chance de tertiarisation. Soissons avait besoin de terrains pour accueillir des entreprises. » Les choses ont toutefois un peu traîné, entre les négociations sur la vente des terrains, et des promesses non tenues sur la venue d’une école de police.
Il fallut attendre quelques années pour que la communauté d’agglomération achève l’acquisition complète des 13 hectares. « A un prix correct » estime le directeur de la communauté d’agglomération, qui avance « de mémoire » le chiffre de 1,6million d’euros. « Mais les terrains restaient à aménager. »
Aujourd’hui, le quartier Gouraud mêle une offre de logements et de bureaux, à louer ou à acheter, dans un cadre esthétique réussi.
« Plus de 300 emplois nets ont été créés à ce jour. » Dont un centre d’appels et demain deux cliniques privées.

Réactivité à Epernay

A Epernay, « l’après » 13e RG a été mené tambour battant. « Opportunité » pour le président de la communauté de communes, le régiment du génie représentait tout de même 900 militaires pour 300 familles. Et environ 15millions d’euros de retombées annuelles. En juillet 2003, le régiment pliait bagages pour s’installer en Franche-Comté. Dans cette « cuvette » sparnacienne baignée dans la mono-industrie du champagne, les 15 hectares libérés sur ce qui est devenu la zac « Porte Sud », ont permis une diversification des activités.
Deux mois après la remise des clés en octobre 2004, les fondations du parc des expositions « Le Millesium » étaient posées.
Autour de cette pierre angulaire doivent se greffer un hôtel, une résidence hôtelière, des activités tertiaires, un hôtel (et/ou une pépinière) d’entreprises, des logements, etc.
Les investissements sur la Porte Sud pensée com- me une nouvelle entrée de ville, représenteront près de 80millions d’euros. Et globalement 300 emplois nouveaux à terme. Les travaux devraient être achevés dès 2010.


***



A Couvron, 600 hectares « pour quoi faire ? »


Quel sort sera réservé au 1er régiment d’artillerie de marine de Laon-Couvron ? « Il n’y a encore rien d’officiel » tente de se rassurer le maire de Couvron-et-Aumencourt. Edmond Sebestyen appréhende une menace qui pèserait particulièrement lourd sur sa commune. « La population du régiment se trouve sur notre territoire. Nous avons sur Couvron 600 hectares d’emprise militaire représentant l’essentiel parmi les communes concernées. C’est pas rien. » Les installations sont en bon état. Elles sont d’ailleurs loin d’être toutes occupées note le maire. « La commune ne pourrait rien en faire si elles étaient libérées. Les bâtiments sont immenses. Des entreprises de logistique pourraient-elles s’y intéresser ? »
La commune n’en est pas là. Mais Edmond Sebestyen a déjà fait ses comptes. « La présence des militaires contribue par nos effectifs à la dotation de fonctionnement de l’Etat. » Sur mille habitants, on dénombre à Couvron une quarantaine de familles qui habitent le village. Soit 110 personnes sur le millier d’hommes que compte le 1er régiment d’artillerie. Hormis treize logements strictement réservés à des militaires, la commune en accueille d’autres dans deux lotissements qu’elle a contribué à financer, avec le CIL, bailleur social de l’Aisne. « Six ou sept familles ont aussi fait construire à Couvron », précise Edmond Sebestyen. Si de la demande existe dans le secteur pour du locatif en logements sociaux, il s’inquiète par ailleurs pour sa population scolaire : « Il y a une quarantaine d’enfants de militaires scolarisés à Couvron. L’école primaire compte six classes… »
La supérette du village a déjà fermé. Mais le restaurant, le café-tabac et même le coiffeur profitent de la présence des militaires. Sans parler d’entreprises de la région qui sont sous-traitantes du régiment. Lequel correspondrait à environ 825 fiches de paie, pour 10millions de retombées annuelles.


***



La manne de la BA 112


La base aérienne 112, c’est 542 hectares répartis sur les communes marnaises de Courcy, Brimont et Bétheny, près de Reims. Son périmètre s’étend au cœur de 13.600 mètres de clôtures, avec une piste au format Otan de 2.400 mètres capable d’accueillir tous types d’appareils. Une quarantaine d’avions Mirage F1 (avions de reconnaissance tactique et d’assaut conventionnel) y équipent les deux escadrons stationnés sur la BA 112 : le « Belfort » et le « Savoie », régulièrement déployés en opérations extérieures. La base aérienne abrite également un escadron de soutien technique (réparation et maintenance). La BA 112, c’est aussi une masse salariale annuelle d’environ 30millions d’euros, qui est versée à 1.618 personnes à ce jour.
Dont 139 officiers (60 pilotes), 1.028 sous-officiers, 360 militaires du rang, 91 civils… Le budget de fonctionnement s’élève à 5millions d’euros par an, dont 2millions profitent directement à l’économie locale. Les entreprises sous-traitantes interviennent pour plus de 1million (marchés extérieurs) pour des contrats d’entretien, de nettoyage et de maintenance courants.
La plupart des militaires se logent en dehors de la base, à l’exception des « célibataires géographiques » qui représentent une inorité précise l’aspirant Roxane Richaud, du bureau des relations publiques. A ce jour, aucune information officielle n’est venue démentir (ou confirmer) les rumeurs sur une fermeture à terme de la BA 112. Le livre banc sur la politique budgétaire de l’armée, attendu en juin, devrait apporter des éléments de réponse.


***



HUMEURS / Bruits de bottes


Rassurants, ils l’ont été nos militaires. Par leur présence d’autant plus discrète que les appelés d’hier ne causent plus de débordements. Rassurants aussi ces bons consommateurs dont la solvabilité met en confiance les banques. Quand ils sont déjà nourris et logés, nos soldats regardent d’autant moins à la dépense. En somme du pain béni pour des communes bercées dans les (mauvaises) habitudes d’une présence militaire trop longtemps considérée comme acquise. La Grande muette a-t-elle mis suffisamment en garde sur ces bruits de bottes dans les ministères ? Silence, on restructure… De leur côté, les territoires n’ont pas toujours cherché à voir au-delà d’une rente de situation si confortable. Comme quoi, plus rien n’est acquis dans un monde où l’armée aussi se gère. Comme une entreprise.
Montherbe

Article paru le : 15 avril 2008 Journal L'Union de Reims
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MessageSujet: Re: Chacun de nos départements pourrait perdre un régiment.   Chacun de nos départements pourrait perdre un régiment. EmptyJeu 17 Avr 2008 - 2:59

Merci pour ces infos.
La disparition ou le regroupement d'un certain nombre de régiments est très mal vécue par les villes qui les accueillaient. L'Est de la France, bastion de notre défense, a depuis quelques années, durement été touché par ces transformations inéluctables.
C'est aux municipalités, aux régions à gérer pour le mieux ces départs.
Nous sommes dans un monde en mutation où tout évolue, et l'armée change aussi, il faut savoir s'adapter, et ne pas rester figé sur ses positions, en pleurant sur le passé.
Nous qui avons connu une certaine armée, de 1960 à 1990 il faut savoir qu'elle fait partie du monde révolu. Les hommes, les techniques, les moyens, les objectifs sont différents.
Par contre le soldat, l'homme qui choisit le métier des armes, dans l'honneur et la fidélité, lui, il continuera à avoir une histoire, et c'est ça qui nous interèsse.
Et puis ce militaire, il a des armes, des équipements, et il utilise pour son métier des camions, des engins blindés, des chars, et ça -aussi !- ça nous passionne. N'est-ce pas Messieurs ??? Very Happy
Bonne journée à tous.
jcj
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